Les différents gouvernements du Benelux – la Belgique, les Pays Bas et le Luxembourg – ont annoncé cette semaine leurs plans d’assouplissement des mesures de confinement décidés dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Dès le mois dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait publié ses principes directeurs pour les gouvernements qui souhaitaient assouplir les mesures de santé publique et sociales, afin de les conseiller sur les mesures à prendre.
Ces recommandations ont été prises en compte par les trois pays du Benelux, qui ont chacun adapté ce plan à leur situation particulière.
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BELGIQUE : une forme de normalité à portée de main
En Belgique, un pays fortement touché par le virus avec 8 339 décès, une deuxième étape de déconfinement commence le 10 mai avec l’autorisation de visites à domicile et le 11 mai avec la réouverture des commerces.
Ce déconfinement a été décidé selon plusieurs critères, notamment le nombre d’hospitalisations par jour (actuellement 5 fois moins élevé par rapport à fin mars) et un taux d’occupation bas des unités de soins intensifs. Les tests et le traçage des personnes contacts sont également des piliers importants.
En ce qui concerne la vie sociale, à partir de dimanche 10 mai, chaque famille pourra recevoir jusqu’à 4 personnes. Ces personnes peuvent se recevoir chez elles entre elles, mais le cercle ne peut être élargi à d’autres personnes. Il n’y a pas de restriction de déplacement pour rendre une visite, mais il faut garder une distance raisonnable entre chaque personne pendant les visites, et agir avec prudence, surtout envers les personnes âgées et vulnérables.
A partir de lundi 11 mai, une réouverture des commerces est prévue dans le respect strict des mesures de protection (port de masque recommandé) et de distance obligatoire. Les courses doivent toujours se faire seul. Les marchands ambulants – comme les food trucks – pourront également reprendre leurs activités.
Les marchés restent interdits, il en est de même pour les métiers de contact. Les cafés, bars et lieux culturels resteront fermés pour l’instant. Leur réouverture, tout comme la reprise de sports en équipe, sera évaluée avant le commencement de la prochaine phase le 18 mai. Une reprise progressive des écoles primaires et secondaires est toujours prévue pour le 18 mai. Les excusions touristiques restent interdites et les compétitions de sports sont annulées jusqu’au 31 juillet.
Le télétravail reste la norme et les transports en commun doivent être utilisés uniquement s’il n’y a pas d’alternative. Le port du masque ou protection est obligatoire dans les transports en commun et les gares.
La Première ministre Sophie Wilmès a insisté sur le fait que cette étape peut « susciter l’espoir, mais pas l’insouciance. Nous n’hésiterons pas à revenir en arrière car la santé reste notre première priorité. C’est grâce aux efforts communs qu’une forme de normalité est à portée de main » a-t-elle conclu.
PAYS BAS : offre de perspectives d’avenir
Mercredi soir, le Ministre Président Marc Rutte a présenté un plan visant à faciliter le déconfinement aux Pays-Bas. Le pays, où à ce jour 5 204 personnes sont décédées du COVID-19, a voulu offrir des « perspectives d’avenir », en mettant davantage l’accent sur ce qui est possible, et moins sur ce qui ne l’est pas.
Tout le monde doit continuer à garder la distance de 1,5 mètres et les personnes qui ont des symptômes ne doivent pas sortir. Le télétravail reste la norme et il est conseillé aux personnes qui doivent sortir d’éviter les foules et de se déplacer en dehors des heures de pointe.
L’assouplissement est basé sur trois points d’ancrage : davantage de tests et de traçage pour de plus en plus de groupes cibles, la capacité de soins intensifs (la capacité peut être récupérée jusqu’à 1700 places) et la protection des personnes vulnérables.
Les professions de contact, telles que les coiffeurs, les manucures, les opticiens, les masseurs, les esthéticiennes ou les moniteurs d’auto-école peuvent reprendre leur travail le 11 mai. Toutefois, il existe des conditions strictes d’hygiène et de distanciation dans les salons de coiffure et une « politique de tests accessibles », ce qui signifie que si les coiffeurs ou les esthéticiennes se sentent malades, ils peuvent être testés. Les écoles primaires et les garderies d’enfants ouvriront partiellement le 11 mai. Toute personne de plus de 18 ans est autorisée à faire de l’exercice à l’extérieur (pas de sports de contact ni de sports d’équipe). Les bibliothèques sont ouvertes. Des visiteurs sont admis avec prudence dans 25 centres de soins, et deux semaines plus tard, les visites pourront être élargies à d’autres centres.
A partir du 1er juin, les restaurants pourront rouvrir en ville comme à la plage. Les élèves du secondaire pourront probablement retourner à l’école à partir de cette date-là. Les restaurants, cafés, cinémas et musées pourront accueillir un maximum de 30 personnes, sous réserve des règles de distance et de protection.
À partir du 1er juin, les transports en commun, à utiliser seulement par ceux qui n’ont pas d’alternative, circuleront en horaire complet. Le port du masque sera obligatoire dans le train, le bus et le métro. Tout le monde pourra également être testé début juin.
Le 1er juillet, toutes les mesures précédentes continueront de s’appliquer, toutefois, les réunions limitées à 30 personnes seront autorisées jusqu’à 100 personnes, de sorte que les églises pourront également rouvrir et que des congrès et des mariages pourront avoir lieu.
Les salles de sport ouvriront le 1er septembre et il sera alors possible de pratiquer les sports de contact.
Selon M. Rutte, cette stratégie tient compte qu’il faudra encore des mois avant qu’un vaccin soit disponible et que ces mesures pourront toujours être en place dans un an ou un an et demi.
« Les mesures pour rouvrir lentement mais sûrement l’économie et la société sont prises dès que possible, » mais de manière responsable. « La prudence vaut mieux que les regrets plus tard » a-t-il conclu.
LUXEMBOURG : premier pays au monde à tester la totalité de sa population
Dès le début de la semaine, le Premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel, avait annoncé les mesures liées au déconfinement qui débutera le 11 mai.
L’élément central de cette stratégie est la mise en place d’une campagne de dépistage massif. Le gouvernement a acquis pas moins de 500 000 tests à cet effet et devrait pouvoir tester toute sa population.
Selon les derniers chiffres, le Luxembourg ne compte que 96 décès dus au COVID-19.
« Nous pouvons renouer avec la famille et les amis », à condition que certaines règles de prudence soient respectées, a déclaré Bettel lundi soir.
Un retour progressif à la « vie sociale » avec des visites auprès de la famille ou des amis sont à nouveau autorisées. Les manifestations en plein air sont possibles jusqu’à 20 personnes et à l’intérieur 6 personnes sont autorisées, tout en appliquant les règles relatives à la distanciation physique et au port du masque.
De plus, à partir du 11 mai, les salons d’esthétique et de coiffures pourront ouvrir sur rendez-vous. Les institutions culturelles, telles que les bibliothèques ou les musées, ouvrent « dans certaines limites ».
Les cinémas restent fermés, mais les drive-in seront autorisés. Les sports en extérieur pourront être pratiqués à partir de lundi, comme le golf ou l’équitation, mais les sports d’équipe restent interdits et les salles de sport doivent rester fermées.
Les cafés et restaurants peuvent espérer une réouverture le 1er juin au plus tôt, seulement si les résultats obtenus sont satisfaisants, comme par exemple le taux d’occupation des lits de réanimation (pas plus de 90 lits).
Pour plus d’informations sur le coronavirus :
https://www.un.org/fr/coronavirus et https://unric.org/fr/tout-savoir-sur-le-coronavirus/
