L’absence d’accès équitable aux vaccins est une « faillite morale », A. Guterres

Dans son discours prononcé devant le Conseil des droits de l’homme ce lundi 22 février, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a blâmé les pays riches qui stockent des vaccins contre le COVID-19. Le chef de l’ONU a fustigé le nationalisme vaccinal : « L’incapacité d’assurer un accès équitable aux vaccins représente une nouvelle faillite morale. »

« A eux seuls, dix pays se sont partagés plus de trois-quarts des doses de vaccin contre le COVID-19 administrées à ce jour. Plus de 130 pays n’ont pas reçu une seule dose. L’équité en matière de vaccins représente une étape décisive dans la réalisation des droits humains. Le nationalisme vaccinal nous renvoie en arrière. Les vaccins doivent être un bien public mondial, accessibles et abordables pour tous. »

António Guterres a également exprimé son inquiétude concernant le fait que le virus s’attaque aux droits politiques et civils et réduit davantage encore les espaces civiques. Il a souligné que la pandémie est utilisée comme prétexte par les autorités de certains pays pour prendre des mesures de sécurité sévères et adopter des mesures d’urgence pour réprimer les voix dissonantes, abolir les libertés les plus fondamentales, faire taire les médias indépendants et entraver le travail des organisations non gouvernementales.

Technologies numériques

Le Secrétaire général de l’ONU a exhorté tous les Etats Membres à placer les droits humains au centre des cadres réglementaires et de la législation sur le développement et l’utilisation des technologies numériques.

« Nous avons élaboré un Feuille de route de coopération numérique afin de trouver la voie à suivre » a-t-il indiqué au Conseil des droits de l’homme.

Le chef de l’ONU a ajouté que « Le monde a besoin d’un avenir numérique sûr, équitable et ouvert afin de veiller à ce qu’il ne soit pas porté atteinte à la vie privée ou à la dignité. »

Il a souligné que l’accès à des informations vitales a parfois été entravé, tandis que la désinformation mortelle a été amplifiée, y compris par quelques dirigeants.

Selon lui, « L’infodémie de COVID-19 a suscité des inquiétudes liées au pouvoir de diffusion croissant des plateformes numériques et à l’utilisation abusive des données. »

António Guterres a exprimé son inquiétude face à la constitution d’une vaste bibliothèque d’informations sur chacun d’entre nous. Il a fait remarquer que nos comportements et habitudes deviennent des marchandises qui sont commercialisées comme des contrats à terme.

Il a ajouté que « Nos données sont également utilisées pour façonner et manipuler nos perceptions, sans que nous ne nous en rendions compte. »

« Les gouvernements peuvent exploiter ces données pour contrôler le comportement de leurs propres citoyens, bafouant ainsi les droits humains de certaines personnes ou certains groupes. Tout cela n’est ni de la science-fiction, ni une anticipation dystopique de ce qui pourrait survenir au XXIIe siècle. Cela se passe ici et maintenant. Et cela exige un débat sérieux. »

Le retour de la France au Conseil des droits de l’homme

Cette 46ème session marque le retour de la France parmi les membres du Conseil des droits de l’homme, la France ayant été élue pour le mandat 2021-2023. Durant sa campagne, la France avait défendu trois priorités :
– La promotion de l’égalité hommes/femme avec un éclairage particulier sur le forum Génération Egalité en juin prochain à Paris et le plaidoyer en faveur des droits et de la santé sexuels et reproductifs.
– Le soutien à une information de qualité et la lutte contre la désinformation.
– La protection des défenseuses et défenseurs des droits de l’homme.

Plus d’information

 

 

Derniers articles

France et Monaco

4,258FansJ'aime
5,379SuiveursSuivre

Belgique et Luxembourg

2,869FansJ'aime