L’esclavage, plus actuel que jamais.

2.12.2015 – Le 2 décembre, les Nations Unies souhaitent attirer l’attention du public sur les différentes formes d’esclavage qui existent encore, mais aussi sur la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle et le travail des enfants. D’après l’Organisation Internationale du Travail (OIT), 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans le monde : du jamais vu ! Et l’esclavage moderne concerne tout le monde. Ainsi, l’Europe, l’Amérique du nord et le Japon comptent à eux seuls 1.500.000 victimes du travail forcé.

L’OIT a élaboré un nouveau protocole juridiquement contraignant visant à lutter contre le travail forcé. Ce protocole devrait entrer en vigueur en novembre 2016 et il a pour objectif d’intensifier les efforts internationaux visant à mettre un terme à l’esclavage moderne. En outre l’OIT, avec l’aide de différents partenaires, a lancé la campagne 50 for freedom. Cette campagne a pour but de convaincre au moins 50 pays de ratifier le protocole sur le travail forcé d’ici 2018. Jusqu’à présent, seuls deux pays l’ont signé. Il est donc plus urgent que jamais de sensibiliser la population au problème de l’esclavage moderne. Sur le site 50forfreedom.org, vous pouvez par ailleurs soutenir les victimes du travail forcé et inviter les dirigeants du monde entier à ratifier le protocole.

« L’esclavage moderne est un crime. Ceux qui s’en rendent coupables, le passent sous silence ou le favorisent doivent être traduits en justice. Victimes et rescapés doivent avoir des voies de recours et la possibilité d’obtenir réparation : c’est un droit » Ban Ki-moon

 

10 façons de reconnaître l’esclavage moderne

L’un des plus grands obstacles à la lutte contre l’esclavage moderne est qu’il est dissimulé à la vue de tous. Pour mieux l’appréhender, voici une liste de dix situations dans lesquelles se retrouvent souvent les personnes victimes du travail forcé.

1. Elles ont été trompées

De nombreuses victimes de l’esclavage moderne sont bernées pour accepter ce qui apparaît d’abord comme une bonne opportunité mais se révèle un mensonge.

2. Elles sont isolées

Les victimes peuvent être physiquement isolées, contraintes de travailler dans des lieux éloignés ou simplement interdites de communiquer avec leurs amis, leur famille ou quiconque parle leur langue.

3. Leurs passeports ont été confisqués

La confiscation des passeports ou d’autres documents importants est un moyen de coercition courant pour que les travailleurs acceptent leurs mauvaises conditions de vie et de travail.

4. Elles épongent une dette

De nombreuses victimes du travail forcé essaient de rembourser leur dette. Il ne s’agit pas d’une dette ordinaire pourtant: la victime n’est pas en mesure de négocier les termes que le «prêteur» peut changer comme bon lui semble; la dette se transmet d’une génération à l’autre. Cette pratique appelée servitude pour dette est particulièrement fréquente en Asie du Sud.

5. On leur promet un salaire mais elles ne sont jamais payées.

Les salaires irréguliers ou versés tardivement ne relèvent pas toujours de l’esclavage moderne. Mais quand ils sont délibérément retenus pour contraindre les travailleurs à accepter leurs mauvaises conditions de travail ou les empêcher de changer de travail, cela devient un signe manifeste de travail forcé.

6. Elles travaillent énormément mais leurs heures supplémentaires ne sont pas rémunérées.

En règle générale, si un employé est contraint de travailler davantage que la loi ne l’autorise – et vit sous une menace quelconque – alors il s’agit de travail forcé.

7. Elles vivent et travaillent dans des conditions abusives.

Les victimes de l’esclavage moderne subissent des conditions de vie et de travail que personne n’accepterait de son plein gré. Si elles ne constituent pas à elles seules une preuve de travail forcé, de mauvaises conditions de travail sont souvent un signal d’alerte.

8. Elles ont été intimidées ou menacées.

Les menaces et l’intimidation sont la base de l’esclavage moderne, qui exploite généralement la vulnérabilité d’une personne qui se trouve déjà en position de faiblesse.

9. Elles sont physiquement piégées.

Kidnapper des personnes pour les exploiter ou les tenir enfermées est un signe évident de travail forcé.

10. Elles ont été battues ou violées.

La violence physique est, hélas, une caractéristique courante de l’esclavage moderne. Elle peut être utilisée pour exercer un contrôle sur les victimes ou les forcer à accomplir des tâches contre leur gré, comme avoir des rapports sexuels avec leur employeur ou travailler sans être rémunéré.

Source : 50forfreedom.org