#GénérationÉgalité : poursuivre le combat contre les discriminations

Malgré d’énormes progrès, la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes est encore un combat de tous les jours. Cette année, ONU Femmes lance la campagne « Génération Égalité » qui marque le 25e anniversaire de la Déclaration et Programme d’action de Beijing.

Le programme de 1995 reste le plus visionnaire jamais établi en faveur de l’autonomisation des femmes. Il établit les moyens d’éliminer les obstacles systémiques qui empêchent les femmes de participer de manière égale dans tous les domaines de la vie. Il y a pourtant encore bien des domaines dans lesquels l’égalité n’est pas atteinte.

En 2020, ce programme continue à orienter la lutte contre les contraintes et les obstacles à l’autonomisation des femmes partout dans le monde. Aujourd’hui, malgré les efforts et quelques progrès, les changements réels sont encore lents pour la majorité des femmes et des filles. En effet, certaines barrières, notamment juridiques et culturelles, restent ancrées et inchangées dans nos sociétés.

Violences et féminicides

Plus de 3 femmes sur 10 (35%) dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (sans compter le harcèlement sexuel) à un moment donné dans leur vie.

Sur les 87 000 femmes tuées en 2017, 58 % d’entre elles ont été tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille, selon le rapport 2019 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), dédié aux homicides liés au genre.

En 2019, en France, au moins 126 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.

Premières victimes des conflits, des catastrophes naturelles, des mutilations, les femmes connaissent des discriminations à l’emploi et sont aussi toujours moins représentées dans divers domaines. En voici quelques exemples.

La politique, un bastion du sexisme

Bien que le nombre de femmes parlementaires ait doublé ces 25 dernières années, aujourd’hui elles n’occupent environ qu’un quart des sièges des parlements du monde. Moins d’un État sur 10 est dirigé par une femme.

En France, si la parité augmente depuis les années 90, les femmes restent encore sous-représentées en politique. Moins de la moitié des sièges de l’Assemblée nationale sont occupés par des femmes (39,5%) et plus de quatre maires sur cinq (84%) sont des hommes.

Des études ont montré que les femmes étaient plus susceptibles de soutenir des politiques durables et inclusives. Plus les gouvernements comptent de femmes, plus ils innovent et remettent en question l’ordre établi. En politique, elles réinventent et redistribuent le pouvoir.

« Les femmes parlent trop ! »

Dans le monde 24% des personnes qui sont entendues, citées ou vues dans les médias traditionnels sont des femmes.

En France, les femmes parlent deux fois moins que les hommes à la télévision et à la radio.

De plus, seulement 4% des sujets couverts dans les nouvelles remettent en question les clichés sexistes. Les stéréotypes et la sous-représentation des femmes dans les médias jouent un rôle important dans le façonnement des attitudes discriminatoires à l’égard des femmes.

Travailler autant pour gagner moins

À l’échelle mondiale le salaire des femmes ne représente que 77% de celui des hommes. En France, tous temps de travail confondus, les femmes touchent 25,7% de moins que les hommes.

Ces écarts sont flagrants lorsque l’on observe le sombre tableau des 500 dirigeants des plus grandes entreprises du monde. Seulement 33 directrices générales figurent au classement Fortune 500. Cinq d’entre elles sont Françaises.

Moins talentueuses ?

Comme en témoigne la naissance du mouvement #MeToo, le monde du cinéma n’a pas fini de nourrir les inégalités entre les sexes. La sous-représentation des femmes dans l’industrie cinématographique est flagrante.

Depuis la création des Oscars en 1929, seulement cinq femmes ont été nommées dans la catégorie de la meilleure réalisation et une seule femme, Kathryn Bigelow, a remporté ce prix.

Jane Campion demeure la seule femme réalisatrice à avoir remporté le plus prestigieux prix du Festival de Cannes, la Palme d’Or, depuis sa création en 1946.

Moins brillantes ?

Depuis la création du prix Nobel en 1901, seulement 53 femmes ont été lauréates. Quatre Françaises ont déjà remporté un prix : Marie Curie en 1903 a remporté le prix Nobel de physique et en 1911 celui de chimie ; sa fille Irène Joliot-Curie en 1935 a obtenu celui de chimie ; Françoise Barré-Sinoussi en 2008 celui de médecine et Esther Duflo en 2019 celui en économie.

En plus d’être oubliées, elles sont rarement récompensées seules et doivent fréquemment se contenter de partager leur prix.

« Les femmes ne sont pas sportives ! »

Aujourd’hui, les femmes n’ont jamais été aussi visibles dans le sport. Il est prévu qu’aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, il y ait une quasi-parité parmi les sportifs, une première dans l’histoire des JO.

Il subsiste toutefois une forte sous-représentation des femmes dans les instances exécutives sportives. En France sur les 36 présidents des Fédérations olympiques, on ne trouve qu’une seule femme, Isabelle Spennato-Lamour, pour l’escrime.

« Retourne dans ta cuisine ! »

Les femmes ont toujours joué un grand rôle dans l’histoire de la gastronomie mondiale. Traditionnellement, la place des femmes au sein d’un ménage est vue dans la cuisine. Les grands chefs, citent souvent leurs mères ou leurs grands-mères comme inspiration. Pourtant un peu moins de 4% des chefs ayant reçu trois étoiles Michelin sont des femmes. Parmi les 5 cheffes triple étoilées, une est Française, Anne-Sophie Pic.

Derniers articles

France et Monaco

4,258FansJ'aime
5,379SuiveursSuivre

Belgique et Luxembourg

2,869FansJ'aime