Le multilatéralisme est « indispensable » dans la lutte contre la traite des êtres humains

La traite des êtres humains touche un grand nombre de personnes à travers le monde. En 2016, plus de 24 000 victimes signalées ont été enregistrées par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Malheureusement, ce chiffre ne représente qu’une infime partie du nombre réel de victimes. Elle touche des femmes, des hommes et des enfants en situation de vulnérabilité qui sont exploités de façon criminelle à des fins diverses, entre autres le travail forcé et l’exploitation sexuelle.

Pour lutter contre cette exploitation criminelle, le multilatéralisme et les efforts internationaux sont indispensables, a constaté le ministre des Affaires étrangères et de la Défense de la Belgique, Philippe Goffin, à l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains célébrée ce 30 juillet 2020.

« Compte tenu de sa complexité et de son caractère transfrontalier, la traite ne peut être combattue par un seul État. Ce n’est que collectivement que nous pourrons l’arrêter », explique-t-il dans une interview avec l’ONUDC.

2020 est une année « extrêmement importante », ajoute-t-il, avec la célébration du 75ème anniversaire des Nations Unies et du 20ème anniversaire de la Convention de Palerme et de son protocole relatif à la traite des êtres humains.

« Ils représentent une avancée significative dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée et la reconnaissance de la nécessité de favoriser et de renforcer une coopération internationale étroite pour s’attaquer à ces problèmes », dit le ministre Goffin.

Situation exacerbée à cause du COVID-19

Selon un rapport de la Commission européenne de 2018, les citoyens européens au sein de l’Union européenne représentent 44 % des victimes enregistrées. En Belgique, un total de 358 infractions concernant la traite des êtres humains a été enregistré par la police en 2018.

« Nous sommes conscients que ce n’est que la partie visible de l’iceberg et qu’une victime supplémentaire non détectée est une victime de trop », indique Philippe Goffin.

Selon l’ONUDC, de nouvelles opportunités pour le crime organisé de profiter de la crise se dessinent. « Cela signifie que les trafiquants peuvent devenir plus actifs et s’attaquer à des personnes qui sont encore plus vulnérables qu’auparavant car elles ont perdu leur source de revenus en raison des mesures de lutte contre le virus », explique Ilias Chatzis, chef de la section de la traite des êtres humains de l’ONUDC.

Soutien de la Belgique

La Belgique est le plus grand donateur au Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite des personnes, avec 2 millions d’euros de dons. Le pays soutient également la « Campagne Cœur bleu » de l’ONUDC qui a pour objectif de mobiliser l’opinion sur la traite des êtres humains et ses conséquences sur la société.

En sa qualité de membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, le ministre Goffin explique que la Belgique accorde une attention particulière à la traite des êtres humains, ainsi qu’aux questions des enfants soldats et de la violence sexuelle dans les conflits.

« La traite des êtres humains est une menace mondiale qui nécessite une réponse mondiale », affirme le ministre. 

Pour commémorer la Journée mondiale ce 30 juillet, les villes de Bruxelles, Bruges et Gand illumineront de bleu leurs hôtels de ville en solidarité avec les victimes de la traite des êtres humains.

La statue de Manneken Pis, symbole de Bruxelles, portera son nouveau costume (cœur bleu) offert par l’ONUDC.

« La traite des êtres humains bafoue toutes les valeurs démocratiques. Nous devons poursuivre nos efforts pour la prévenir, apporter un soutien aux victimes et traduire les trafiquants en justice », conclut-Philippe Goffin.

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