Le maintien de la paix célèbre ses 75 ans en 2023

Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont commencé en 1948, lorsque le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement d’observateurs militaires au Moyen-Orient. Depuis lors, l’ONU a déployé 70 opérations à travers le monde, auxquelles plus d’un million d’hommes et de femmes issus de plus de 120 pays ont participé. Les Casques bleus représentent l’un des visages les mieux connus des Nations Unies, et un vecteur d’espoir dans nombre de conflits.

Pour marquer ce 75e anniversaire, l’ONU a lancé une nouvelle campagne mondiale, intitulée « La paix commence avec moi ». Cette campagne annuelle vise à montrer l’impact positif des missions de maintien de la paix sur la vie de millions de personnes vivant dans des zones de conflit. Dans ce cadre, UNRIC a donné la parole à six Casques bleus belges ayant servi au sein de différentes missions – certaines anciennes, d’autres plus récentes.

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Bart, Jurgen et Bruno, déployés par l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST)

ONUST Banner

Bart, Jurgen et Bruno, membres de la Défense, les forces armées belges, ont tous les trois servi dans la plus ancienne opération de maintien de la paix jamais créée par les Nations Unies. L’ONUST, qui a 75 ans en 2023, a en effet été instaurée dès mai 1948 à Jérusalem, après la fin du mandat britannique en Palestine, à la suite des hostilités entre Israéliens et Palestiniens, lorsque l’État d’Israël a proclamé son indépendance.

 

Un premier groupe d’observateurs militaires a été déployé pour superviser la mise en œuvre des accords d’armistice israélo-arabes.

Aujourd’hui, les missions principales de l’ONUST incluent la surveillance des cessez-le-feu et des Conventions d’Armistice général, la prévention de l’escalade d’incidents isolés et l’appui à d’autres opérations de maintien de la paix des Nations Unies déployées dans la région.

 

Le personnel déployé comptait 380 personnes en février 2023, venues notamment de Finlande, d’Irlande, des Pays-Bas, de Norvège et d’Australie, cinq des principaux pays contributeurs.

L’ONUST a déploré 52 décès dans ses rangs depuis sa création.

 

Signe particulier de l’ONUST : son personnel est disponible dans de brefs délais pour former le noyau de certaines autres opérations dans le monde entier.

La disponibilité des observateurs militaires de l’ONUST pour un déploiement quasi immédiat a contribué à l’organisation rapide et au succès de ces opérations.

Bruno, actif au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS)

La MINUS, a été établie le 24 mars 2005 au Soudan, le troisième plus grand pays d’Afrique en superficie, pour faire respecter l’Accord de paix global mettant fin à deux décennies de guerre entre le nord et le sud du Soudan, six ans avant que le Soudan du Sud ne devienne indépendant en 2011.

La mission déployée par le Conseil de sécurité visait aussi à répondre aux recommandations d’un rapport de la Commission d’enquête internationale sur les crimes commis au Darfour, dans la partie occidentale du pays.

Bruno a ainsi participé à une mission complexe, dont les tâches étaient aussi de faciliter le retour volontaire des réfugiés et des personnes déplacées le déminage des zones de conflit et la protection des droits de l’homme.

En 2011, cette mission forte de 10 519 personnes a mis fin à son mandat de six ans quand le Soudan du Sud a déclaré son indépendance, par le biais d’un référendum. L’organisation de ce scrutin figure parmi les réalisations principales de la MINUS.

Koen, membre de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)

Finul Bannière

La FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, a été établie en mars 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région.

La FINUL, qui compte des effectifs de 10 365 personnes en février 2023, maintient une présence visible et une cadence élevée, avec 13 807 opérations par mois en moyenne entre novembre 2022 et février 2023, selon le dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies.  

Dans le cadre de cette mission difficile, qui fait face à des attaques, un contingent de Casques bleus belges, basés à At Tiri, dans le sud du pays, a œuvré au déminage sur la ligne de démarcation entre Israël et le Liban fixée en 2000 par une résolution du Conseil de sécurité.

Nico, actif au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)

Minusma

Nico a livré un témoignage sur son rôle et son expérience au sein de la MINUSMA, créée en avril 2013 et en cours de retrait d’ici le 31 décembre 2023. Sur demande des autorités militaires du Mali, le Conseil de sécurité a en effet décidé de mettre fin au mandat de la MINUSMA, à compter du 30 juin 2023.

Considérée comme la mission la plus dangereuse de l’ONU, la MINUSMA avait pour mandat d’aider les autorités de transition maliennes à stabiliser le pays face aux attaques de groupes armés, de protéger les civils, réduire la violence intercommunautaire et rétablir l’autorité de l’Etat.