Alors que la pandémie de Covid-19 a contraint de nombreux pays à décider des confinements, des millions de femmes et de filles se sont retrouvées dans une situation risquée : devoir rester à la maison et affronter le danger chez elles.
Avant la pandémie, une femme et une jeune fille sur trois subissaient des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un proche. Or, de récents rapports suggèrent que ces sévices se sont multipliés de manière alarmante à cause de la pandémie.
Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les Nations Unies ont décidé d’amplifier l’action mondiale pour aider les survivantes et mettre fin à la violence contre les femmes.
Selon les chiffres d’ONU Femmes d’avant la pandémie, 243 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans ont déclaré avoir subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime au cours de l’année écoulée. Cela représente 18 % des femmes de cette tranche d’âge dans le monde.
En octobre, le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a publié une étude basée sur des rapports et données fournies par des organisations de défense des droits des femmes qui luttent en première ligne. L’étude montre que tous les types de violence à l’égard des femmes et des filles, en particulier la violence domestique, se sont intensifiés pendant la pandémie de Covid-19.
Cette tendance inquiétante est appelée la « pandémie fantôme ».
La violence est exacerbée dans les foyers confrontés à des problèmes de sécurité, de santé et d’argent. L’ensemble de ces difficultés créent des tensions qui s’accentuent dans les situations de promiscuité continue.
De plus, les perturbations dans le secteur de la santé ont fragilisé l’offre de soins et de soutien aux survivantes de cette pandémie de l’ombre.
La violence virtuelle
ONU Femmes signale que là où les femmes ont accès à la technologie, la violence en ligne augmente. Avant la Covid-19, une femme sur dix dans l’Union européenne déclarait avoir été victime de cyberharcèlement depuis l’âge de 15 ans. Cela comprend la réception de courriels ou de SMS non désirés, offensants et sexuellement explicites, ou des avances offensantes et inappropriées sur des plateformes de réseaux sociaux. En raison des restrictions, l’utilisation des plateformes en ligne a augmenté cette année. Certains en ont profité pour manipuler les jeunes à des fins d’exploitation.
Des millions de femmes et de jeunes filles utilisent fréquemment, voire quotidiennement, la vidéoconférence pour travailler et étudier. Cette situation a engendré une augmentation du harcèlement moral, des intimidations, du harcèlement et chantage sexuels.
Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez !
Le 25 novembre a débuté la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » qui s’achève le 10 décembre, Journée des droits de l’homme, afin de réaffirmer que la violence à l’égard des femmes est l’une des violations des droits humains les plus répandues à travers le monde.
Cette année, le thème de la campagne est « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! ». Comme les années précédentes, la campagne comprend un appel à « oranger » le monde pour symboliser un avenir sans violence pour les femmes et les filles. Les parties prenantes, qu’il s’agisse d’autorités publiques, d’entreprises ou de particuliers, sont invitées à porter de l’orange, à éclairer les bâtiments en orange ou à colorer leurs plateformes de réseaux sociaux en orange.
En plus de l’initiative « Orangez le monde », le thème de cette année vise à mobiliser des actions pour financer les organisations pour les femmes, intervenir pour répondre aux besoins des survivantes, prévenir en s’attaquant aux normes sociales qui normalisent la violence contre les femmes et les filles et collecter des données pour informer les politiques et les programmes).
Vous aussi, prenez part à l’action et #orangezlemonde #16jours