Activité physique : un adulte sur trois en danger faute de bouger assez

Un adulte sur trois ne fait pas assez d'activités physiques

Près d’un tiers des adultes (31%) ne pratiquent pas d’activités physiques suffisantes. Cette sédentarité s’aggrave et constitue une menace pour la santé de près de 2 milliards de personne.

De nouvelles données, présentées le 28 juin par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) montrent qu’en 2022, environ 1,8 milliard de personnes ne pratiquaient pas une activité physique conforme aux niveaux recommandés.

L’OMS recommande aux adultes de consacrer chaque semaine 150 minutes à une activité d’intensité modérée, ou 75 minutes à une activité d’intensité soutenue.

L’inactivité physique chez les adultes a augmenté d’environ 5 points de pourcentage entre 2010 et 2022. Si la tendance se poursuit, le niveau d’inactivité devrait encore augmenter pour atteindre 35% d’ici 2030.

De plus, l’OMS s’était déja inquiétée en mars que le monde n’avait jamais enregistré autant de cas d’obésité qui a également un impact sur des maladies évitables.

Risque accru de maladies cardiovasculaires, de diabète et de cancer

L’inactivité physique expose les adultes à un risque accru de maladies cardiovasculaires telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type2, la démence et les cancers comme le cancer du sein et le cancer du côlon.

« Ces nouvelles constatations mettent en évidence l’occasion perdue de réduire le cancer et les cardiopathies, et d’améliorer le bien-être et la santé mentale grâce à une activité physique accrue », a déploré le Dr Tedros Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

« Nous devons renouveler notre engagement à accroître les niveaux d’activité physique et à donner la priorité à des mesures audacieuses, y compris des politiques plus fortes et un financement plus large, pour inverser cette tendance inquiétante ».

Les femmes et les plus de 60 ans sont les adultes les moins actifs

Les taux d’inactivité physique les plus élevés ont été observés dans la région Asie-Pacifique où le revenu est élevé (48%) et en Asie du Sud (45%), les niveaux d’inactivité dans d’autres régions allant de 28% dans les pays occidentaux à revenu élevé à 14% en Océanie.

Il est préoccupant de constater que des disparités subsistent selon le genre et l’âge. L’inactivité physique est toujours plus fréquente chez les femmes que chez les hommes à l’échelle mondiale, avec des taux d’inactivité de 34% contre 29%. Dans certains pays, cette différence peut atteindre 20 points de pourcentage.

En outre, les personnes de plus de 60 ans sont moins actives que les adultes plus jeunes, d’où l’importance de promouvoir l’activité physique chez les personnes âgées.

Menace silencieuse pour la santé mondiale

« L’inactivité physique est une menace silencieuse pour la santé mondiale, qui contribue de manière significative à la charge de morbidité due aux maladies chroniques », a rappelé le Dr Rüdiger Krech, Directeur du Département promotion de la santé à l’OMS.

« Nous devons trouver des moyens innovants de motiver les gens pour qu’ils soient plus actifs, en tenant compte de facteurs tels que l’âge, l’environnement et le contexte culturel. En rendant l’activité physique accessible, abordable et agréable pour toutes et tous, nous pouvons réduire considérablement le risque de maladies non transmissibles et parvenir à une population en meilleure santé et plus productive », a-t-il ajouté.

Malgré les résultats inquiétants, il y a quelques signes d’amélioration dans certains pays et 22 pays pourraient atteindre l’objectif mondial de réduction de l’inactivité de 15% d’ici 2030, si la tendance observée s’y poursuit au même rythme.

« La promotion de l’activité physique va au-delà de la promotion d’un choix de mode de vie individuel – elle nécessitera une approche globale de l’ensemble des acteurs de la société et la création d’environnements qui permettent à chacune et chacun de pratiquer plus facilement et de manière plus sûre l’activité qui leur plaît afin de profiter des nombreux avantages pour la santé d’une activité physique régulière », estime Fiona Bull, Cheffe de l’Unité Activité physique à l’OMS.