L’ONU « Dernière station avant l’enfer »

De gauche à droite : Fabienne Pompey (UNRIC), Christophe Chatelot (Le Monde), lahkdar Brahimi (ancien envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU), Bernard Miyet (président de l’AFNU), Manuel Lafont-Rapnouil (chef du bureau de Paris de l’ECRF). Photo : Lorenza Geronimo.

Près de 400 personnes ont assisté vendredi 9 octobre à l’UNESCO, à l’avant-première du documentaire « Dernière station avant l’enfer », sur les missions de maintien de la paix des Nations Unies. Le documentaire sera diffusé le 13 octobre sur Arte à 22H20.

Du Liban à la République démocratique du Congo en passant par la Centrafrique, Pierre-Olivier François, le réalisateur nous montre les avancées obtenues dans le monde grâce au déploiement des casques bleus, mais aussi les difficultés rencontrées sur le terrain comme dans les instances de décisions à New York.

La projection a été suivie d’un débat en présence de Lakhdar Brahimi, membre des Elders, ancien représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Bernard Miyet, ancien chef des opérations de maintien de la paix et président de l’association Française des Nations Unies, et de Manuel Lafont Rapnouil, Directeur du bureau de Paris du Conseil Européen des Relations Internationales (ECFR) et le réalisateur du documentaire, M. Pierre-Olivier François.

Ce débat, animé par Fabienne Pompey, chef du Desk France de l’UNRIC et Christophe Chatelot, journaliste au Monde, a mis en évidence le rôle fondamental joué par l’ONU dans le maintien de la paix, les quelques échecs enregistrés au début des années 90 ne pouvant occulter les multiples succès engrangés par une Organisation constamment confrontée aux crises.

M. Brahimi s’est félicité de la récente initiative chinoise de participer davantage aux opérations de maintien de la paix en préparant un contingent de plusieurs milliers de nouveaux Casques Bleus alors que les pays occidentaux restent regrettablement en retrait. M. Miyet a insisté sur l’importance de disposer d’une capacité de dissuasion, notamment à partir de son expérience au Timor-Oriental.

Tous deux ont ensuite affirmé qu’il n’y jamais de solutions simple et qu’aucune mission de maintien de la paix n’est semblable à une autre. Les situations au Mali, en Afghanistan, au Congo sont toutes très différentes. M. Lafont Rapnouil a souligné les difficultés à venir de telles opérations, tout en mesurant les rapports entretenus avec les pays industrialisés et la France. Il a par ailleurs indiqué les soubassements de toute possible réforme du Conseil de Sécurité. « L’ONU tire sa légitimité de sa capacité à créer une solidarité des États et son efficacité, malgré ses moyens limités, de l’investissement et de l’engagement de ses collaborateurs » a poursuivi M. Miyet.

Interrogés sur la féminisation de l’Organisation, les participants ont insisté sur l’importance de la résolution 1325 et sur le rôle des femmes dans la société civile. Enfin, M. Brahimi a tenu à rappeler que l’idéal de paix des Nations Unies permet, au quotidien, d’éviter les pires atrocités en protégeant l’humanité, comme ce fut le cas par exemple en intervenant au Sud-Soudan. 

Vous pouvez retrouver ici la bande annonce de « Dernière station avant l’enfer ».