Covid-19 : un élan de solidarité pour la fin de l’année

En cette fin d’année bouleversée par la pandémie de Covid-19, les familles se préparent à passer une période de fêtes un peu particulière, voir même à renoncer aux festivités. Les restrictions imposées par la crise sanitaire séparent les familles et certaines se souviennent des leurs proches disparus.

Malgré les défis liés à la pandémie, les bénévoles font preuve d’un élan de solidarité exceptionnel à travers le monde. À l’occasion de la Journée internationale de la solidarité humaine célébrée ce 20 décembre et à l’approche des fêtes, les initiatives solidaires se multiplient, en particulier pour aider les personnes pauvres et vulnérables durement touchées par la pandémie.

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Une jeune fille sans-abri- reçoit un cadeau du Père Noël lors d’une distribution de cadeaux organisée par l’asbl Solidarité Grands Froids à Bruxelles en décembre 2020 © Samusocial

À Bruxelles, où environ 4200 personnes sont recensées comme sans domicile fixe, de nombreux enfants sans-abris recevront malgré tout un cadeau du Père Noël. Pour l’association « Solidarité Grands Froids », il était en effet hors de question de faire une croix sur la magie de Noël. Chaque enfant de moins de 12 ans recevra un jouet neuf et un goûter lors de la distribution de cadeaux par l’association, dans le plus strict respect des règles sanitaires.

« Ce sera le rayon de soleil de cette année. Depuis le début de la pandémie, on a vu beaucoup, beaucoup de misère et ce n’est pas maintenant qu’il faut arrêter. C’est maintenant qu’on doit être là », explique Cynthia Simpson, Présidente de Solidarité Grands Froids.

Dans les centres d’hébergement du Samusocial à Bruxelles, un menu de fête et des animations seront proposés aux résidents, notamment pour les plus jeunes. Au Luxembourg, le Ministère de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région, en collaboration avec Caritas Luxembourg, la Croix-Rouge luxembourgeoise et Inter-Actions, organise la « Wanteraktioun » (action d’hiver en luxembourgeois). Les sans-abris bénéficieront d’une place au chaud au « Foyer de nuit », situé près de l’aéroport de Luxembourg. Quelque 70 bénévoles ont répondu présent dans le cadre de cette action.

Cet hiver, dans plusieurs villes de France, des « boîtes à chaussures » garnies seront distribuées aux sans-abris. Ces boîtes décorées contiennent des « trucs » : un truc chaud (bonnet, écharpe, gants), un truc bon (chocolats, gâteaux), un truc de loisir (livre, mots-croisés), un truc pour la toilette (savon, déodorant, shampoing) et une carte de vœux. À Montpellier, les équipes de Deliv’rue, une initiative citoyenne, ont détourné le concept de Deliveroo et préparent et distribuent à vélo des repas chauds aux personnes sans domicile fixe. Ils continuent leur activité avec de plus en plus de soutien, notamment celui de l’association Montpellier Rugby. À Nantes, de jeunes entrepreneurs ont créé « les bureaux du cœur » et ouvrent leurs locaux la nuit pour accueillir des sans-abris.

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Les bénévoles de l’asbl Solidarité Grands Froids avec le Père Noël lors d’une distribution de cadeaux pour les enfants sans-abris à Bruxelles en décembre 2020 © Solidarité Grands Froids

Les mois les plus sombres de l’année

Les mois d’hiver, avec des journées courtes et un ciel maussade, sont particulièrement difficiles pour les personnes isolées qui ressentent plus que jamais la solitude. La pandémie de Covid-19 aggrave les effets de cette dépression saisonnière.

« Nous faisons face aux mois les plus sombres de l’année. C’est une période avec beaucoup de contacts humains et de solidarité, mais aussi de solitude », déclare Sarah Verlinden, psychologue à la Croix Rouge de Flandre, qui a lancé l’application « Tiens Bon ». Celle-ci offre des conseils sur la santé mentale, y compris pour aider des proches en difficulté.

Dans la ville de Menin, en Flandre, chaque habitant de plus de 75 ans recevra une visite sur le pas de sa porte pour vérifier que tout va bien.

« Nous prenons notre temps pour discuter avec eux et nous ne limitons pas cette visite à seulement cette occasion », raconte Jurgen Wastyn, directeur de Soins à domicile et soins pour les personnes âgées de la ville de Menin. 3557 personnes âgées recevront une de ces visites qui a pour but d’anticiper de potentiels problèmes émotionnels, administratifs ou logistiques, comme un souci de chauffage, chez ces personnes vulnérables.

« Nous souhaitons promouvoir la solidarité dans notre quartier. Les personnes qui vivent dans la pauvreté, avec un handicap ou des problèmes de santé mentale sont encore trop souvent exclues », signale-t-il.

Ce ne sont pas seulement les personnes âgées qui ont besoin de soutien, de nombreux jeunes à travers le monde sont dans l’impossibilité de rejoindre leurs familles à cause des restrictions de voyages liées aux mesures sanitaires qui visent à limiter la propagation du virus.

L’université de Leyde aux Pays-Bas prépare des colis alimentaires pour ses étudiants internationaux de sorte qu’ils puissent préparer dans leur logement un repas de groupe pour quatre personnes.

« Cette année a été difficile pour tous les étudiants », concède Willemijn Nieuwenhuijs, responsable de services de soutien aux étudiants à l’université de Leiden, « mais surtout pour les étudiants internationaux, à un moment où ils sont censés être dans la fleur de l’âge ». Un total de 240 étudiants internationaux se sont déjà inscrits à cette initiative.

Faire une différence sociale

Des restaurants ont également ouvert leurs cuisines afin d’aider les plus vulnérables. Dans la ville néerlandaise d’Utrecht, le restaurant Landhuis in de Stad a préparé des repas de Noël pour les réfugiés grâce aux dons du public.

Pour Klaas Alblas, le propriétaire du restaurant, il s’agissait de la bonne chose à faire : « Les entreprises ne sont pas que là pour gagner de l’argent. Elles sont aussi là pour faire une différence sociale ». Fort de ses convictions, il participera lui aussi à la distribution des repas le 24 décembre.

À Oudenaarde, en Belgique, le restaurant Margaretha prépare 1600 repas gratuits pour aider les pauvres. Le propriétaire Philippe Vandercruyssen, qui a lui-même connu la précarité dans son enfance, voulait particulièrement venir en aide aux enfants.

« Ce qui me motive, ce sont les enfants (…) J’espère qu’à travers cette initiative, des familles vont pouvoir se réunir autour de la table pour Noël », espère-t-il.

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L’équipe du restaurant Margaretha’s à Oudenaarde en Belgique, qui prépare 1 600 repas gratuits pour les plus pauvres en décembre 2020 © Anja Forceville

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