Le Secrétaire exécutif démissionnaire de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques déclare que certains progrès ont été réalisés lors des dernières négociations

11 juin 2010 – Les négociations onusiennes sur le changement climatique qui se sont déroulées cette semaine à Bonn en Allemagne ont permis d’important progrès sur la manière dont un régime climatique peut fonctionner en pratique. Toutefois le Secrétaire exécutif démissionnaire de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a averti les participants que l’objectif à long terme de réduire les émissions de gaz à effet de serre ne sera pas atteint sans une action rigoureuse.

« Les deux degrés mondiaux sont en danger », a déclaré Yvo de Boer, le Secrétaire exécutif de la CCNUCC se référant à l’objectif visant à limiter à deux degrés Celsius le réchauffement planétaire par rapport aux températures de l’époque pré-industrielle.

« Une importante avancée est désormais possibles à Cancún, sous la forme d’un ensemble complet de mesures opérationnelles qui permettront aux Etats d’agir plus rapidement, de manière plus convaincante dans tous les domaines du changement climatique » a ajouté M. de Boer, en se référant au Sommet climatique qui se tiendra au Mexique à la fin de l’année.

Il s’exprimait à l’issue d’une réunion de deux semaines où plus de 5500 participants, dont des délégués de 185 gouvernements, ont tenté de conclure ce qui a été laissé inachevé depuis les pourparlers à Copenhague en décembre dernier.

Deux groupes de travail se sont réunis en parallèle. L’un a concentré ses négociations sur les réponses à apporter à long terme au changement climatique, tels que l’adaptation aux conséquences inévitables du changement climatique, le transfert de technologies propres, la réduction des émissions de gaz dues à la déforestation et les capacités de construction, avec des arrangements financiers et institutionnels.

L’autre groupe de travail s’est consacré aux engagements de réduction des émissions de gaz pour les 37 Etats qui ont ratifié le Protocol de Kyoto pour la période au-delà de 2010 et sur la manière de replacer ces engagements au centre des objectifs.

M. de Boer a appelé les participants à porter un « regard froid » sur les 76 engagements pour la réduction des émissions de gaz et des engagements de limitation des émissions qui ont été proposés par des pays développés et en voie de développement depuis la Conférence de Copenhague.

« En prenant tous les engagements actuels et les projets de tous les Etats, nous ne parviendrons toujours pas à arrêter l’augmentation des émissions de gaz dans les 10 prochaines années, » a prévenu M. de Boer, en soulignant que les engagements pris par les pays développés sont en dessous du taux de 25 à 40 pour cent de réduction que le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a déclaré nécessaire pour garder la température mondiale sous contrôle.

M. de Boer, qui se retirera dans quelques semaines pour suivre de nouvelles opportunités pour faire avancer les progrès sur le changement climatique dans le secteur privé et académique, sera remplacé par Christina Figueres du Costa Rica.

La prochaine session de négociations de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) est prévue au début du mois d’août, toujours à Bonn, suivie par une seconde inter-session d’une semaine qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre à Cancun.

Photo: Le Secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Yvo de Boer