Compte-rendu de la conférence du 21 octobre 2013 à Bruxelles sur le Mali

Lundi 21 octobre 2013, l’Association pour les Nations Unies (APNU) en collaboration avec le Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) et avec le soutien du Centre de presse internationale (IPC) invitait un homme de terrain, ayant une grande expérience des Missions de maintien de la paix en Afrique, pour nous éclairer sur les multiples facettes de la question malienne et répondre à nos interrogations : M. Victor Da Silva Angelo, Ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies auprès de la MINURCAT.

Présent à cet événement, M. Ibrahim Bocar Ba, Ambassadeur du Mali à Bruxelles, a contribué à enrichir un débat qui a été suivi par un public très attentif.

 

M. Victor Angelo a rappelé l’influence importante qu’exerce le contexte régional dans la situation malienne. Néanmoins, la compréhension et la résolution des problèmes au Mali, selon lui, nécessitent des réponses allant au-delà du cadre régional. « On ne peut pas résoudre les problèmes (au Mali) si on ne prend pas en ligne de compte les problèmes de la région. Mais, il faut des réponses régionales ainsi qu’internationales aux problèmes existentiels », a-t-il expliqué à l’audience.

Notre orateur a donné une analyse plutôt encourageante de la situation malienne actuelle. Certains indicateurs montrent clairement que le Mali est sur la bonne voie. Les élections présidentielles de 2013, l’établissement du nouveau gouvernement et la création par ce dernier d’un ministère de la réconciliation et du développement des régions du Nord, la préparation des élections législatives et locales avec l’appui de l’ européenne, l’appui soutenu de la France à la transition et à la récupération du Mali ainsi que la réitération de l’engagement de l’ONU à l’établissement et au déploiement de la MINUSMA : autant d’éléments qui renforcent cette perception.

 

Soulignant le mandat ambitieux de la MINUSMA, M. Angelo a insisté sur la nécessité que celle-ci soit  focalisée sur l’essentiel et limitée dans le temps. « Il faut être clair sur les objectifs à atteindre et définir quelle situation on veut laisser derrière pour que la mission soit considérée comme terminée », a-t-il ajouté.

Il n’a pas manqué de rappeler les grands défis auxquels fait face la MINUSMA, notamment le nombre de soldats sur le terrain inférieur à 50% à celui initialement prévu, le problème de certification des troupes actuelles de la CEDEAO par l’ONU, ainsi que le manque de conseillers de police, de renseignements militaires et de forces spéciales. Des risques opérationnels liés à la présence de rebelles dans la région, au manque de liaison avec les forces armées du Mali, au manque de renfort et de formation de la police et de la gendarmerie, et au manque de ressources humanitaires pour le Mali subsistent.

L’Ambassadeur du Mali, M. Ibrahim Bocar Ba, est également intervenu, répertoriant les différentes crises que traversent le Mali : une crise de rébellion, une crise sécuritaire, une crise politique et une crise humanitaire. Il a également insisté sur la nécessité et l’efficacité de l’intervention française Serval au Mali sans laquelle le Mali n’aurait pu faire face aux rebelles.

En guise de conclusion, M. Victor Angelo a rappelé au public le besoin d’une stratégie de communication  projetant une image positive du Mali au niveau international. La clef du succès est cependant entre les mains des leaders maliens qui doivent établir une direction claire et montrer des résultats concrets en termes de gouvernance et d’administration.

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