Haut-Karabakh : la réponse humanitaire de l’ONU

Selon les autorités arméniennes, plus de 100 000 réfugiés étaient arrivés le 2 octobre 2023 du Haut-Karabakh, une région située en Azerbaïdjan. Les équipes de l’ONU se trouvent sur le terrain afin d’apporter une aide humanitaire face à l’afflux de réfugiés, depuis leur arrivée à la frontière arménienne.

À la suite de l’exode de ces derniers jours, une équipe de l’ONU est entrée dans la région du Haut-Karabakh, pour la première fois depuis environ 30 ans. La mission a fait l’objet d’un accord entre le gouvernement de l’Azerbaïdjan, les Nations Unies dans ce pays et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Son objectif principal est d’évaluer la situation sur le terrain et d’identifier les besoins humanitaires.

Une escalade inquiétante

Le Secrétaire général a exhorté toutes les parties concernées à respecter strictement le cessez-le-feu, conformément à la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 et aux principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme.

Alors que les besoins humanitaires augmentent fortement, les Nations Unies s’inquiètent de l’impact de l’escalade des hostilités sur la situation, qui reste fragile. Les agences et les fonds s’empressent de venir en aide aux victimes.

Alimentation et moyens de subsistance

Le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence d’aide alimentaire d’urgence des Nations Unies, a fourni 4 000 colis pour aider 16 000 réfugiés déplacés par le conflit dans le corridor de Lachin. Il a également  distribué 21 000 repas chauds aux centres d’enregistrement et de triage du gouvernement arménien.

« Nous sommes profondément préoccupés par l’impact sur la vie et les moyens de subsistance des civils, a déclaré Nanna Skau, représentante du PAM et Coordonnatrice résidente de l’ONU par intérim en Arménie. Au fur et à mesure que la situation évolue, il est important que les personnes touchées reçoivent une aide humanitaire rapide et continue ».

« Des scènes déchirantes »

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de son côté, travaille d’urgence pour soutenir le ministère de la Santé arménien, dans le cadre d’une réponse plus large menée par le gouvernement, sur le court et le moyen terme.

À la suite de l’explosion dramatique d’un dépôt de carburant, situé le long de la route empruntée par les personnes entrant en Arménie, l’envoyé spécial de l’OMS, Robb Butler, a visité un centre de traitement des brûlures dans la capitale arménienne, Erevan, et a qualifié les souffrances de « déchirantes ».

« Chaque lit, dans cet hôpital de 80 places, est occupé par un survivant de l’explosion au Haut-Karabakh. Les professionnels de la santé travaillent d’arrache-pied pour les soigner et les réhabiliter, mais il s’agit d’un petit pays aux capacités limitées et les besoins sont immenses ».

L’OMS envoie des médicaments contre les maladies non transmissibles, qui couvriront trois mois de traitement pour 50 000 personnes.

Des efforts coordonnés sur plusieurs fronts

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a créé un espace sûr pour les enfants à Goris, qui accueille quotidiennement près de 300 enfants et leurs parents.

De plus, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec l’OMS et l’UNICEF, prépare un programme de soutien psychosocial pour plus de 12 000 réfugiés.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) aide les autorités en leur fournissant du matériel technique, notamment des ordinateurs portables et des tablettes, afin de faciliter l’enregistrement des réfugiés. Le HCR a également distribué 150 000 kits de santé pour aider les réfugiés et leurs communautés d’accueil.

Quant au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), il a aidé des milliers de femmes dans les centres de transit en leur fournissant des « kits de dignité », notamment de l’eau potable, des serviettes hygiéniques et du savon.

Aucune violence n’a été rapportée à l’encontre des civils 

Dans un communiqué publié à l’issue de la mission conjointe des Nations Unies menée le 1er octobre par Vladanka Andreeva, la Coordinatrice résidente des Nations Unies en Azerbaïdjan, l’équipe de l’ONU a affirmé avoir été « frappée par la soudaineté avec laquelle la population locale a quitté ses foyers et par la souffrance que cette expérience a dû causer ».

La mission a appris de ses interlocuteurs qu’entre 50 et 1,000 personnes d’origine arménienne se trouvent encore dans le Haut-Karabakh. Aucun témoignage ne lui a été fait, ni de la part des populations locales, ni de la part des interlocuteurs rencontrés, au sujet d’éventuels incidents de violences contre les civils, à la suite du dernier cessez-le-feu.

LIENS UTILES :

Documents sur le contexte du conflit du Haut-Karabah

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