ClimatLe chef de l'ONU dénonce la mafia des énergies fossiles

Le chef de l’ONU dénonce la mafia des énergies fossiles

Dans un discours intitulé l’heure de vérité, à l’occasion la Journée mondiale de l’environnement, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’en est pris à l’industrie des combustibles fossiles, aux dirigeants des pays les plus riches et aux institutions financières.

Les industries fossile « les parrains du chaos climatique » (…) « engrangent des bénéfices records et se régalent de milliers de milliards de dollars de subventions financées par les contribuables ».

Il a appelé à « la fin de l’industrie des combustibles fossiles », qu’il accuse de dépenser des milliards de dollars pour tromper le public. 

Déformer la vérité, entraver le progrès

« Nous devons tenir tête aux acteurs du secteur des combustibles fossiles qui, depuis des décennies, font preuve d’un inlassable zèle pour entraver le progrès », a déclaré le Secrétaire général dans un discours prononcé au Musée américain d’histoire naturelle.

« Des milliards de dollars ont été consacrés à déformer la vérité, à tromper le public et à semer le doute », a-t-il poursuivi.

Il a souligné que de nombreux gouvernements limitent ou interdisent la publicité pour les produits qui nuisent à la santé humaine, comme le tabac.

« Je demande instamment à tous les pays d’interdire la publicité des entreprises de combustibles fossiles. Et j’exhorte les médias et les entreprises technologiques à cesser d’accepter la publicité pour les combustibles fossiles », a dit le chef de l’ONU.

Il a exhorté l’industrie des combustibles fossiles à investir ses « profits massifs » dans la transition énergétique et a mis au défi les institutions financières à cesser de financer l’industrie fossile.

La limite des 1,5 degré ne tient plus qu’à un fil

Citant de nouvelles données fournies par d’éminents climatologues, M. Guterres a révélé que près de dix ans après l’adoption de l’Accord de Paris, l’objectif de limiter le réchauffement climatique à long terme à 1,5 degré Celsius ne tenait plus qu’à un fil.

« La vérité est que les émissions mondiales doivent diminuer de 9% chaque année jusqu’en 2030 pour maintenir la limite de 1,5 degré. Mais elles ne vont pas dans la bonne direction. L’année dernière, elles ont augmenté de 1% », a rappelé le chef de l’ONU.

Il a décrit les conséquences dramatiques de cette augmentation des températures : « La calotte glaciaire du Groenland et la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental seront anéanties et l’élévation du niveau de la mer sera catastrophique ; les récifs coralliens tropicaux seront détruits et avec eux les moyens de subsistance de 300 millions de personnes ; le courant du Labrador s’arrêtera, ce qui déréglera davantage encore les schémas météorologiques en Europe ; la fonte du pergélisol se généralisera, provoquant l’émission de très grandes quantités de méthane, l’un des plus puissants gaz à effet de serre ».

Nous jouons à la roulette russe

« Déjà aujourd’hui, nous repoussons les limites planétaires jusqu’au bord du gouffre, nous battons des records de température au niveau mondial et nous récoltons la tempête », a-t-il ajouté.

« Nous jouons à la roulette russe avec notre planète », a déclaré M. Guterres. « Nous avons besoin d’une bretelle de sortie de cette autoroute qui mène à l’enfer climatique. Et la vérité, c’est que nous avons le volant ».

« Nous avons ce qu’il faut pour nous sauver », a déclaré M. Guterres, « il faut agir de toute urgence, en particulier au cours des dix-huit prochains mois : réduire les émissions, protéger les populations et la nature des extrêmes climatiques, stimuler le financement de la lutte contre le changement climatique et mettre un terme aux industries fossiles ».

Il a remercié les jeunes, la société civile, les villes, les régions, les entreprises et tous ceux qui ont pris l’initiative d’un monde plus sûr et plus propre.

« Vous êtes du bon côté de l’histoire. Vous parlez au nom de la majorité. Continuez ainsi ».

C’est maintenant « Nous, les peuples, contre les pollueurs et les profiteurs » et, unis, « nous pouvons gagner », a insisté le chef de l’ONU.

« Mais il est temps que les dirigeants décident de quel côté ils se placent. Demain, il sera trop tard.

L’heure est à la mobilisation, l’heure est à l’action, l’heure est aux résultats.

C’est l’heure de vérité ».

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