19 janvier 2010 – Le Conseil de sécurité a décidé mardi l’envoi de 3.500 casques bleus supplémentaires pour renforcer la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) après le tremblement de terre qui a frappé le pays le 12 janvier.
« Conscient que la situation est grave et qu’il est urgent d’agir », le Conseil, par la résolution 1908- (2010), adoptée à l’unanimité, décide que la MINUSTAH comprendra jusqu’à 8.940 militaires et 3.711 policiers. Au 30 novembre 2009, la Mission comptait 9.065 personnels en uniforme, soit 7.031 soldats et 2.034 agents de police.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait recommandé lundi l’envoi de ces renforts destinés à appuyer les efforts immédiats de relèvement, de reconstruction et de stabilisation.
Il s’est félicité mardi de l’adoption rapide de cette résolution par le Conseil de sécurité. « Le Conseil envoie un signal clair : le monde est avec Haïti », a-t-il dit à la presse à l’issue de la séance du Conseil.
« Nous devons faire tout notre possible pour que ces forces supplémentaires arrivent sur le terrain dès que possible afin qu’elles puissent aider à maintenir l’ordre et à distribuer l’aide humanitaire », a-t-il ajouté.
Le représentant de la Chine, Zhang Yesui, qui exerce ce mois-ci la Présidence du Conseil de sécurité, a déclaré que la décision d’envoyer des renforts démontrait « la grande importance que le Conseil attache à la situation post-catastrophe en Haïti », ainsi que son « ferme soutien au travail de la MINUSTAH en ce moment difficile ». Cette résolution est également le reflet du « désir commun des Nations Unies et de la communauté internationale dans son ensemble d’appuyer les secours et les efforts de reconstruction post-catastrophe en Haïti ».
« L’adoption de cette résolution facilitera un accomplissement plus efficace par la MINUSTAH des tâches importantes de maintien de la paix et de la stabilité en Haïti en vue d’appuyer les efforts de relèvement et d’aider à assurer le renforcement des capacités et la reconstruction post-catastrophe », a ajouté le délégué chinois.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, avait précisé lundi que la MINUSTAH avait pu redéployer à Port-au-Prince 400 casques bleus qui se trouvaient dans des régions haïtiennes épargnées par le séisme. Il avait estimé que la situation restait globalement sous contrôle, malgré des incidents sporadiques.
Ban Ki-moon a indiqué que les opérations de sauvetage et de secours continuaient mardi. « 90 personnes ont été sauvées grâce à 43 équipes de sauveteurs. Il y a encore des vies à sauver », a-t-il dit.
Concernant la distribution de l’assistance humanitaire, il a estimé que des progrès rapides avaient été réalisés, malgré les « énormes difficultés logistiques ». « Les capacités à l’aéroport s’améliorent. Hier, j’ai de nouveau parlé avec le Président (américain Barack) Obama et la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Le Président a réaffirmé leur soutien au travail de l’ONU », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a ajouté qu’il avait insisté sur l’importance de rouvrir les installations portuaires à Port-au-Prince. « Nous espérons qu’un des principaux ports commence ses opérations très bientôt », a-t-il dit.
« Notre priorité actuellement est de faire en sorte que le système de distribution des secours à Port-au-Prince soit pleinement opérationnel afin que nous puissions distribuer de manière efficace la nourriture, l’eau, les médicaments, les tentes », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général a répété une fois encore que la coordination des secours était cruciale et a appelé « toutes les organisations internationales non gouvernementales et les groupes d’aide à travailler étroitement avec l’ONU pour s’assurer que nos efforts communs se complètent et ne doublonnent pas ».
Dans un point de vue publié mardi dans le Washington Post, Ban Ki-moon estime par ailleurs que la crise humanitaire en Haïti rappelle la responsabilité plus large de la communauté internationale d’aider les plus pauvres à travers le monde.
Lors de sa visite dimanche à Port-au-Prince, il a pu parler avec des gens ordinaires. « Au-delà de la crise immédiate, ils espèrent des emplois et un avenir digne », écrit-il.
« Comme le Président René Préval l’a souligné lors de ma rencontre avec lui, nous devons penser à demain. Haïti, bien que désespérément pauvre, avait réalisé des progrès. Il profitait d’une nouvelle stabilité et les investisseurs étaient revenus. Reconstruire le pays comme il était avant ne suffira pas », ajoute-t-il. « Nous devons aider Haïti à reconstruire en mieux, nous devons travailler avec le gouvernement afin que les investissements d’aujourd’hui aient un bénéfice durable, créent des emplois et libérent les Haïtiens de la dépendance à l’égard de la générosité du monde ».
Centre d’actualités de l"ONU
Photo: Des femmes policiers servant au sein de la MINUSTAH (UN Photo).
