Un forum ONU-société civile appelle à l’action pour atteindre les Objectifs du Millénaire

1 septembre 2010 – La 63ème Conférence annuelle du Département de l’information de l’ONU (DPI) et des organisations non gouvernementales (ONG) s’est achevée mercredi à Melbourne, en Australie par un appel à agir pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.

Après trois jours de tables rondes autour du thème « Progresser dans la santé: Réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement », les participants ont adopté une déclaration finale appelant les gouvernements, les agences de l’ONU, les entreprises privées et les individus à remplir leurs obligations morales à l’égard du milliard de personnes vivant dans la pauvreté, en prenant les engagements financiers et politiques nécessaires à la réalisation des OMD.

« Il est inacceptable que tant d’enfants et d’adultes dans les pays à faibles revenus continuent de souffrir de maladies évitables ou d’invalidité, et de mourir prématurément chaque année. Le monde sait comment prévenir et traiter ces maladies et décès, il a montré que des efforts bien ciblés pouvaient réduire considérablement les niveaux de souffrance. Les OMD peuvent être, en fait doivent être, réalisés d’ici à 2015 », souligne la Déclaration finale entérinée par les 1.600 participants de la Conférence, représentant plus de 300 ONG, venues de 70 pays.

Leur appel à l’action est assorti de recommandations qui permettront, s’il y a « la volonté politique et l’engagement moral des gouvernements et de tous les autres acteurs, à tous les niveaux », de parvenir à réaliser d’ici à 2015, les huit OMD définis par les Etats Membres de l’ONU en 2000 : réduire de moitié l’extrême pauvreté, assurer une éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre des maladies telles que le VIH/sida et le paludisme, préserver l’environnement et construire un partenariat mondial pour le développement.

Dans leurs recommandations, les participants demandent que « les politiques de santé publique donnent la priorité à la prévention des maladies et à l’accès aux traitements médicaux pour tous » et que les plus vulnérables soient entendus, en intégrant à la mise en œuvre des programmes de santé publique « les femmes, les enfants, les jeunes et les personnes âgées, les autochtones, les handicapés et les groupes marginalisés ».

Ils demandent également que toutes les agences onusiennes et les donateurs impliqués dans l’amélioration de la santé publique dans le monde donnent la priorité à la création et au renforcement des systèmes de santé et de protection social nationaux, afin qu’ils se développent et s’améliorent « de manière équitable et pérenne ».

« Assurer l’égalité des sexes, renforcer la place et le rôle des femmes et étendre les programmes de lutte contre les violences faites aux femmes », sont aussi des impératifs à remplir pour atteindre les OMD, selon les participants.

Leur Déclaration finale appelle encore à des transformations du système financier et des règles du commerce international, « pour qu’ils créent des opportunités égales pour les population des pays à bas revenus ». « Commerce équitable et non libre échange, pour donner la priorité à la santé et au bien–être avant le profit », stipule la Déclaration.

Pour les 300 ONG réunies à Melbourne, « des engagements financiers à la hauteur des objectifs à remplir, notamment pour les programmes de lutte contre le VIH/Sida, le paludisme ou la tuberculose » doivent aussi être pris, comme le soutien aux ONG des pays en développement qui doit être renforcé, selon eux.

Les actions des organisations, des donateurs, des agences et des gouvernements souffrent aussi d’un manque de coordination. Ils demandent plus de collaboration « pour atteindre une efficacité maximum dans le soutien aux services de santé offerts aux plus vulnérables ».

Enfin dernière recommandation contenue dans la Déclaration, les participants souhaitent que plus d’efforts soient déployés afin que les dépenses militaires des Etats soient utilisées autrement, « pour la formation de personnel de santé et de professeurs et le développement d’infrastructures ».

« Il faut retrousser nos manches, faire le nécessaire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, s’assurer qu’ils soient pérennes au-delà de 2015. Votre appel à l’action et votre déclaration finale seront des contributions importantes au Sommet de l’ONU sur les OMD », a souligné le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information de l’ONU, Kiyo Akasaka, dans sa déclaration clôturant la Conférence de Melbourne.

Du 20 au 22 septembre, les Etats Membres se réuniront en effet au siège de l’ONU, à New York, pour un Sommet consacré à l’état d’avancée des OMD, cinq ans avant l’échéance fixée en 2015.

« Les Nations Unies apprécient votre dynamisme, votre créativité et votre engagement permanent. Ensemble, faisons la différence, pour l’amélioration de la santé mondiale, la réalisation des OMD et l’avènement d’un monde meilleur », a ajouté Kiyo Akasaka, saluant la Déclaration et ses « importantes recommandations ».

« Votre plaidoyer joue un rôle majeur, pour que les gouvernements honorent leurs promesses et leurs engagements, et assument leurs responsabilités en protégeant et sauvant leurs enfants et leurs peuples », a-t-il conclu.

Centre d’actualités ONU