Caecilia Johanna van Peski

Caecilia Johanna van Peski

 

Experte dans les domaines de la paix et la sécurité, la démocratisation, les droits de l’homme, la tenue d’élections libres et justes, Caecilia van Peski a une vision claire du monde et sait ce qu’elle veut accomplir au cours de sa carrière professionnelle. Dotée d’une forte personnalité, nécessaire pour travailler sur les résolutions de conflits, le suivi de cessez-le-feu, les négociations de paix et la protection des civils, Caecilia est confrontée dans l’exercice de ses fonctions à des circonstances humanitaires extrêmement complexes et difficiles. Comment fait-elle face à ces situations ?

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Caecili Johanna van Peski, profile pictureCaecilia van Peski a mené une carrière internationale impressionnante dans le domaine de la paix et de la sécurité. Avec un diplôme en psychologie du développement en poche, Caecilia a débuté sa carrière en tant que professeur. Elle a également travaillé comme conseillère en orientation scolaire, effectuant des diagnostics individuels. Caecilia a utilisé ses connaissances scolaires pour mieux comprendre et améliorer la situation des personnes défavorisées. Par exemple, elle a apporté une contribution importante à la recherche européenne dans le cadre de la coopération internationale, de la démocratisation et du leadership. Une vision ambitieuse du monde et son engagement envers les droits de l’homme et la paix, ont mené Caecilia sur le terrain dans le cadre de plus de trente missions d’observation d’élections, tant pour l’Union européenne (Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme, IEDDH), que pour l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH).

Caecilia van Peski a été envoyée en Géorgie par le Service européen pour l’action extérieure en 2010, à la suite du conflit territorial autour de l’Ossétie du Sud. Elle était basée dans la capitale provinciale Gori où à cette époque, les conséquences de la guerre de cinq jours (qui a éclaté en août 2008) étaient encore très visibles. Caecilia a également vécu un moment difficile quand elle a dû mettre un terme à cette mission à la suite d’un accident de la circulation dans l’exercice de ses fonctions. Après une période de repos, Caecilia a travaillé pour l’OSCE en 2014 dans le cadre de la mission de surveillance spéciale en Ukraine (OSCE SMM). Il fallait stabiliser la situation sur le terrain et faciliter le dialogue autour des négociations de paix, notamment faire respecter le cessez-le-feu prévu par l’accord de Minsk. « Ce qui m’a le plus frappé durant mes années en Ukraine est d’avoir été témoin de la profonde souffrance humaine et de l’énorme impact du conflit armé sur l’environnement social et naturel».

Après avoir terminé sa mission en Ukraine en 2016, Caecilia a travaillé pour le Programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) à Bonn, en Allemagne. Chaque année, Le programme VNU mobilise environ 7000 personnes à travers le monde, de différentes nationalités et de tous âges, pour aider à organiser et conduire des élections locales et nationales et soutenir des projets d’aide humanitaire et de maintien de la paix. La fonction de Caecilia comprenait la supervision de la stratégie du programme de paix dans les pays en situation de crise à long terme ou post-conflit. En tant que chef de la Section de la programmation de la paix, elle gère les portefeuilles de 25 pays en crise dans le monde, en particulier les pays du continent africain et du Moyen-Orient, pays où il y a une mission de maintien de la paix de l’ONU.

Visit of a youth projetcs in Gao in cooperation between the UNV and MINUSMA, the UN Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali
Visite à l’un des projets de jeunes à Gao menés en collaboration avec le programme VNU dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)

Caecilia est enthousiasmée par son travail avec le Programme des Volontaires des Nations Unies. L’ONU est une grande organisation mondiale, mais le nombre réel d’emplois est faible. Le programme VNU offre une option intéressante pour ceux qui ne travaillent pas pour l’ONU, mais qui souhaitent contribuer au travail de l’ONU. Un volontaire de l’ONU reçoit une compensation financière qui permet de subvenir à ses besoins pendant la mission et acquiert des connaissances et une expérience précieuses concernant le travail de l’ONU, ainsi qu’un vaste réseau international et une l’expérience à l’étranger. Pour participer au Pogramme VNU, il faut avoir au moins 25 ans et être en possession d’un master.

