Répondre ensemble à la crise économique et sociale mondiale liée au COVID-19

Alors que la pandémie de COVID-19 frappe très durement les peuples et les économies, une cinquantaine de chefs d’Etats et de gouvernements ainsi que l’ONU se sont réunis jeudi pour adopter une initiative commune pour atténuer les effets de cette crise majeure, notamment sur les populations les plus vulnérables.

Organisée à l’appel du Canada, de la Jamaïque et du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, cette réunion est la plus large organisée à ce jour sur le sujet du redressement économique et social et les besoins financiers nécessaires pour surmonter cette crise.

« Cette pandémie exige une réponse multilatérale globale, coordonnée et à grande échelle pour soutenir les pays dans le besoin, leur permettant de mieux se redresser afin d’avoir des économies et des sociétés plus prospères, plus résistantes et plus inclusives », indique un communiqué de presse, signé par les trois organisateurs, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, et le chef de l’ONU, António Guterres.

Le développement durable est un impératif

« Atteindre les Objectifs de développement durable n’a jamais été aussi difficile et aussi impératif qu’aujourd’hui. C’est ce que démontre la crise du COVID-19 » a déclaré le président français Emmanuel Macron lors de cet événement de haut niveau. Il a défini trois priorités : la santé pour tous, le soutien aux pays les plus fragiles ainsi que le climat et la biodiversité.

De son côté le Premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel a assuré : « Vous pouvez compter sur le soutien du Luxembourg à cette riposte globale en tant qu’ami, partenaire et allié. Nos efforts #COVID19 en termes de coopération au développement et d’aide humanitaire s’élèveront à 17 millions d’euros de fonds frais. Le Luxembourg continuera de consacrer 1% de son PIB à l’aide au développement. »

Plus de 30 millions de personnes poussées dans l’extrême pauvreté

La pandémie pourrait amputer l’économie mondiale de près de 8500 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, plongeant ainsi 34,3 millions de personnes dans l’extrême pauvreté cette année et, potentiellement, 130 millions de personnes supplémentaires au cours de cette décennie, selon des projections des Nations Unies.

L’Organisation internationale du Travail (OIT) prévoit qu’au deuxième trimestre 2020, le temps de travail dans le monde sera inférieur de 10,5 % à celui d’avant la crise, ce qui équivaut à 305 millions d’emplois à temps plein. Les femmes sont particulièrement touchées, car elles sont surreprésentées dans les secteurs qui ont été les plus touchés par les premières suppressions d’emploi.

Cette réunion de haut niveau étudie six domaines d’action urgents afin de mobiliser le financement nécessaire à la réponse et à la reprise.

Faire plus et plus vite

Il s’agit notamment d’accroître les liquidités dans l’ensemble de l’économie mondiale, de s’attaquer aux vulnérabilités de la dette, d’endiguer les flux financiers illicites, d’augmenter le financement extérieur pour une croissance inclusive et la création d’emplois, et de définir des stratégies pour que les pays puissent mieux se redresser, atteindre les Objectifs de développement durable, lutter contre le changement climatique et rétablir l’équilibre entre l’économie et la nature.

La pandémie provoque une crise économique même dans les pays qui sont encore relativement épargnés sur le plan sanitaire. La chute des exportations et de la croissance compromet rapidement la viabilité de la dette de nombreux pays en développement, en particulier ceux qui sont fortement tributaires des produits de base, des recettes du tourisme ou des envois de fonds.

Des initiatives ont déjà été prises, notamment sur les allégements de dette par le G20, le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale. Cependant, souligne le communiqué conjoint, ces mesures sont loin d’être suffisantes, il faut faire plus et vite.

A l’issue de cette réunion de haut niveau, six groupes de réflexion seront constitués et devront remettre des propositions d’ici la mi-juillet. « Il n’y a pas de temps à perdre. Les solutions ne peuvent pas attendre, et une action décisive est nécessaire », indique le communiqué commun.

La réunion est diffusée en direct jeudi 28 mai 2020 ici.

La liste des intervenants est disponible ici.

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