ActualitésClimat : éviter le pire pour la planète avec une relance verte

Climat : éviter le pire pour la planète avec une relance verte

Près de 5 ans après l’Accord de Paris, les prévisions de hausse des températures sont bien au-delà des objectifs fixés en 2015, avec 3 degrés de plus à la fin du siècle. Cependant, si les Etats s’engagent dans une reconstruction verte post COVID-19, il est encore possible de rester sous la barre des 2 degrés.

Dans son rapport annuel « Emission gap report », qui analyse l’écart entre les besoins de réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et les émissions réelles, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) montre que la baisse des émissions de GES enregistrée pendant les périodes de confinement dans le monde n’a pas d’influence majeure sur la trajectoire globale.

On estime en effet à 7% la baisse des émissions de dioxyde de carbone en 2020 mais cela n’aura pour effet qu’une baisse de 0,01% du réchauffement global à l’horizon 2050.

Des projections à plus 3 degrés de réchauffement

L’année 2020 devrait être l’une des plus chaudes jamais enregistrées, avec une intensification des feux de forêts, des tempêtes, des sécheresses et de fonte des glaces et au rythme actuel, la hausse des températures sera 3,2 degrés à la fin du siècle.

« Pour dire les choses simplement, la planète est dans un piètre état. L’humanité fait la guerre à la nature. C’est suicidaire. La nature riposte toujours, et elle le fait déjà avec une force et une fureur croissantes », a déclaré le 2 décembre le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un important discours sur le climat.

Des engagements inadaptés

« Les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris, appelés contribution nationale déterminée, sont dramatiquement inadaptés », estime le PNUE, qui appelle les gouvernements à tripler leurs engagements en matière de réduction d’émission de GES pour maintenir la hausse des températures en dessous de 2 degrés. Il faudrait les multiplier par 5 ces engagements pour limiter la hausse à 1,5 degrés.

« Les gouvernements devraient mettre tout en œuvre pour assurer une reprise verte et renforcer leurs engagements avant la prochaine conférence sur le climat en 2021 », insiste le PNUE.

Un Sommet pour l’ambition climatique, co-organisé par les Nations Unies, la France et le Royaume Uni, en partenariat avec le Chili et l’Italie, doit se tenir samedi 12 décembre. Il a pour objectif de mobiliser les gouvernements, 5 ans après la COP21 et de préparer la COP26 qui se tiendra à Glasgow l’an prochain.

Sortir des industries fossiles

Les mesures pour une relance verte sont entre autres : le soutien direct aux technologies et infrastructures zéro-émissions, la réduction des financements des industries fossiles, aucun nouvelle usine à charbon, et la promotion de solutions basées sur les végétaux, notamment la restauration des terres et la reforestation.

« J’invite les gouvernements à soutenir une relance verte dans le cadre des prochaines mesures fiscales et à relever significativement leurs ambitions climatiques en 2021 », a déclaré la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.

A ce jour, les actions pour une relance verte sont très limitées. Environ un quart des pays du G20 ont affecté des fonds consacrés à la relance post COVID-19, jusqu’à 3% du PIB, à des mesures d’économie bas carbone.

Consommer différemment

Le rapport 2020 du PNUE s’est également intéressé à deux secteurs en particulier : le transport aérien et maritime, et le comportement des consommateurs. L’efficacité énergétique dans le transport aérien et maritime qui représente 5% des émissions de GES, ne compensera pas l’augmentation du trafic. Ce secteur doit donc « combiner les mesures d’efficacité énergétique avec un transition rapide pour sortir des énergies fossiles ».

Les consommateurs doivent privilégier le train à l’avion pour les trajets nationaux, le vélo ou les véhicules partagés. Les gouvernements doivent favoriser l’efficacité énergétique pour les habitations et la réduction du gaspillage alimentaire.

Les 1% les plus riches de la planète sont responsables de deux fois plus d’émission de gaz à effet de serre que les 50% les plus pauvres. Cette minorité devrait diviser son empreinte carbone par 30 pour remplir les engagements de l’Accord de Paris.

« Non seulement il est possible de réinitialiser purement et simplement l’économie mondiale, mais aussi de la transformer. Une économie durable alimentée par les énergies renouvelables créera de nouveaux emplois, des infrastructures plus propres et un avenir résilient », estime le chef de l’ONU. Il attend de l’Union européenne qu’elle s’engage réduire ses émissions d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030 »

 

 

 

 

 

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