Les 10 menaces pour la santé mondiale en 2019 selon l’OMS

Parmi les 10 menaces sur la santé mondiale répertoriées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plusieurs sont directement liées à nos modes de vie. Nous sommes en effet de plus en plus affectés par la pollution de l’air, créée par l’homme, la défiance de certains vis-à-vis des vaccins fait peser un risque sur tous.

La pollution atmosphérique et le changement climatique sont parmi les plus grands risques pour la santé mondiale. L’OMS estime que même si chaque pays respecte les engagements de l’Accord de Paris, la température mondiale moyenne de ce siècle devrait augmenter de plus de 3°C. Les cancers, accidents vasculaires cérébraux, cardiopathies et pneumopathies liés à la pollution et au réchauffement climatique provoqueraient 7 millions de décès annuels prématurés dans le monde. En France, on estime que 9% de la mortalité est due à la pollution atmosphérique.

La méfiance croissante à l’égard des vaccins représente également un risque majeur pour la santé publique. Que ce soit pour des raisons pseudo-scientifiques ou au nom de croyances religieuses, de plus en plus de parents refusent la vaccination de leurs enfants.

La vaccination permet pourtant d’éviter 2 à 3 millions de décès annuels ; en améliorant la couverture vaccinale globale, on pourrait même sauver 1,5 million de vies de plus chaque année d’après l’OMS. Ne pas se faire vacciner augmente ainsi les chances de propagation d’une maladie. Par exemple, les cas de rougeole ont augmenté de 30% cette année, avec notamment de fortes épidémies en Algérie ou à Madagascar. En France, 10% des enfants ne sont pas vaccinés, alors qu’une couverture à 95% est nécessaire pour pouvoir éradiquer totalement la maladie.

Les maladies non transmissibles comme le diabète, le cancer et les cardiopathies, responsables de plus de 70% des décès dans le monde, sont en augmentation. Cette augmentation est due principalement au tabagisme, à l’inactivité physique et à la consommation excessive d’alcool et d’une mauvaise alimentation. Par ailleurs, l’OMS alerte également sur la possibilité d’une prochaine pandémie de grippe – son intensité et son épicentre sont néanmoins encore inconnus. Elle présente un risque de mortalité élevé chez les personnes de plus de 65 ans et les personnes atteintes de maladies chroniques.

De plus, l’OMS met en garde contre l’usage excessif de médicaments antimicrobiens, qui provoque une résistance accrue des agents pathogènes. Ainsi en 2017, quelque 600 000 cas de tuberculose résistaient à la rifampicine, un des principaux antituberculeux de première intention le plus efficace.

L’OMS souligne aussi la persistance de zones de fragilité, où 22% de la population mondiale peine à accéder aux soins de base du fait de mauvaises conditions climatiques ou de crises humanitaires (situations de conflit, déplacements de populations…). Les virus tels qu’Ebola ou Zika, particulièrement dangereux, sont également des facteurs de déstabilisation qui s’ajoutent à des zones déjà touchées par des conflits, comme en République démocratique du Congo. L’OMS promet un plan de recherche-développement conséquent pour mieux répondre à ces agents pathogènes.

Près de 40% de la population mondiale est exposée au risque de dengue, notamment au Bangladesh, en Inde et au Népal. Cette maladie atteint un taux de létalité de 20% dans les cas les plus sévères. L’OMS travaille à réduire de moitié le nombre des décès dus à la maladie d’ici à 2020.

Enfin, de nombreux pays ne disposent pas de moyens adéquats en matière de soins de santé primaire. En 2019, l’OMS cherchera avec ses partenaires à relancer et à renforcer l’accès à ces soins de santé, voyant cela comme une étape essentielle vers la couverture sanitaire universelle.

Le VIH reste une menace bien réelle puisqu’il est responsable de près d’un million de décès annuels. Depuis ses débuts, l’épidémie a fait quelque 35 millions de décès – sur plus de 70 millions de cas. Aujourd’hui, environ 37 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. En 2019, l’OMS collaborera avec les pays pour appuyer l’introduction de l’autodépistage.