Les bâtiments, cuisines et flotte de véhicules du Parlement européen ont été réorientés pour aider les populations les plus touchées dans les trois pays hôtes de l’institution européenne : la Belgique, la France et le Luxembourg.
A la place de ses 705 députés et milliers d’employés, il y a des nouveaux visages dans les bâtiments du Parlement européen, où le télétravail a été la norme depuis le début du confinement. Des femmes sans-abris sont maintenant logées dans l’un de ses bâtiments à Bruxelles. Des médecins se sont installés dans ses locaux à Strasbourg pour faire des tests de dépistage du coronavirus, et les cuisiniers des restaurants à Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg préparent des repas gratuits.
Une première en Belgique
Parmi ces initiatives, le bâtiment Helmut Kohl du Parlement à Bruxelles a été adapté pour héberger temporairement 100 femmes sans-abris 24h/24, dans le respect des normes de distanciation sociale.
Pour le Samu-Social, un dispositif d’urgence pour les sans-abris à Bruxelles qui gère ce centre temporaire, l’initiative est « une première. »
« Il y a quelque chose de très fort au niveau symbolique quand on sait que ce bâtiment était encore deux semaines avant utilisé par des fonctionnaires européens. C’est assez exceptionnel et inattendu, mais il y a beaucoup de choses inattendues qui se sont produites avec la crise du COVID-19, » explique Christophe Thielens, responsable communication du Samu-Social.
Les femmes, dont une grande part sont des victimes de violences conjugales ou familiales, y bénéficient d’un encadrement médico-psycho-social. La plupart d’entre-elles ont une chambre individuelle dans le bâtiment, ce qui est souvent quelque chose d’inédit.
« On a l’habitude d’être à 3, à 6 à 10 parfois en chambre. Donc le fait de se retrouver avec une certaine intimité, c’est déjà quelque chose », témoigne une des résidentes. « En plus, c’est un endroit qui est très beau, très propre, et les gens ici sont d’une vraie gentillesse. »
Centre de dépistage en France
A Strasbourg, un vaste centre de dépistage a été installé dans les locaux du Parlement. Ouvert depuis le 11 mai, environ 2 000 personnes de la région Grand Est, qui a été particulièrement touchée par la pandémie, peuvent y être testées chaque jour. Les personnes asymptomatiques identifiées comme celles qui les ont côtoyées (les soi-disant cas contacts) y sont accueillies sur prescription et rendez-vous.
Chefs solidaires au Luxembourg, en France et en Belgique
A Luxembourg, Strasbourg et Bruxelles, les cuisiniers du Parlement préparent des centaines de repas par jour dans les cuisines de l’institution. Des repas sont distribués aux sans-abris et au personnel sanitaire par des associations telles que la Croix Rouge et Caritas Luxembourg.
La flotte de véhicules du Parlement à Bruxelles et Strasbourg a également été mise à disposition pour faciliter le transport de médecins, infirmiers et assistants sociaux.
Tous concernés
« Nous sommes tous impliqués dans une urgence qui touche à la vie des gens. Je crois que cette crise doit nous pousser nous tous, et aussi les institutions, à donner le bon exemple », indique le président du Parlement européen David Sassoli.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, plaide pour plus de solidarité face à la menace sanitaire sans précédent à laquelle nous faisons face : « Nous sommes tous concernés – et c’est ensemble que nous surmonterons cela. »