ActualitésAlcool, cannabis, e-cigarette : consommation inquiétante chez les ados

Alcool, cannabis, e-cigarette : consommation inquiétante chez les ados

Une nouvelle étude met en lumière des tendances inquiétantes dans la consommation d’alcool ou de nicotine chez les adolescents, avec notamment une hausse chez les jeunes filles.

Cette enquête a été menée en Europe, en Asie centrale et au Canada, par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) auprès de 280 000 jeunes. 

La moitié des moins de 15 ans ont déjà bu de l’alcool

L’alcool est la substance la plus consommée chez les adolescents, avec 57% des jeunes de 15 ans ayant déjà essayé l’alcool au moins une fois. Près de 4 sur 10 ont consommé de l’alcool au cours des 30 derniers jours.

Environ 1 adolescent sur 10 a été ivre deux fois dans sa vie, un taux qui augmente de manière alarmante de 5% après 13 ans à 20% à 15 ans. Et 15% des jeunes de 15 ans ont été saoul au moins une fois dans le mois précédent l’enquête.

Pour l’OMS, cette normalisation de la consommation doit être combattue et de meilleures politiques doivent être mises en place pour protéger les plus jeunes.

« Étant donné que le cerveau continue de se développer jusqu’à environ 25 ans, les adolescents doivent être protégés des effets des produits toxiques et dangereux  », rappelle le Dr Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Malheureusement, les enfants d’aujourd’hui sont constamment exposés au marketing en ligne ciblé de produits nocifs, tandis que la culture populaire, comme les jeux vidéo, les normalise ». 

Les cigarettes électroniques plus populaires que les cigarettes classiques

L’utilisation de cigarettes électroniques devient de plus en plus populaire chez les adolescents. L’étude montre qu’environ un tiers des jeunes de 15 ans avaient utilisé des cigarettes électroniques au cours de leur vie, et 20% avaient utilisé ces produits au cours des 30 derniers jours. 

L’attrait des cigarettes classiques est moindre mais reste quand même important : 25% des jeunes de 15 ans ont déjà fumé une cigarette classique et 15% en ont fumé une au cours des 30 derniers jours.

Même pour les plus jeunes des ados la e-cigarette est attractive : 11% des jeunes de 13 ans déclarent avoir déjà fumé une cigarette, contre 16% qui ont déjà utilisé une cigarette électronique.

Les filles rattrapent les garçons

Historiquement, la consommation de substances était plus courante chez les garçons que chez les filles, mais le paysage change. 

À l’âge de 15 ans, les filles non seulement rattrapent, mais dans certains cas, dépassent les garçons. Cela inclut le tabagisme, où une différence notable à l’âge de 11 ans disparaît à l’âge de 15 ans ; l’utilisation de cigarettes électroniques, les filles dépassent les garçons ; et la consommation d’alcool, où les filles présentent des taux légèrement plus élevés.

La France se distingue dans ce diagnostic avec une baisse de la consommation d’alcool comme de cigarette, selon une étude de l’OMS parue il y a deux ans.

La consommation de cannabis diminue légèrement

En ce qui concerne le cannabis, plus d’un jeune de 15 ans sur dix (12%) déclare avoir déjà consommé cette substance, ce qui représente une légère baisse depuis 2018 (14%), tandis que 6% des jeunes de 15 ans déclarent avoir consommé du cannabis au cours des 30 derniers jours.

La consommation précoce de cannabis peut entraîner une dépendance et des modes de consommation problématiques plus tard dans la vie. Les efforts de prévention adaptés aux adolescents sont cruciaux pour atténuer ces risques et promouvoir des choix sains.

Des pistes pour protéger les jeunes

L’OMS propose plusieurs mesures dont l’augmentation des taxes et donc des prix de ces produits, la limitation de la disponibilité en réduisant les plages horaires des commerces et leurs nombres, le respect des âges légaux pour la vente de ces produits.

Concernant la cigarette électronique, l’OMS recommande l’interdiction de tous les agents aromatisants, y compris le menthol et les analogues de menthol synthétiques, dans tous les produits nicotiniques et du tabac.

Enfin, l’OMS encourage l’interdiction complète de la publicité, de la promotion et des possibilités de parrainage sur les médias traditionnels et les réseaux sociaux.



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