Augmentation de la pauvreté infantile dans les pays riches

Certains des pays les plus riches du monde, dont la France, ont connu une forte augmentation de la pauvreté infantile entre 2014 et 2021, selon un récent rapport de l’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour l’enfance.

Plus de 69 millions d’enfants vivaient dans la pauvreté dans 40 pays de l’Union européenne et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) fin 2021.

Ce rapport a été élaboré par UNICEF Innocenti – Bureau mondial de la recherche et de la prospective et compare les données entre 2014 et 2021.

Le seuil de pauvreté est défini en fonction du revenu des adultes, mais pour des enfants cela signifie aussi grandir dans des logements sans chauffage, parfois insalubre, sans accès à une nourriture de qualité, un accès réduit aux soins, avec peu ou pas de loisir.

Mauvais résultats de la France

Le pourcentage d’enfants vivant dans la pauvreté dans 40 pays de l’UE et de l’OCDE a baissé d’environ 8% sur une période d’environ sept ans, ce qui représente six millions d’enfants de moins dans la pauvreté. Cependant, les taux de pauvreté infantile varient.

La France, l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni ont connu la forte augmentation de la pauvreté des enfants.

La France affiche un taux de pauvreté parmi les enfants de 19,9%, une augmentation de 10% en sept ans, comme en Islande ou en Norvège.

En Belgique, ce taux de pauvreté est de 14,9%, avec une baisse de 17% sur la période.

La situation des enfants s’est améliorée en Lettonie, Lituanie, Pologne et Slovénie, pays qui pourtant ne sont pas les plus riches de l’OCDE. Preuve que la richesse d’un pays ne détermine pas forcément le bien être des enfants.

Le Royaume-Uni se classe dans les trois derniers pays. La pauvreté des enfants a augmenté d’environ 20% au Royaume-Uni en 7 ans.

Certains enfants sont plus exposés

Les enfants issus de certains groupes et vivant dans certains contextes sont plus susceptibles de connaître la pauvreté que les autres.

Les enfants handicapés et les enfants issus de minorités ethniques ou raciales sont plus exposés que la moyenne.  Dans huit pays européens, 80% des enfants roms vivaient sous le seuil de pauvreté en 2016.

Un enfant vivant dans une famille monoparentale dans un pays de l’OCDE risque trois fois de vivre dans la pauvreté. Dans des pays comme la Belgique, la Finlande, l’Islande, l’Irlande et la Norvège, ce risque est cinq fois plus élevé.

Au Royaume-Uni, les taux de pauvreté infantile les plus élevés se trouvent dans les zones urbaines. Dans d’autres pays européens, comme en Italie, la situation est inversée, avec des taux de pauvreté nettement plus élevés dans les zones rurales.

Crise du coût de la vie

La pandémie de COVID-19, les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et la guerre en Ukraine ont provoqué une onde de choc dans le monde entier.

Alors que les restrictions mondiales liées à la pandémie ont été assouplies, les fournisseurs n’ont pas été en mesure de répondre à l’augmentation de la demande des consommateurs et les prix, notamment de l’énergie et des denrées alimentaires, ont commencé à augmenter.

L’inflation a été particulièrement dévastatrice pour les ménages à faible revenu, qui consacrent une grande partie de leurs revenus à ces produits de base.

Pour l’UNICEF, de nombreux pays ont « manqué l’occasion de réduire la pauvreté des enfants » après la récession mondiale de 2008-2010. Le Royaume-Uni, par exemple, a réduit ses dépenses en matière de prestations pour enfants et familles par rapport à la taille de son économie et de sa population infantile.

Le rapport souligne que les conditions de vie des enfants peuvent être améliorées quelle que soit la richesse d’un pays.

« Si la volonté politique est suffisante, les gouvernements disposent d’une variété d’outils politiques pour protéger et promouvoir le bien-être des enfants », indique le rapport.

Tirer les leçons de la réussite des autres

Pour améliorer de manière significative et durable la vie des enfants des ménages pauvres, les gouvernements doivent investir dans de multiples services qui touchent à la vie des enfants, notamment l’éducation, la santé, la nutrition et les politiques du marché du travail.

Le rapport souligne que les prestations en espèces sont l’un des moyens les plus efficaces de soutenir les enfants et les familles et de réduire la pauvreté infantile. En Slovénie, la clé du succès a été l’amélioration du niveau de vie par l’augmentation du salaire minimum. En Pologne, la décision du gouvernement d’augmenter les prestations en espèces pour les familles a contribué à réduire la pauvreté des enfants.

La Grèce et Malte font également partie des pays qui ont progressé dans la réduction de la pauvreté des enfants, bien qu’ils affichent encore des taux relativement élevés. En Grèce, malgré la détérioration des conditions de vie générales, attestée par une forte baisse des salaires moyens, le pays est parvenu à réduire de 17% la proportion d’enfants vivant dans la pauvreté. Le rapport note que l’efficacité du système de protection sociale a presque triplé depuis 2012.

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