Rendre les smartphones plus durables et plus éthiques

Série #SDGActors

Un smartphone, ce sont des émissions de CO2, de la pollution et… du sang. Pourtant, il s’en est vendu plus de 10 milliards dans le monde depuis 2007, mais à peine 15 % sont collectés pour recyclage et 14 millions dorment dans nos tiroirs. Parmi les solutions, en prendre soin, les recycler ou se tourner vers des téléphones « éthiques ».

Ces bijoux de technologie ont une terrible empreinte carbone. Ils sont conçus souvent aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud, fabriqués avec des métaux provenant d’Asie du Sud-Est, d’Australie, d’Afrique centrale ou d’Amérique du Sud, ces principaux composants viennent des États-Unis, d’Europe ou d’Asie, ils sont assemblés en Asie du Sud-Est puis vendus partout dans le monde.

Les minerais du sang

Autre préoccupation, les métaux qui les composent proviennent de mines dont l’exploitation conduit à la destruction d’écosystèmes et à de multiples pollutions de l’eau, de l’air et des sols.

Dans ces mines, les conditions de travail sont bien souvent déplorables et violent les droits humains fondamentaux. Les convoitises autour de ces mines sont aussi la cause de conflits armés, d’où l’appellation « minerais du sang ». Selon l’UNICEF, en République démocratique du Congo, au moins 40 000 enfants travaillent à l’extraction de ces minerais.

Protéger son téléphone, l’entretenir pour en changer moins souvent et le faire réparer est une première option. Les collecter et les recycler peut aussi leur donner une seconde vie. Lire les conseils donnés par l’Ademe, l’agence française de la transition écologique, à ce sujet.

Un smartphone éthique

L’autre option, qui attire de plus en plus de consommateurs conscients de l’impact environnemental et humain de ce produit, est d’acquérir un téléphone plus éthique, comme le Fairphone.

Produits par une société néerlandaise, le Fairphone a un impact minimal sur l’environnement et la société s’engage à respecter les droits de l’homme tout au long du processus de production.

L’entreprise est membre du Pacte mondial des Nations Unies, qui encourage les entreprises, tous secteurs confondus, à adopter des politiques durables et socialement responsables et à rendre compte de manière transparente. Les membres de ce Pacte sont s’engagent aussi à respecter les Objectifs de développement durable (ODD)

« Les Objectifs de développement durable sont une grande source d’inspiration pour les entrepreneurs qui fondent leur entreprise par rapport à son impact sur le monde », déclare Linda van Beek, directrice du Pacte mondial des Nations Unies pour les Pays-Bas.

L’électronique verte et durable

Fairphone a commencé à produire ses propres smartphones à partir de 2013 après plusieurs années de campagnes pour des téléphones plus durables, a expliqué à UNRIC, Pires Luncheon, responsable des relations publiques et de la communication de la société.

« En se concentrant sur les matières premières durables et équitables, les déchets électroniques recyclés et les bonnes conditions de travail, nous tentons de nous attaquer aux problèmes de l’industrie électronique et de contribuer aux ODD », poursuit-elle. L’entreprise s’engage notamment à n’utiliser aucune ressource naturelle extraite dans des zones de conflit.

Fairphone travaille avec des partenaires qui soutiennent les mines d’or « équitables » – l’or étant utilisé comme conducteur électrique -. Dans ces mines, des conditions de travail sûres et respectueuses de l’environnement sont garanties et le travail des enfants est totalement proscrit.

Pour le cobalt, essentiel à la fabrication des batteries, Fairphone s’est donc associé à Signify pour fonder la Fair Cobalt Alliance (Alliance équitable pour le cobalt) en 2018 et, ensemble, ils encouragent d’autres entreprises à les rejoindre.

minerai de cobalt brutL’avantage du Fairphone est aussi qu’il se répare plus facilement et n’a pas d’obsolescence programmée. « Consommer moins est l’un des moyens les plus importants pour les citoyens de contribuer à une industrie électronique plus équitable et plus durable », rappelle Mme Luncheon.

Selon l’entreprise, utiliser le même smartphone pendant cinq à sept ans réduit les émissions de CO2 de 30 à 45 %.

Pour en savoir plus :

L’inclusion d’une organisation ou d’une entreprise dans la série « SDG Actors » ne représente pas un soutien ou une validation de la part de UNRIC ou de l’ONU.

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