« Cette crise restera sûrement comme le moment le plus marquant de ma carrière »

Herman Quarles van Ufford

« Visages de l’ONU » : Herman Quarles van Ufford, Conseiller du Secrétaire général adjoint Fabrizio Hochschild en charge du 75ème anniversaire des Nations Unies nous parle de sa carrière, de la coopération internationale, de l’impact de la pandémie de coronavirus sur les relations internationales.

Qu’est-ce que vous avez étudié et comment vos études ont-t-elles déterminé votre carrière ?

J’ai fait des études de droit à Groningen où j’ai obtenu mon diplôme en droit public international, droit international et droit européen. Je montrais déjà relativement tôt un grand intérêt dans la collaboration internationale et la diplomatie. Des stages à la Commission européenne et au ministère des Affaires étrangères à La Haye ont renforcé mon intention de choisir ce chemin. En 1994 je prenais l’option Affaires étrangères.

Quel est votre emploi actuel ? Quels sont les aspects les plus difficiles et les plus satisfaisants ?

Je travaille au Secrétariat général des Nations Unies à New York dans l’équipe du Secrétaire général adjoint Fabrizio Hochschild sur « ONU75 », c’est-à-dire le 75ème anniversaire de l’ONU. Le Secrétaire général António Guterres a choisi pour cet anniversaire de demander à tous, et en particulier aux jeunes, d’exprimer ce qu’ils attendent de l’avenir dans le contexte des enjeux mondiaux, comme le changement climatique, les nouvelles formes des conflits armés et les inégalités croissantes. Dans quelle mesure la coopération internationale peut contribuer à la réalisation d’un monde meilleur et faire face aux menaces qui pèsent sur l’humanité ? Nous invitons tous les citoyens à participer à ce débat. D’ailleurs, parmi les menaces identifiées pour le futur figuraient des crises sanitaires. La pandémie du COVID-19 a démontré combien c’est un sujet important.

C’est à dire ?

La pandémie du coronavirus concerne tout le monde et nous devons mener cette lutte ensemble. Le traitement de la maladie et le contrôle des conséquences sociales et économiques prennent la première place. Cependant, le virus nous montre aussi notre degré d’interconnexion dans le monde. Nous voyons comment un virus qui a son origine à l’autre bout du monde peut affecter toute la planète. D’où l’importance d’une « conversation globale » à l’occasion de ce 75ème anniversaire. J’espère que les citoyens utiliseront cette opportunité de faire entendre leur voix.

Comment faire entendre sa voix, discuter quand on doit rester confiné ?

Il est possible de faire cela en ligne sur notre site. Il y a une enquête courte d’une minute qui permet de nous donner votre avis sur des grands thèmes et même d’envoyer un court message au Secrétaire général des Nations Unies. Votre contribution sera intégrée à un rapport que le Secrétaire général présentera aux chefs d’États pendant un sommet spécial en septembre 2020.

Quel moment de votre carrière vous a marqué le plus ?

Il y a eu bien sur lorsque je travaillais au ministère des Affaires étrangères ou au ministère des Affaires générales à la Haye, des moments marquants comme le 11 Septembre ou le crash du vol MH17 de la Malaysian Airlines entre Amsterdam et Kuala Lumpur. Mais je crains que cette pandémie avec toutes ses conséquences mentionnées ci-dessus, soit le moment le plus fort. L’impact sur la façon dont nous organisons nos sociétés, sur les relations internationales sera fort et demandera une réévaluation de nos pratiques. Les implications ne sont pas encore définissables, mais c’est un grand privilège pour moi de pouvoir réfléchir et travailler sur ces grandes questions d’intérêt public.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui aimeraient commercer leur carrière à l’ONU ?

J’ai l’impression que les jeunes professionnels qui s’orientent vers le travail dans les organisations internationales, telles que l’ONU, ont beaucoup plus d’assurance que moi à l’époque et qu’ils ont moins besoin des conseils de « vieux » comme moi. Pour moi, il est clair que l’ONU est une organisation indispensable qui fait un travail très diversifié et important dans l’intérêt de tous. Surtout pour les personnes vulnérables, celles qui en ont besoin. Avec son personnel international, l’ONU offre aussi un environnement extrêmement inspirant avec des collègues très motivés et intéressants. En tout cas, il est très important que les jeunes se fassent entendre et s’engagent dans le multilatéralisme, y compris à l’ONU.