L’Université de Liège défie les étudiants pour réduire leur empreinte carbone

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© Université de Liège

L’Université de Liège (Belgique) figure parmi les six finalistes du Challenge Campus 2030. Pour la deuxième édition du Challenge Campus 2030, qui vise à créer des campus plus durables et plus inclusifs, le projet liégeois « 2030 Ensemble 30 challenges par an » a attiré l’attention du jury, qui l’a sélectionné parmi plus de 400 projets du monde entier.

Quelques jours avant la finale du 11 juin, UNRIC a interviewé l’équipe d’étudiants et enseignants-chercheurs derrière le projet. Depuis leur participation à cette compétition d’Open innovation, ils ont constaté « qu’une nouvelle dynamique s’installe à l’Université de Liège pour agir en faveur de l’Agenda 2030. »

Cécile Van de Weerdt (coordinatrice du Green Office), Sarah Robinet (doctorante), Emeline Baert, Helena Sadzot, et Antoine Chavanne (étudiants) prennent la parole.

Qu’est-ce que votre projet implique ?

Notre projet vise un changement des habitudes de consommation des étudiants, dans le but de diminuer par deux leur empreinte carbone individuelle, d’ici 2030. Des challenges dans les domaines de l’alimentation, de la mobilité, du logement, des achats, du numérique et de la biodiversité sont proposés sur une plateforme numérique collaborative. Les étudiants peuvent visualiser leur impact ainsi que celui de toute la communauté. Des sponsors et des parrains soutiennent les étudiants dans leur démarche : grâce à des concours, des cadeaux et en partageant des trucs et astuces.

Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce concours co-organisé par UNRIC ?

D’abord nous avions construit un projet pour la communauté étudiante de l’Université de Liège. Ce projet ayant rencontré du succès en Belgique, nous avons eu envie de l’essaimer à l’international pour augmenter son impact. En Belgique, nous avons reçu du soutien par la commission développement durable de l’Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur (ARES) et de la Fondation Roi Baudouin. La RTBF, la chaîne nationale, nous a donné de la publicité. Le Challenge Campus 2030 serait un tremplin à travers le coaching offert tout au long de la sélection et la reconnaissance par un jury renommé.

Peut-il être mis à l’échelle en cas de succès ?

Oui, la volonté de l’équipe est de partager notre projet à toutes les universités et hautes écoles à travers des réseaux de développement durables. Par exemple, le réseau belge The Shift nous a contactés pour partager le programme complet à toutes les universités et hautes écoles belges. De plus, nous avons des contacts avec l’université de Lausanne et le King’s college de Londres pour organiser des jumelages sur des challenges. Pour un partage efficace, nous souhaitons inclure tous nos contenus et notre expérience dans une boite à outils. Celle-ci sera continuellement enrichie grâce aux retours d’expérience des écoles qui l’utiliseront.

Comment l’élaboration de la proposition s’est-elle déroulée ?

Premièrement, nous avons testé le concept de challenge sur une plateforme collaborative en ligne en 2020 pendant trois mois. Cette phase pilote a été un succès avec 600 participants, sans grande campagne de communication !

Sur base du retour d’expérience des participants, des attentes des étudiants et avec l’aide d’un expert en empreinte carbone, nous avons conçu un programme de 30 challenges. Ces challenges sont adaptés au mode de vie des étudiants et, cumulés, ils permettent de réduire d’environ 50 % leur empreinte carbone.

Ensuite, nous avons organisé un atelier d’intelligence collective pour réfléchir aux moyens de motiver les étudiants à réaliser chaque challenge, en le rendant facile et ludique.

Les premiers challenges 2021 ont été publiés début mai sur la plateforme. Aujourd’hui, plus de 1100 étudiants sont inscrits. Nous espérons atteindre le chiffre de 2500 étudiants d’ici la fin de l’année.

A quoi ressemble l’université idéale en 2030 pour vous ?

Nous rêvons d’une multitude d’universités durables ayant implémenté les objectifs de l’Agenda 2030 au cœur de leurs 3 missions (éducation, recherche, citoyenneté), ainsi que dans leurs opérations internes. Nous souhaitons que toutes les communautés étudiantes soient sensibilisées : chaque étudiant sera préparé à être un futur acteur de la durabilité à la fois en tant que citoyen et aussi dans sa vie professionnelle. Nous rêvons de communautés étudiantes épanouies et en bonne santé ayant réduit leur empreinte carbone de 50 % !

Sarah Robinet, 24 ans, doctorante en géographie et membre active du Green Office :  

Au Green Office de l’Université de Liège, nous partageons le rêve d’une communauté universitaire qui a réduit son empreinte carbone de 50% d’ici 2030. Nous utilisons les forces et les ressources de chaque membre de l’équipe tout en rassemblant d’autres acteurs du développement durable pour aller beaucoup plus loin que la somme de ce que chacun aurait pu faire seul. Nous proposons à chacun d’être acteur de la solution à son échelle et à son rythme. Nous avançons déjà sur la route qui fait de notre rêve une réalité !

 

 

Plus d’informations :

ODD 12 « production et consommation responsable » : manger moins de viande, manger local et de saison, acheter des vêtements moins souvent et en seconde main…

ODD 13 « lutte contre le changement climatique » : faire du co-voiturage, du vélo, ou utiliser les transports en commun au lieu de la voiture individuelle…

ODD 3 « santé et bien-être » : alimentation saine, marche digestive, déplacement en vélo.

Les ODD étant interconnectés, leur projet a également un impact sur d’autres ODD.