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L’Europe se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète

En 2023, l’Europe se réchauffe plus vite que le reste du monde et connait à la fois des vagues de chaleur et des incendies de forêt, des inondations et des sécheresses, selon le rapport sur l’état du climat en Europe en 2023.

Ce rapport, rendu public le 22 avril, a été préparé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’agence météorologique des Nations Unies, et le service Copernicus sur le changement climatique de l’Union européenne.

L’Europe est actuellement le continent qui se réchauffe le plus rapidement, ses températures augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale. En 2023, l’évolution du climat a battu plusieurs records, notamment celui du plus grand incendie de forêt sur le continent et du plus grand nombre de jours de « stress thermique extrême ».

La fréquence et la gravité des événements extrêmes augmentent. Selon les premières estimations, les tempêtes, les inondations et les incendies de forêt ont causé la mort de plus de 150 personnes en 2023.

Disparités en Europe

L’année a été extrêmement humide, avec 7 % de précipitations en plus par rapport à la moyenne sur le continent. Les inondations ont touché environ 1,6 million de personnes et se sont étendues à l’Italie, à la Grèce, à la Slovénie, à la Norvège et à la Suède. Certaines régions de Grèce ont reçu en un jour l’équivalent d’une année de précipitations.

En mai, les bassins fluviaux européens, dont la Loire, le Danube et le Rhin, ont connu des débits records. En revanche, l’Europe du Sud a connu des sécheresses généralisées.

Le nord-ouest de l’Europe a connu le mois de juin le plus chaud jamais enregistré, tandis que les régions méditerranéennes ont enregistré des précipitations nettement supérieures à la moyenne. En juillet, ce schéma s’est presque inversé. Le mois de septembre a été le plus chaud jamais enregistré pour l’ensemble de l’Europe. 

Impact sur la santé

La montée en flèche des températures a un impact négatif sur la santé publique en général, avec des cas de déshydratations. La mortalité liée à la chaleur a augmenté de près d’un tiers au cours des deux dernières décennies.

En juillet 2023, pour la première fois de l’histoire, le bureau européen de l’Organisation mondiale de la Santé a estimé que la crise climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes constituaient une urgence sanitaire.

Vagues de chaleur marines

Cette année, la température moyenne à la surface de l’océan en Europe a été la plus élevée jamais enregistrée.

Certaines parties de la mer Méditerranée et du nord-est de l’océan Atlantique ont atteint leur température annuelle à la surface la plus élevée jamais observée.

En juin, une vague de chaleur marine extrême a touché l’océan Atlantique à l’ouest de l’Irlande et autour du Royaume-Uni, avec des températures de surface de la mer jusqu’à 5°C supérieures à la moyenne.

Une perte de glaciers exceptionnelle

Les Alpes ont connu une accélération alarmante de la fonte des glaciers, avec une baisse de 10 % du volume des glaciers en 2022 et 2023, ce qui contribue à modifier le régime des précipitations et à élever le niveau des mers.

Ce phénomène a été aggravé par la baisse des chutes de neige, une grande partie de l’Europe ayant connu moins de jours d’enneigement que la moyenne, ainsi que par des températures estivales plus élevées.

De plus, 2023 a été la sixième année la plus chaude jamais enregistrée dans la région arctique, qui se réchauffe environ trois fois plus vite que le reste de la planète. 

Augmentation des énergies renouvelables

L’un des points positifs du rapport est qu’une proportion record d’électricité, soit 43 % au total, a été produite à partir d’énergies renouvelables. Pour la deuxième année consécutive, la production d’énergie à partir d’énergies renouvelables a dépassé la production d’énergie à partir de combustibles fossiles. 

L’activité accrue des tempêtes entre octobre et décembre a eu un effet positif entre octobre et décembre et a permis d’atteindre un potentiel de production d’énergie éolienne supérieur à la moyenne. Le potentiel de production d’énergie hydroélectrique au fil de l’eau était également supérieur à la moyenne, en raison de l’augmentation des précipitations et du débit des rivières. En revanche, le potentiel de production d’énergie solaire était inférieur à la moyenne dans le nord-ouest et le centre de l’Europe.

Des pertes financières importantes

Les pertes attribuées aux phénomènes météorologiques extrêmes observés en 2023 s’élèvent à environ 13,4 milliards d’euros dont 81 % sont imputables aux inondations.

« Le coût de l’action climatique peut sembler élevé, mais le coût de l’inaction l’est beaucoup plus », souligne Céleste Saulo, Secrétaire générale de l’OMM.

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