Développement durable : le COVID-19 risque de compromettre les avancées de l’UE

L’Union européenne a progressé vers la réalisation de la plupart des Objectifs de développement durable (ODD) entre 2015 et 2019, constate un rapport publié par Eurostat, cependant la pandémie de COVID-19 pourrait sérieusement compromettre certaines avancées.

Le rapport d’Eurostat met aussi évidence des retards dans les objectifs de lutte contre les changements climatique et l’égalité des sexes.

« Il est encourageant de voir que, dans l’ensemble, les Etats Membres de l’UE ont progressé vers les ODD, » a estimé Paolo Gentiloni, Commissaire européen à l’économie lors du lancement de ce rapport.

Les données analysées dans ce rapport sont antérieures à la pandémie et comme le souligne Paolo Gentiloni, elle pourrait sérieusement compromettre les avancées enregistrées.

En effet, l’UE va être confrontée à la plus grande récession dans son histoire. Cette crise « se traduira par une forte augmentation du nombre de chômeurs, une baisse des investissements favorisant la croissance et l’augmentation de la dette publique. Elle pèsera aussi lourdement sur la santé, les perspectives d’éducation et le bien-être des citoyens européens », indique le rapport.

« Nous vivons une époque difficile. Cette crise nous a probablement montré plus que jamais l’importance de l’interdépendance et le besoin de relier nos efforts économiques, sociaux et environnementaux. C’est exactement ce que l’Agenda 2030 pour le développement durable et ses 17 objectifs visent à réaliser », a ajouté M. Gentiloni.

Plus de paix et de sécurité

Les progrès les plus importants ont été constatés vers la réalisation de l’ODD 16 « Paix, justice et institutions efficaces ». Les gens vivent plus en sécurité, et le nombre de décès par homicide ou agression a diminué. On enregistre également une baisse des crimes, de la violence et du vandalisme.

De bons progrès, bien que nettement plus lents, ont été constatés pour l’ODD 1 « Pas de pauvreté » et l’ODD 3 « Bonne santé et bien-être », suivis de l’ODD 2 « Faim zéro » et de l’ODD 8 « Travail décent et croissance économique ».

Depuis 2013, on observe une réduction de 12,5 millions dans le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale. Les conditions de logements se sont aussi améliorées.

Le PIB réel par habitant a considérablement augmenté entre 2014 et 2019. Le taux d’emploi a augmenté de 68% à 73% et le chômage de longue durée a diminué de 5,5% à 2,8%.

Progrès en berne pour le climat et l’énergie

Cependant, les progrès réalisés vers les objectifs de climat et d’énergie (ODD7 et ODD 13) et de la consommation et production durables (ODD 12) se sont arrêtés dans certains domaines.

Alors que selon les estimations provisoires pour 2018, l’UE a déjà atteint son objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre de 20 %.

« Malgré ces efforts, les pays de l’UE sont de plus en plus confrontés aux conséquences du changement climatique mondial », reconnait M. Gentiloni. En effet, « la température de surface en Europe entre 2009 et 2018 était déjà supérieure de 1,6 °C à celle de l’époque préindustrielle, soit une augmentation de 0,2 °C par rapport à la décennie précédente ».

Les pressions sur la biodiversité (ODD 15) dues à l’occupation des sols, y compris l’imperméabilisation a continué à s’intensifier. La perte d’habitat est l’une des raisons du déclin des populations d’oiseaux et de papillons, bien que les tendances à court terme indiquent une légère reprise. Une évolution plus positive est visible pour le statut des plans d’eau et les forêts.

Progrès négatifs par rapport à l’égalité des sexes

« Concernant l’ODD 5, « L’égalité des sexes », l’UE s’est malheureusement écartée des Objectifs de développement durable, » a souligné Gentiloni. Les femmes sont toujours moins susceptibles d’être employées par rapport aux hommes, largement en raison de responsabilités familiales.

Les objectifs sur l’éducation (ODD 4), l’innovation (ODD 9) et sur les partenariats mondiaux (ODD 17) montrent aussi un bilan mitigé.

Les progrès lents vers la réduction d’inégalités (ODD 10) reflètent un écart croissant entre les ressortissants de l’UE et les citoyens des pays non-membres en matière de pauvreté et d’emploi.

Un impact global sur les ODD

L’impact de la pandémie sur les 17 Objectifs de développement durable concerne tous les pays et « ce qui a commencé comme une crise sanitaire s’est rapidement transformé en la pire crise humaine et économique de notre temps », souligne le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans le rapport sur le point annuel sur les ODD d’avril 2020.

« Les acquis récents doivent être préservés autant que possible. Il faut œuvrer à un relèvement du COVID-19 véritablement porteur de transformation, qui réduise les risques de crises futures et nous rapproche du développement inclusif et durable nécessaire à la réalisation des Objectifs du Programme 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques », indique le chef de l’ONU.

Derniers articles

France et Monaco

4,258FansJ'aime
5,379SuiveursSuivre

Belgique et Luxembourg

2,869FansJ'aime