COVID-19 : pourquoi la région Europe est-elle si durement touchée ?

Virus COVID fond bleu
Virus COVID fond bleu

La situation de la pandémie de COVID-19 en Europe et en Asie centrale est « très grave » estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui préconise de renforcer la vaccination et de maintenir les mesures préventives pour éviter d’atteindre 2,2 millions de morts cumulés au printemps.

La COVID-19 est devenue la première cause de mortalité en Europe et en Asie centrale, avec 1,5 million de décès cumulés. Le nombre de décès par jour est passé de 2100 en septembre à 4200 la semaine dernière.

L’OMS-Europe estime que le nombre de morts de la COVID-19 pourrait dépasser 2,2 millions en mars prochain.

Trois raisons principales expliquent cette tendance :

  • Variant Delta

La Région européenne est dominée par le variant Delta du virus, hautement transmissible. Aucun autre variant ne dépasse les 1% selon la signalisation des différents pays.

  • Relâchement des mesures sanitaires

Au cours des derniers mois, de nombreux pays ont indiqué à leur population que la COVID-19 ne représentait plus une menace d’urgence et ont donc assoupli les mesures sanitaires telles que le port du masque et la distanciation sociale dans les espaces bondés ou confinés. Aujourd’hui, le temps s’est rafraîchi et les personnes se rassemblent à l’intérieur.

  • Non vaccinés

Comme un grand nombre de personnes ne sont toujours pas vaccinées et que la protection induite par le vaccin contre l’infection et les maladies bénignes est réduite, de nombreuses personnes restent vulnérables au virus.

Selon l’OMS, d’ici le 1er mars 2022, nous pouvons nous attendre à une très forte hausse de l’occupation des lits d’hôpitaux dans 25 pays, ainsi qu’une importante augmentation du nombre de patients aux soins intensifs dans 49 des 53 pays de la région.

Approche « Vaccin plus »

« Afin de pouvoir vivre avec ce virus et poursuivre notre vie quotidienne, nous devons adopter une approche vaccin plus », a indiqué le Dr Hans Kluge, directeur de l’OMS-Europe, qui consiste à renforcer la vaccination et respecter scrupuleusement les gestes barrières.

L’OMS préconise de « recevoir les doses standards de vaccin et une dose de rappel si elle est proposée ».

Les vaccins contre la COVID-19 sont un outil essentiel pour prévenir les maladies graves et les décès. Ils sont aussi restés efficaces malgré l’émergence de plusieurs variants préoccupants.

Plus d’un milliard de doses ont été administrées dans la Région européenne de l’OMS et 53,5 % des personnes y ont reçu un schéma vaccinal complet. Toutefois, ces chiffres cachent de grandes différences entre les pays de la région, où entre moins de 10 % et plus de 80 % de la population totale a reçu la totalité des doses de vaccin.

L’OMS-Europe estime que « le passeport COVID, par exemple, est un outil collectif qui permet aux sociétés et aux personnes de poursuivre leurs activités régulières ».

Il faut également, insiste le Dr Kluge, « intégrer les mesures préventives dans nos habitudes ».

Ces mesures préventives sont le port du masque, le lavage des mains, l’aération des espaces intérieurs, le maintien d’une distance physique et l’éternuement dans le coude, « des moyens simples et efficaces de maîtriser le virus et de préserver les sociétés. »

Selon une étude publiée la semaine dernière sur l’efficacité des mesures de santé publique, le port du masque réduit l’incidence de la COVID-19 de 53%. Si, dès aujourd’hui, une couverture universelle de 95% des masques était atteinte, on estime que plus de 160 000 décès pourraient être évités d’ici le 1er mars 2022.

« Nous avons tous la possibilité et la responsabilité de contribuer à éviter les tragédies et les pertes de vie inutiles, ainsi que de limiter les perturbations de la société et des entreprises durant cette saison hivernale », a ajouté le Dr Hans Kluge.

 

Un hiver difficile nous attend

« À l’approche de la fin de l’année 2021, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter le dernier recours que constitue la fermeture des établissements scolaires, en nous vaccinant et en appliquant les gestes de prévention. Nous savons, par une expérience amère, que ces mesures ont des conséquences économiques considérables et un impact négatif direct sur la santé mentale. Elles poussent à la violence interpersonnelle et nuisent au bien-être et à l’apprentissage des enfants », a commenté le Dr Kluge.

« Aujourd’hui, la situation face au virus est très grave en Europe et en Asie centrale. Un hiver difficile nous attend, mais nous ne devons pas rester sans espoir car nous pouvons tous – gouvernements, autorités sanitaires, particuliers – prendre des mesures décisives pour stabiliser la pandémie », a conclu le Dr Kluge.

Note la Zone Europe de l’OMS est composée de 53 pays.