ActualitésLes pays riches consomment six fois plus de ressources

Les pays riches consomment six fois plus de ressources

Nos modes de consommation actuels épuisent les ressources de la planète, menaçant son équilibre écologique. Selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Global Resources Outlook, publié le 1er mars, nous consommons toujours plus les ressources à notre disposition.

Les conséquences de l’exploitation excessive

Au cours des 50 dernières années, l’utilisation des ressources naturelles a été multipliée par trois, progressant à un rythme moyen de plus de 2,3 % par an, dépassant l’indice de développement humain (IDH) et soulignant un déséquilibre dans notre modèle de développement actuel.

Plus de la moitié des gaz à effet de serre provient d’activités telles que l’extraction de matières premières, notamment les combustibles fossiles, les minéraux, les minéraux non métalliques et la biomasse.

Les activités liées à la construction et aux transports représentent environ 90 % de l’augmentation de l’utilisation des ressources.  Près de 40 % des problèmes de santé liés aux particules en suspension sont attribuables à ces activités.

Sans actions urgentes, l’extraction de ressources matérielles pourrait augmenter de près de 60 % d’ici 2060, dépassant largement ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins humains essentiels, selon les Objectifs de développement durable.

La spirale infernale de la surconsommation 

Les conséquences du processus d’extraction et de traitement des matériaux sur le climat dépassent les objectifs environnementaux fixés par les accords multilatéraux tels que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). 

Cela compromet les efforts visant à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius et à éviter la perte de biodiversité. 

Pour atteindre les objectifs de neutralité climatique, de préservation de la biodiversité, de réduction de la pollution et de préservation des terres, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre, favoriser une économie circulaire et durable, et protéger les écosystèmes naturels riches en biodiversité et en carbone.

Vers une gestion responsable des ressources

Les pays à revenu élevé utilisent six fois plus de matériaux par habitant et génèrent dix fois plus d’impacts climatiques par habitant que les pays à faible revenu. Cependant, leur empreinte par habitant est restée relativement stable depuis 2000. Tandis que celle des pays à revenu intermédiaire supérieur a plus que doublé, approchant les niveaux des pays à revenu élevé, bien que leurs impacts par habitant restent inférieurs.

Les scénarios démontrent qu’il est possible de réduire l’utilisation mondiale de matériaux par habitant à partir de 2040, grâce à des baisses dans les pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur.

Cela pourrait mener à un monde en 2060 avec un PIB mondial environ 3 % plus élevé et un indice de développement humain mondial 7 % plus élevé que prévu. Cela pourrait également réduire la croissance de l’utilisation des matériaux de 30 % et diminuer les émissions de gaz à effet de serre de plus de 80 % d’ici 2060, conformément à l’Accord de Paris.

Des solutions pour un avenir durable

Le chemin vers la durabilité est devenu difficile, en partie en raison du temps perdu et du non-respect de nombreux engagements politiques inscrits dans les accords environnementaux multilatéraux. 

Parmi les changements, il faudrait refléter les coûts réels des ressources dans l’économie, de réorienter les flux financiers vers une utilisation durable des ressources, adopter des incitations économiques appropriées,  faire du commerce un moteur de la durabilité,  promouvoir la consommation responsable, et encourager des modèles commerciaux circulaires et efficaces en ressources.

Des changements alimentaires pourraient réduire les besoins en terres agricoles de 5 % d’ici 2060 et garantir une nutrition adéquate. Des solutions de mobilité partagée pourraient réduire les besoins en stocks de matériaux de 50 %, la demande d’énergie de 50%, et les émissions de gaz à effet de serre de 60 % d’ici 2060. L’adoption de pratiques de construction circulaire pourrait réduire les stocks de matériaux de construction de 25 % d’ici 2060, entraînant une réduction de 30 % de la demande.

Seuls des changements profonds et systémiques dans l’énergie, l’alimentation, la mobilité et l’environnement bâti, réalisés à une échelle et à une vitesse sans précédent, peuvent réellement faire la différence. Le temps presse et les fenêtres d’opportunité se referment rapidement.

 

 

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