L’Union européenne (UE) appelle à un renforcement de l’action pour faire face aux crises interconnectées du climat et de la biodiversité, dans le cadre de la définition de son mandat de négociation pour les prochaines Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) et Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15).
En vue de la COP27, l’UE s’est fixé les objectifs suivants :
- La fin des subventions inefficaces en faveur des combustibles fossiles ;
- L’élimination progressive de l’utilisation du charbon ;
- La réduction des émissions de méthane ;
- Le maintien de la limitation de l’élévation de la température à 1,5°C.
« Les crises du climat et de la biodiversité sont intimement liées, et nous ne pouvons pas traiter l’une sans tenir compte de l’autre. Il ne suffit pas de fixer des objectifs : nous devons passer de l’ambition à l’action », a affirmé Frans Timmermans, Vice-président exécutif de la Commission européenne chargé du Pacte vert pour l’Europe.
L’action pour le climat à la COP27
La 27ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre 2022, l’occasion pour les dirigeants du monde entier de se pencher sur la manière de faire face à l’urgence climatique.
L’UE a indiqué se rendre à la conférence avec l’engagement de respecter son objectif de neutralité climatique fixé pour 2050 et de réduction de ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
« L’engagement international grâce à un multilatéralisme solide et réglementé est essentiel pour obtenir des résultats probants face au changement climatique », explique l’UE.
D’après un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), dans l’état actuel des contributions déterminées au niveau national (CDN), à savoir des plans d’action climatique visant à réduire les émissions et à s’adapter aux incidences climatiques, le monde se dirige vers un réchauffement global de 2,8°C d’ici la fin du siècle. Et ce, malgré les promesses juridiquement contraignantes faites lors de la Conférence de Paris sur le climat de 2015, qui visent à éviter que les températures moyennes augmentent de plus de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
L’UE souligne que, dans leur ensemble, les CDN sont « actuellement insuffisantes ». Elle invite toutes les parties à réexaminer et à renforcer leurs CDN à temps pour la COP27, et se dit prête à augmenter davantage ses CDN, « si cela est nécessaire, en fonction des résultats des négociations en cours relatives au paquet« Fit for 55 » » (les États Membres de l’UE travaillent actuellement sur une nouvelle législation visant à réduire les émissions de l’UE d’au moins 55 % d’ici 2030).
Une réponse mondiale à l’urgence climatique
Face à des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus intenses et fréquents, l’UE insiste sur « l’extrême urgence de renforcer la réponse mondiale pour faire face à l’urgence climatique ».
Les économies et les sociétés du monde entier doivent devenir plus résilientes aux incidences climatiques. L’UE se dit prête à accélérer les mesures d’adaptation au changement climatique, tant au niveau national que mondial.
En matière de pertes et de dommages, l’UE veut jouer le rôle de « bâtisseur de ponts » pour apporter des solutions efficaces aux besoins des pays vulnérables dans le monde. L’UE a également exprimé son soutien à un point de l’ordre du jour de la COP27 consacré au financement des pertes et dommages.
L’UE et ses États Membres sont le principal bailleur de fonds publics consacrés à l’action climatique dans le monde, avec 23,04 milliards d’euros alloués en 2021. Lors de la COP27, l’UE se mobilisera auprès des autres donateurs pour les encourager à augmenter leurs contributions.
L’UE se félicite également de l’initiative « Alerte précoce pour tous » lancée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, afin de doter l’ensemble de la population mondiale de systèmes d’alerte précoce d’ici cinq ans.
La protection de la nature à la COP15
Un million d’espèces végétales et animales sont actuellement menacées d’extinction. La Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP 15), qui se tiendra à Montréal, au Canada, du 7 au 19 décembre 2022, réunira des représentants du monde entier pour convenir d’une nouvelle série d’objectifs pour la nature à atteindre au cours de la prochaine décennie.
« La Conférence des Nations Unies sur la biodiversité devrait faire date, ellea pour ordre du jour l’adoption d’un cadre mondial pour la biodiversité post-2020 encourageant les actions mondiales de protection et de restauration de la nature au cours de la prochaine décennie », a souligné l’UE.
Les objectifs de l’UE pour 2030 sont les suivants :
- La conservation d’au moins 30% des zones terrestres et marines à l’échelle mondiale ;
- La restauration de trois milliards d’hectares de terres et de trois milliards d’hectares d’océans ;
- L’élimination de toute forme de récolte, de commerce et d’utilisation illégale, non durable ou dangereuse d’espèces sauvages ;
- L’arrêt de l’extinction causée par l’homme d’espèces reconnues comme menacées ;
- L’exploitation du plein potentiel des solutions axées sur la nature ;
- La garantie d’une mobilisation adéquate des ressources pour la biodiversité.
« Notre santé, notre bien-être, notre climat, notre économie – tous dépendent de la nature. Nous ne pouvons plus perdre de temps et continuer à perdre la biodiversité.. Nous devons agir maintenant », a déclaré le Commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, Virginijus Sinkevičius.
Pour en savoir plus
- Biodiversité : comment l’UE protège la nature
- Rapport PNUE 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions
- Climat : vers une hausse des températures de 2,8°C
- Climat : l’Europe se réchauffe bien plus vite que le reste du monde
- Les conclusions du Conseil de l’UE dans la perspective de la COP27
- Les conclusions du Conseil de l’UE dans la perspective de la COP15