La Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme

La Charte des Nations Unies est rédigée le 26 juin 1945, au terme de la Seconde Guerre mondiale, avec le ferme engagement de mettre un terme au « fléau de la guerre ». Cette Charte est l’instrument constitutif de l’Organisation des Nations Unies (ONU), elle fixe les droits et obligations des États membres et porte création des organes et des procédures. Cette proclamation conduit à la création de la Commission des droits de l’homme, présidée par Eleanor Roosevelt et chargée de mieux définir ce que sont les droits de l’homme. Au sein de cette Commission, des experts internationaux venant de la France, du Liban, de la Chine, d’Australie, du Chili, de l’Union soviétique et de la Grande-Bretagne rédigent l’ébauche du texte la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Trois ans après, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), définie comme « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples », est adoptée par les dirigeants du monde. Cette déclaration comprend 30 articles énumérant les droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux. Ces droits sont considérés comme fondamentaux, universelles et inaliénables. Bien qu’elle célèbre cette année ses 70 ans, cette déclaration demeure aujourd’hui encore le document le plus représentatif pour les droits de l’homme. Avec le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1976) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1976), la DUDH reste le document le plus traduit au monde, un fait qui confirme le caractère universel du document.

Organes relatifs aux droits de l’homme

Le Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l’homme réunit 47 membres élus à la majorité par les 193 membres de l’Assemblée générale et est le principal organe de l’ONU œuvrant à la promotion et à la protection des droits fondamentaux. Il se penche sur les violations des droits de l’homme et formule des recommandations en conséquence. Il répond aux urgences en matière de droits de l’homme, œuvre à la prévention des abus, définit les grandes orientations en matière de politiques, élabore de nouvelles normes internationales et en surveille l’application partout dans le monde, et assiste les États membres dans l’accomplissement de leurs obligations en matière des droits de l’homme. L’Examen périodique universel (EPU) est le processus le plus connu du Conseil des droits de l’homme.  Celui-ci consiste à évaluer, pour chaque États membre de l’ONU, ses réalisations et ses avancées en matière de droits de l’homme.

Le Haut-Commissaire et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, actuellement l’ancienne Présidente chilienne Michelle Bachelet, a la responsabilité première des activités relatives aux droits de l’homme dans le système des Nations Unies. Nommée pour une période de quatre ans, elle est chargée de nombreuses tâches telles que promouvoir et protéger la jouissance effective par tous des droits civils, culturels, politiques, économiques et sociaux. Elle est également chargé de prévenir les violations graves des droits de l’homme et de ne pas laisser celles-ci impunies. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) centralise toutes les activités relatives aux droits de l’homme menées par le système des Nations Unies et coopère avec les gouvernements et les organisations internationales, régionales et non gouvernementales en vue de promouvoir et de protéger les droits de l’homme. Il assume les fonctions de secrétariat pour le compte du Conseil des droits de l’homme et des organes des Nations Unies œuvrant dans le domaine des droits de l’homme.

L’action humanitaire

La protection des droits de l’homme est un élément central de l’aide humanitaire fournie par l’ONU. L’organisation préconise l’aide aux populations touchées par des catastrophes naturelles ou des conflits afin d’œuvrer à la protection des droits fondamentaux. Les catastrophes humanitaires mènent souvent à des situations où les droits de l’homme sont menacés ou violés. Ces situations où les droits de l’homme sont menacés peuvent à leur tour encourager des conflits. Pouvoir garantir le respect des droits de l’homme constitue en lui-même un moyen effectif de prévenir les conflits. En cas de conflit, l’ONU porte secours le plus rapidement possible aux victimes, principalement par l’intermédiaire de ses mécanismes d’exécution, afin de garantir leurs besoins vitaux. L’ONU catalyse l’action des gouvernements et des autres organisations humanitaires et plaide la cause des populations touchées par les catastrophes. Différentes organisation onusienne sont spécialisées dans l’aide humanitaire, notamment l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-femmes) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, comme son nom l’indique, s’occupe de la coordination de l’ensemble des actions humanitaires de l’ONU.

UNICEF

La Déclaration des droits de l’enfant est la déclaration des droits de l’homme la plus ratifiée au monde et a été signée par 190 pays. Le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) œuvre avec les autres organismes humanitaires afin de promouvoir certains droits des enfants et de les inclure dans les agendas politiques afin de garantir à tous les enfants l’accès aux besoins de base, tels que l’approvisionnement en eau, les soins médicaux et l’accès à l’éducation même en période de conflit. À cet effet, l’UNICEF défend le principe d’un « havre de paix pour les enfants » et est à l’origine des « jours de tranquillité » et des « couloirs de la paix » dans les zones de conflits.

Les droits de l’homme et les Objectifs de développement durable (ODD)

Le 18 septembre 2015, les États membres ont adopté l’Agenda 2030 pour le développement durable. Cet agenda est expressément fondé sur les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et sur les ODD qui doivent être mis en œuvre aussi bien par les pays en développement que par les pays développés. Le message central est qu’il faut « ne laisser personne derrière » et qu’il faut venir en aide aux populations marginalisées et discriminées. De plus, les États membres se sont engagés à mettre en œuvre l’Agenda 2030 « conformément au droit international ».