A Auckland, Guterres appelle les gouvernements à « taxer la pollution, et non les gens »

« Depuis le Pacifique » et devant des jeunes néo-zélandais « en première ligne face au changement climatique », le chef de l’ONU a souhaité transmettre aux gouvernements du monde entier « un message très clair » : les impôts doivent plus porter sur les émissions carbones que sur les salaires ; il faut davantage taxer la pollution, et non les gens ; et les subventions aux combustibles fossiles doivent cesser.

« L’argent des contribuables ne devrait pas être utilisé pour amplifier les ouragans, pour propager la sécheresse et les vagues de chaleur, pour blanchir les coraux ou pour faire fondre les glaciers », a martelé lundi M. Guterres devant des jeunes des communautés Maoris et Pasifika aux côtés de James Shaw, le Ministre néo-zélandais pour l’action climatique. « Et nous devons cesser la construction de nouvelles centrales à charbon d’ici 2020 car nous voulons une économie verte, et non une économie grise dans le monde ».

Le chef de l’ONU a salué l’engagement pris par le gouvernement néo-zélandais d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, « comme le demande la communauté scientifique » pour limiter l’augmentation de la température à moins de 1,5 degré Celsius avant la fin du siècle.

A Auckland, M. Guterres a également salué l’engagement fort de Wellington à soutenir et à répondre aux préoccupations des personnes les plus durement touchées par l’action pour le climat. « Je crois que l’énergie durable est plus rentable et moins cher que l’énergie fossile mais si vous travaillez dans une mine à charbon, vous avez besoin d’avoir des réponses à votre anxiété », a reconnu le Secrétaire général devant des journalistes.

Le chef de l’ONU a souligné qu’une transition énergétique réussie doit être juste, protéger les peuples et ne laisser personne de côté. « C’est la seule façon de mobiliser l’opinion publique partout dans le monde en faveur de l’action pour le climat et de vaincre le changement climatique », a-t-il dit.

 M. Guterres s’est félicité de voir que les jeunes, ainsi que la société civile et les milieux d’affaires du monde entier aient compris que « l’économie verte est l’économie de demain et que l’économie grise n’a pas d’avenir ».

« Il est très important de convaincre les gouvernements qu’ils doivent agir parce qu’il y a encore beaucoup de résistance », a dit le chef de l’ONU.

S’exprimant le même jour à l’Université de technologie d’Auckland, M. Guterres a rappelé que « le changement climatique est la plus grande menace pour nos vies ». « Nous avons besoin du leadership des jeunes sur cette question car les gouvernements ne manifestent pas suffisamment de volonté politique », a-t-il dit aux étudiants néo-zélandais.

 le Secrétaire général se rendra cette semaine aux Fidji, à Tuvalu et au Vanuatu, trois Etats insulaires du Pacifique Sud directement menacés par le changement climatique.