Reconstruction post-conflit : rendre irréversibles la paix, la sécurité et le développement

« La Côte d’Ivoire a bénéficié, pendant plus d’une décennie, d’un engagement sans précédent de la communauté internationale, en particulier de l’Organisation des Nations Unies et du Conseil de sécurité », a déclaré le Président ivoirien en présence du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et du Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

« Je peux m’exprimer devant vous, aujourd’hui, grâce à la détermination du peuple ivoirien, à l’engagement remarquable de la CEDEAO, et de l’Union africaine (…) et de celui des Nations Unies, à travers l’ONUCI », a-t-il ajouté en ouvrant le débat sur la ‘Reconstruction post-conflit, et la paix, la sécurité et la stabilité’. 

Alassane Ouatarra a rappelé qu’en 2011 son pays est sorti d’une décennie de crise, fragilisé aux plans économique, social, humain et sécuritaire. Une situation qui aurait pu compromettre le retour à une paix et à une sécurité durables, si des mesures urgentes et une stratégie globale de reconstruction et de développement n’avaient pas été mise en œuvre dès la fin des affrontements. 

Il a réitéré sa « foi » dans un système multilatéral équilibré qui permet à tous de faire entendre leur voix et de voir leurs aspirations prises en considération, notamment dans une période marquée par des bouleversements sur le plan international, avec une redéfinition de certains équilibres.

Alassane Ouatarra a souhaité que les leçons tirées de l’expérience post-électorale de son pays contribuent modestement à enrichir la pratique du Conseil dans le domaine de la consolidation de la paix, qu’il a su faire évoluer au cours de ces dernières années. L’expérience de son pays pourra également être utile, a-t-il poursuivi, aux pays qui sont confrontés à des situations similaires à celle que la Côte d’Ivoire a connues. 

Notant que la reprise en main a été rendue possible grâce à la restauration de l’autorité de l’Etat, Alassane Ouatarra a estimé que la reconstruction post-crise, la paix et la stabilité sont fortement tributaires de l’existence de structures étatiques et d’institutions capables de remplir pleinement leurs fonctions.

« Dès 2011, la Côte d’Ivoire a fondé sa stratégie de reconstruction post-crise, de paix et de stabilité sur la relance de son économie, le désarmement, la démobilisation et la réintégration ainsi que sur la réforme du secteur de la sécurité et la réconciliation », a-t-il détaillé. « Grâce à cette approche, s’est-il félicité, les Ivoiriens vivent ensemble dans la paix et la tolérance ». Selon lui, le cas de son pays devrait inspirer l’action du Conseil et celle de la communauté internationale dans des situations post-conflit autrement plus complexes.

Pour M. Ouattara, la reconstruction post-conflit, la paix et la stabilité durables nécessitent  l’existence d’un gouvernement qui tire sa légitimité d’élections démocratiques et transparentes, la mise en place et le redéploiement d’une administration fiable, la réforme du secteur de la sécurité et un plan d’investissement d’urgence pour la fourniture équitable de services sociaux de base. Un processus qui requiert, selon lui, un accompagnement politique et technique soutenu ainsi que d’importantes ressources financières qui ne sont pas disponibles dans les pays qui sortent de conflit. 

« C’est pourquoi, a-t-il conclu, il est important que dans de tels pays, la communauté internationale, notamment l’ONU, reste engagée de façon décisive et résolue, tout en évaluant les conditions d’un retrait ordonné », comme ce fut le cas pour son pays.

(à suivre)