Ban Ki-moon : la Conférence de Copenhague a été un succès

21 décembre 2009 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a déclaré lundi que la Conférence de Copenhague sur le changement climatique avait été « un succès ».

M. Ban, qui s’exprimait devant la presse avant une réunion du Conseil de sécurité à laquelle il participait, a estimé que parmi les décisions prises dans la capitale danoise, l’Accord de Copenhague constituait « un pas en avant significatif ». Si le Secrétaire général de l’ONU s’est dit « conscient que l’issue de la Conférence de Copenhague, ainsi que l’Accord de Copenhague, n’étaient pas allés aussi loin que beaucoup l’espéraient, néanmoins, ils représentent un début, un début essentiel. Nous avons effectué un pas dans la bonne direction ».

Il a rappelé que les participants s’étaient engagés à maintenir la hausse des températures au-dessous de deux degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Ils ont aussi prévu de réévaluer ces engagements en fonction de l’évolution des prévisions de la science. Le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) envisage de publier son prochain rapport, le cinquième, en 2014.

M. Ban a rappelé que l’Accord de Copenhague fixait des objectifs à moyen terme en ce qui concerne les actions d’atténuation à mener aussi par les pays développés que par ceux en développement, ce qui constitue « aussi une avancée ». En outre, les Etats ont convenu de l’importance d’agir pour réduire les émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts. « Cela signifie, a-t-il observé, que nous avons finalement pris en compte près d’un cinquième des émissions mondiales ».

Par ailleurs, l’Accord prévoit de fournir un soutien global aux plus vulnérables pour qu’ils puissent faire face au changement climatique. Enfin, il s’appuie sur des moyens financiers, 30 milliards de dollars ayant été promis à l’échéance de 2012, 100 milliards étant envisagés à l’horizon 2020.

M. Ban a appelé tous les Etats membres à faire en sorte que le Fonds vert pour le Climat de Copenhague « devienne pleinement opérationnel aussitôt que possible ». Il les a aussi appelés à signer formellement l’Accord de Copenhague en affirmant leur soutien à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique. « Plus vite nous aurons les signatures et plus grand sera l’élan obtenu ».

Le Secrétaire général a estimé que les engagements de Copenhague répondaient en grande partie aux critères de succès qu’il avait indiqués lors du Sommet sur le changement climatique en septembre dernier à New York. Certes, a-t-il reconnu, ils ne répondent pas aux minimas définis par les scientifiques pour maintenir la hausse des températures sous les deux degrés. « Mais sans les engagements de l’Accord de Copenhague, nous ferions face à la perspective réelle de voir les températures grimper jusqu’à six degrés », a-t-il remarqué.

M. Ban a exprimé son intention dans les mois qui viennent de continuer de travailler avec les dirigeants du monde pour « augmenter leur niveau d’ambition. Je vais les presser de mettre en oeuvre leurs engagements le plus vite possible. Et je vais les encourager à s’impliquer directement pour conclure un traité sur le changement climatique légalement contraignant en 2010 », a-t-il ajouté. « Leur implication concrète a contribué à conclure l’accord de Copenhague ». Cela démontre, selon lui, qu’ils sont « disposés à agir ».

Ban Ki-moon a enfin souligné la nécessité de tirer les leçons de la conférence : « Nous allons réfléchir à la manière d’améliorer le processus de négociation ». Il a annoncé qu’en début d’année il créerait « un panel de haut niveau sur le développement et le changement climatique afin d’examiner ces questions de manière stratégique ».

En réponse à une question, il a dit sa conviction qu’il serait possible de récolter les fruits de l’Accord de Copenhague dans les futures négociations sur sa mise en oeuvre.