COVID-19 : l’ONU appelle à des mesures urgentes pour les prisons

La pandémie de coronavirus risque de « causer des ravages » dans les centres de détention, a indiqué le 25 mars, Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui a appelé les gouvernements à prendre des mesures d’urgence.

« Le COVID-19 a commencé à frapper les prisons, les maisons d’arrêt et les centres de détention d’immigrants, ainsi que les centres de soins résidentiels et les hôpitaux psychiatriques, et risque de causer des ravages auprès des populations extrêmement vulnérables au sein de ces institutions », a déclaré Mme Bachelet.

« Il est vital que les gouvernements prennent en compte la situation des personnes détenues dans leur plan d’action de crise, de manière à protéger les détenus, le personnel, les visiteurs et bien entendu l’ensemble de la société », a-t-elle ajouté.

En France, environ 70 000 personnes sont incarcérées pour 61 000 places. A ce jour, 230 ont été placées en confinement sanitaire. Officiellement, six détenus ont été testés positif au COVID-19 et un est décédé à Fresnes dans le Val-de-Marne.

Pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus dans les prisons françaises, 1 600 personnes ont été libérées depuis la mi-mars a annoncé la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Les détenus qui n’ont plus que deux mois d’incarcération avant la fin de leur peine pourront sortir et être confinés chez eux. D’autres mesures pourraient suivre pour libérer d’autres détenus. Elles ne concerneront pas les personnes incarcérées pour terrorisme ou violences conjugales.

Depuis mardi 24 mars, les visites des familles sont interdites. Cette mesure a provoqué la colère des détenus dans plusieurs établissements pénitentiaires

En Belgique, le congé pénitentiaire de 306 détenus a été prolongé mardi pour protéger les détenus et le personnel des prisons d’une infection au coronavirus. Les détenus qui bénéficient de cette mesure étaient déjà dans un processus de réintégration dans la société. Ils sont autorisés à quitter la prison jusqu’à la fin de la pandémie.

Tous les parquets révisent leurs priorités. L’emprisonnement de certains condamnés est reporté pour éviter les contaminations dans les prisons.

« Les restrictions concernant les visites de centres fermés peuvent être nécessaires pour aider à prévenir les flambées de COVID-19, mais ces mesures doivent être introduites de manière transparente et être clairement communiquées aux personnes affectées. L’arrêt soudain de contacts avec le monde extérieur risque d’aggraver des situations déjà tendues, difficiles et potentiellement dangereuses », a indiqué Mme Bachelet.

Elle a pris comme exemples plusieurs mesures prises dans certains pays, comme l’utilisation plus répandue de systèmes de vidéoconférence, l’augmentation des appels téléphoniques avec les membres de la famille et l’autorisation des courriels.

L’Etat a le devoir de protéger la santé physique et mentale ainsi que le bien-être des détenus, tel qu’énoncé dans l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus (également connu sous le nom de Règles Nelson Mandela), a rappelé la Haute-Commissaire aux droits de l’homme.

Les mesures prises durant une crise sanitaire ne devraient pas porter atteinte aux droits fondamentaux des personnes détenues, y compris leurs droits à l’eau et à une alimentation adéquate. Les garanties contre les mauvais traitements sur des personnes en garde à vue, notamment l’accès à un avocat et à un médecin, devraient également être pleinement respectées.

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