Suite à son expérience avec les Volontaires des Nations Unies, Caecilia a rejoint le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et et se consacre à la coopération civilo-militaire en temps de catastrophes naturelles et de conflits armés. Elle travaille pour le corps de réserve d’OCHA au sein duquel elle est disponible sur demande pour un déploiement d’urgence. Pendant ses missions en Géorgie et en Ukraine, Caecilia était déjà confrontée aux effets néfastes sur l’environnement naturel des conflits armés violents, par exemple la fuite de réservoirs de chlore dans un réservoir d’eau et les déversements d’hydrocarbures près d’une zone résidentielle.

Visit to a MINUSMA office in Gao, where there is a large number of Dutch military personnel
Visite à la MINUSMA où un grand nombre de militaires néerlandais sont placé

Bien qu’elle n’ait que quelques années d’expérience à l’ONU, Caecilia jauge l’Organisation d’un œil expert en raison de son expérience internationale. Elle a confiance en l’ONU car c’est une organisation internationale qui rassemble les pays dans le but de rendre le monde meilleur et durable. Les objectifs de développement durable sont une ligne directrice importante à cet égard. Mais également d’un œil critique car elle pense qu’il est grand temps que l’ONU se réforme complètement. Lorsque l’ONU intervient dans une situation de conflit, souvent elle n’adapte pas suffisamment ses instruments à la situation locale. De telles questions de paix sont évidemment très complexes, mais selon Caecilia, elles ne peuvent pas être résolues correctement si des mesures spécifiques à la situation locale ne sont pas prises. En tant que psychologue culturelle ayant de l’expérience dans de nombreux domaines de conflit, elle a pu constater par elle-même où l’ajustement à la situation locale se passe mal, mais aussi bien.

« Même si vous avez l’impression que vos efforts sont une goutte d’eau dans la mer, votre contribution personnelle est gigantesque à l’échelle de l’histoire du développement durable dans le monde. »

En outre, Caecilia est une fervente défenderesse du droit des femmes. En 2010, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas l’a nommée Représentante spéciale dans le domaine des cas des femmes aux Nations Unies. Cette nomination est exceptionnelle car les Pays-Bas devient dès lors l’unique pays au monde à nommer une représentante féminine aux Nations Unies. Peu de temps après, elle s’est adressée à la 65ème Assemblée générale des Nations Unies à New York, où elle a parlé de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution historique confirme le rôle important des femmes dans la prévention des, conflits, les négociations de paix et la reconstruction post-conflit.

Enfin, Caecilia donne quelques conseils aux jeunes qui aspirent à une carrière internationale : « Ne restez pas immobile durant l’attente, montrez-vous plutôt comme la lumière d’un phare auquel les autres feront automatiquement attention. Vous ne devez pas être le meilleur ou le plus travailleur. Efforcez-vous d’être la personne dont tout le monde se souviendra en raison de votre implication et de votre authenticité. C’est ce que l’ONU souhaite également. Toutes les expériences, même les plus petites, contribuent à une carrière professionnelle réussie. Pensez aussi à vos différentes priorités dans la vie. Voulez-vous vraiment passer la majorité de votre temps à l’étranger, loin de votre chère famille et de vos amis? Avoir une famille est parfois difficile à combiner avec une carrière internationale. C’est encore souvent le cas, surtout pour les femmes » .

Cependant, Caecilia conclut avec une note positive : « Une carrière internationale à l’ONU offre non seulement de l’aide à de nombreuses personnes, mais aussi de grandes opportunités personnelles. Ne vous laissez pas berner si vous ne voyez pas les résultats immédiatement. Même si selon vous, l’effet de vos efforts personnels semble initialement plutôt faible, votre contribution personnelle est gigantesque dans l’histoire plus large du développement durable mondial ».

UNRIC BENELUX ([email protected]) – décembre 2017 – Auteur : Audrey VEKEMANS