Guerre en Ukraine : la santé ne doit pas être une cible !

Un mois de guerre a eu un impact dévastateur sur le système de santé ukrainien. La destruction des infrastructures de santé et la rupture des chaînes d’approvisionnement en fournitures médicales constituent désormais une grave menace pour des millions de personnes, indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Au 22 mars, l’OMS avait comptabilisé 64 attaques contre les structures de santé en 25 jours (entre le 24 février et le 21 mars), faisant 15 morts et 37 blessés. Cela représente 2 à 3 attaques par jour.

L’OMS condamne ces attaques dans les termes les plus forts possibles.

Ces attaques ont sévèrement restreint l’accès aux services et ont déclenché un besoin urgent de traiter les traumatismes et les maladies chroniques.

Une violation du droit humanitaire

Les attaques contre les infrastructures de santé « constituent une violation du droit international humanitaire » a déclaré le Dr Jarno Habicht, représentant de l’OMS en Ukraine qui dénonce « une tactique de guerre inquiétante et courante ». Ces attaques « détruisent les infrastructures essentielles, mais pire encore, elles détruisent l’espoir », a-t-il poursuivi.

« Elles privent des personnes déjà vulnérables de soins qui font souvent la différence entre la vie et la mort. Les services de santé ne sont pas – et ne devraient jamais être – une cible. »

Près de 7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et le nombre de personnes qui ont fui vers les pays voisins approche rapidement les 4 millions.

Accès limité aux soins et aux médicaments

Un Ukrainien sur quatre est aujourd’hui déplacé de force, ce qui aggrave la situation des personnes souffrant de maladies non transmissibles. Selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), une personne sur trois parmi les personnes déplacées à l’intérieur du pays souffre d’une maladie chronique.

Un certain nombre d’hôpitaux ont été réaffectés à la prise en charge des blessés : un changement dû à la nécessité – qui se fait au détriment des services essentiels et des soins de santé primaires.

Environ la moitié des pharmacies ukrainiennes seraient fermées. De nombreux professionnels de la santé sont eux-mêmes déplacés ou dans l’incapacité de travailler.

Près de 1000 établissements de santé sont proches des lignes de conflit ou se trouvent dans des zones de contrôle modifiées. La conséquence de cette situation – accès limité ou inexistant aux médicaments, aux installations et aux professionnels de la santé – est que les traitements des maladies chroniques ont pratiquement cessé.

La vaccination contre la COVID-19 et les vaccinations de routine se sont également arrêtées. Avant l’invasion, au moins 50 000 personnes par jour se faisaient vacciner contre la COVID-19. Mais entre le 24 février et le 15 mars, seules 175 000 personnes ont été vaccinées contre la COVID-19.

Au 22 mars, l’OMS avait vérifié 64 incidents d’attaques contre les structures de santé en 25 jours (entre le 24 février et le 21 mars), faisant 15 morts et 37 blessés. Cela représente 2 à 3 attaques par jour. L’OMS condamne ces attaques dans les termes les plus forts possibles.

L’OMS concentrée sur les besoins d’urgence

Le jour où la guerre a commencé, l’OMS a activé ses plans d’urgence, réaffecté son personnel et ses projets, et s’est concentrée sur les besoins d’urgence – pour soutenir le système et les travailleurs de la santé ukrainiens.

L’OMS a ouvert un centre d’opérations à Rzeszów, en Pologne, a mis en place une filière de fournitures pour traumatismes à destination de la plupart des villes ukrainiennes et a envoyé plus de 100 tonnes de matériel médical de l’autre côté de la frontière, à destination des établissements de santé du pays.

Quelque 36 tonnes de matériel sont actuellement en route vers Lviv, et 108 tonnes supplémentaires sont en cours d’acheminement. Il s’agit de matériel de traumatologie, de médicaments pour les maladies chroniques, de médicaments pédiatriques et de matériel de transfusion sanguine.

« Une équipe de professionnels de la santé formés peut, avec un seul kit de traumatologie de l’OMS contenant du matériel chirurgical, des consommables et des antiseptiques, sauver la vie de 150 personnes blessées. En d’autres termes, la livraison de 10 kits de ce type permet de sauver 1500 vies », a déclaré le Dr Habicht.

Livraison de matériel

Dans le cadre d’un convoi des Nations Unies, le 18 mars, un camion de l’OMS a également atteint Sumy, dans le nord-est de l’Ukraine, transportant des fournitures médicales essentielles suffisantes pour traiter 150 patients traumatisés et fournir des soins de santé primaires à 15 000 patients pendant trois mois.

Parmi les autres livraisons effectuées ces derniers jours dans les établissements de santé figurent des appareils de ventilation à poumons artificiels, des combinaisons de protection chimique, un analyseur hématologique, des réservoirs d’oxygène liquide et des bouteilles cryogéniques.

Plus de 20 équipes médicales d’urgence ont également été déployées en Ukraine, en Pologne et en République de Moldavie, afin de fournir une formation et des soins médicaux spécialisés en complément des services existants.

« J’ai vu de mes propres yeux la réponse humanitaire exceptionnelle dans les pays voisins, mais cette urgence est loin d’être terminée. Nous nous attendons à ce que davantage de personnes – principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées – ayant des besoins sanitaires encore plus importants soient déplacées dans les semaines à venir ». Elles risquent d’avoir des difficultés à accéder aux services et aux médicaments dont elles ont besoin, ce qui peut avoir des conséquences mortelles », a déclaré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

 

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