Les Visages de l’ONU : Nicolas Meulders

Visages de lONU Nicolas Meulders

7 mars 2019 – Découvrez le parcours de Nicolas Meulders, Chargé de communication auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

1) Quel est votre parcours universitaire et en quoi a-t-il marqué votre carrière ?

J’ai étudié à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS) à Bruxelles, section presse et information, avec pour finalité le journalisme. Je retiens deux points importants de mes études : premièrement, la capacité à porter un regard différent sur certaines situations dans le monde en développant un esprit critique. C’est quelque chose qui m’a beaucoup servi par la suite. Ensuite, l’opportunité de me familiariser avec l’utilisation des médias. J’ai été formé à la production radio, vidéo et photo. En travaillant directement sur ces différents supports, on est préparé à des gestes qu’on est amené à poser dans la vie professionnelle dans le milieu de la communication.

2) Quel a été votre premier emploi aux Nations Unies ?

Je suis parti en 2011 au Mali avec le programme des « Volontaires des Nations Unies » (VNU), c’était un poste soutenu par la coopération belge. Je travaillais comme chargé de communication pour le bureau du Coordonnateur résident, le plus haut représentant de l’ONU dans le pays. C’était une très bonne expérience, la structure était petite et il fallait souvent produire tous les supports de communication soi-même, entre autres des supports graphiques, photos ou vidéos. C’était intéressant d’avoir autant de responsabilités et le travail était assez varié. Je suis resté à ce poste jusqu’à ce qu’il y ait le coup d’État en mars 2012. Ma famille est rentrée à Bruxelles avant moi, et je suis resté encore plusieurs mois sur place avant de rejoindre le bureau régional du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) à Dakar, où j’ai également travaillé comme chargé de communication.

3) En quoi consiste votre travail actuel et quels sont les aspects les plus stimulants et les plus enrichissants ?

Je travaille actuellement à Genève au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Auparavant, je suis resté 4 ans à Dakar, d’abord auprès du bureau régional du HCDH, ensuite au bureau régional d’UNICEF pour travailler sur un projet de consolidation de la paix à travers l’éducation qui couvrait plusieurs pays en situation post-conflit en Afrique. J’ai par après travaillé depuis le Maroc en tant que consultant avec diverses agences des Nations Unies comme ONU-Femmes et le Fonds d’équipement des Nations Unies (UNCDF) sur un programme concernant l’adaptation au changement climatique, également dans différents pays d’Afrique subsaharienne. Depuis octobre 2017, je travaille au siège du HCDH. Parmi les aspects stimulants et enrichissants du travail, je citerais une campagne que nous venons de mener à l’échelle mondiale, consacrée aux 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), texte fondateur adopté en 1948 au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ça a été très intéressant de se replonger dans ce qui avait alors été exprimé comme un idéal commun et de réaffirmer la pertinence de ce texte 70 ans plus tard. J’ai été particulièrement touché par les échanges qu’on a eus avec des personnes à travers le monde qui s’engagent au quotidien pour défendre les droits de l’homme dans leur pays et qui, je l’espère, ont trouvé les outils proposés dans cette campagne utiles pour réaffirmer leur engagement.

Nicolas à Mali
Nicolas au Mali

4) Quelles ont été la nature et la portée de votre engagement avec Spirou ?

L’idée du c’était de toucher un public le plus large possible dans le cadre de la campagne de la célébration des 70 ans de la DUDH. On a ainsi eu l’opportunité de participer à un numéro spécial du journal entièrement consacré aux droits de l’homme. On a pu compter sur le soutien des auteurs du journal Spirou qui ont illustré les 30 articles de la DUDH. À partir de ce projet, on a également organisé une sur internet et qui a été traduite en anglais et en espagnol. Elle a été proposée au réseau des alliances françaises et aux ambassades belges dans le monde et de nombreuses écoles l’ont utilisée dans leurs activités. L’exposition a déjà été montrée dans une quarantaine de pays différents. Ce projet en partenariat avec Spirou était une manière différente de se rassembler autour de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à travers ce media universel qu’est la bande-dessinée qui peut aborder des sujets sérieux et importants avec humour et émotion.

5) À votre avis, qu’est-ce qui est sur ou sous-estimé dans le fait de travailler pour les Nations Unies ?

Selon moi, la capacité d’adaptation ne doit pas être sous-estimée. Même si l’ONU est une institution avec des procédures communes, il faut pouvoir s’adapter à un environnement de travail qui peut être très différent selon les pays. Les relations avec ses collègues, les partenaires ou les journalistes par exemple nécessitent de pouvoir aborder certaines questions avec un point de vue différent et d’être à l’écoute des besoins. Un autre aspect est la dimension familiale. J’ai des enfants et en travaillant pour les Nations Unies, j’ai été amené à déménager fréquemment, avec tout ce que cela implique pour la famille. Mon fils qui a 9 ans avait déjà fréquenté 7 écoles quand nous sommes arrivés à Genève.

6) Quels conseils concrets donneriez-vous aux jeunes qui aspirent à faire carrière à l’ONU aujourd’hui ?

Il ne faut pas hésiter à acquérir un maximum d’expériences différentes et à aller sur le terrain. L’ONU est une Organisation qui offre de nombreuses possibilités et qui recherche des profils assez variés. Il existe différents chemins qui mènent aux Nations Unies, pas toujours simples, mais qui permettent d’acquérir de l’expérience. Je pense notamment au programme des « Volontaires des Nations Unies » (VNU) ou aux postes de consultants qui donnent la possibilité d’effectuer des missions au cœur du travail de l’Organisation. Je pense également qu’il est important de persévérer car le processus de recrutement est souvent long et fastidieux. En résumé, je dirais qu’il faut être ouvert, flexible et persévérant.

Une interview de Pascal Willaumez.

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