Yémen : le PAM envisage de suspendre son aide face aux interventions répétées de certains dirigeants houthis

Le porte-parole du PAM à Genève, Hervé Verhoosel, a déclaré dans un communiqué qu’après plus de quatre ans de conflit brutal entre les Houthis et une coalition dirigée par le gouvernement pour le contrôle du pays, « notre plus grand défi ne vient pas des armes à feu » mais plutôt « du rôle obstructif et peu coopératif de certains des dirigeants houthis dans les zones sous leur contrôle ».

Il a ajouté que les humanitaires travaillant au Yémen se voyaient refuser l’accès à des personnes affamées, que des convois d’aide étaient bloqués et que des autorités locales interféraient sur la question de savoir qui reçoit de la nourriture.

Le porte-parole de l’agence onusienne a indiqué que « cette suspension progressive des opérations du PAM ne serait prise qu’en dernier recours » et que l’agence ferait tout son possible pour veiller à ce que les plus faibles et les plus vulnérables – en particulier les enfants – ne souffrent pas.

Il a ajouté que l’assistance destinée en particulier aux enfants et aux femmes malnutris continuerait. « Nous le devons à la population du Yémen et à nos bailleurs de fonds internationaux qui soutiennent notre opération », a-t-il dit.

M. Verhoosel a noté que des dirigeants houthis avaient pris des « engagements positifs » et collaboraient étroitement avec le PAM, mais que d’autres n’avaient « malheureusement pas respecté les assurances qu’ils nous ont données ».

Le PAM espère toujours que le bon sens prévaudra et qu’une suspension ne se produira pas, a-t-il ajouté. « La responsabilité ultime du bien-être de leur peuple incombe aux dirigeants yéménites. Si le PAM est autorisé à mener une opération conforme aux normes internationales minimales, nous sommes toujours prêts à jouer notre rôle et à assurer un meilleur avenir aux millions de Yéménites qui luttent pour nourrir leurs familles », a-t-il dit.

Au Yémen, environ 360.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère. Le chef de l’humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, a déclaré au Conseil de sécurité la semaine dernière que le « spectre de la famine » était toujours présent et qu’un regain de l’épidémie de choléra affectait 300.000 Yéménites rien que cette année.