L’inclusion et la durabilité au menu d’un restaurant bruxellois

Série #SDGActors

À Bruxelles, un restaurant innovant combine la gastronomie durable avec un projet d’inclusion sociale. Le 65 degrés, nommé d’après la température à laquelle cuisent les « œufs parfaits », emploie au sein de son personnel des jeunes en situation de handicap mental.

Alors que se déroule à New York le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, ce restaurant, par son approche durable et inclusive, est un bel exemple de gastronomie durable.

Un accueil chaleureux

Créé il y a trois ans par quatre co-fondateurs, ayant de l’expériences auprès de personnes porteuses de handicap et dans la gestion d’entreprise, le restaurant est né avec pour objectif un projet d’inclusion.

Au nombre d’un milliard, les personnes en situation de handicap forment un des groupes les plus exclus de la société.

« L’objectif est de prouver qu’on peut gérer une entreprise avec plus de 50% de personnes porteuses de handicap », nous explique Massimo Pellegrino, gérant du restaurant. Pour lui, les entreprises doivent considérer l’inclusion des personnes en situation de handicap comme un atout, et non pas comme « une charge ».

« On a un avantage majeur par rapport aux autres établissements : l’enthousiasme et l’envie qu’ont nos jeunes employés de bien faire », il ajoute. Les clients remarquent souvent que l’accueil est particulièrement chaleureux, et que l’ambiance du restaurant est très calme.

« J’aime tout dans mon travail »

Les membres du personnel du restaurant 65 degrés à Bruxelles
Les membres du personnel du restaurant 65 degrés à Bruxelles © 65 degrés

Parmi son personnel, 12 employés sont porteurs d’un handicap mental léger ou moyen. Maxime, 33 ans, travaille dans le restaurant depuis deux ans et demi. Il nous explique qu’il « aime tout » dans son travail. Servir des plats, du pain et de l’eau font partie de ses tâches.

« Pour moi, c’est important de faire les choses correctement, et de respecter mes collègues, moi-même et mon travail », raconte Maxime, qui est atteint de trisomie 21. Il apprécie le fait d’avoir un emploi comme le reste de sa famille. « C’est un travail comme mes sœurs et frères ont un travail. »

Oumayma, 21 ans, porteuse d’une déficience mentale, travaille au restaurant depuis quelques mois. Elle aime faire la vaisselle, travailler en salle, et trouve son boulot « super, (surtout) les clients et les collègues ».

Rendre les jeunes handicapés autonomes

Le plus grand objectif du restaurant est de rendre les jeunes autonomes à la fois dans leur travail et dans leur vie privée. Depuis son ouverture, sept employés ont quitté le domicile de leurs parents. « On leur a appris qu’ils ont les capacités », se réjouit M. Pellegrino.

Tristan, 23 ans, qui est autiste, travaille en tant que commis de salle et joue également un rôle de coach dans le restaurant.

« Cela représente de la confiance en moi que je n’avais pas, et cela m’a apporté le fait d’apprendre différentes choses, » nous dit-il. Il cite, par exemple, qu’il sait maintenant comment préparer du thé et du café. « Ce que j’aime le plus c’est de faire des belles nouvelles connaissances », ajoute Tristan.

L’art de la gastronomie durable

Une assiette préparée par le restaurant 65 degrés
Une assiette préparée par le restaurant 65 degrés © Antoine Melis

Le restaurant ne s’arrête pas à son projet d’inclusion sociale, et pratique également la gastronomie durable.

« C’est la manière de pratiquer l’art de la gastronomie tout en minimisant un maximum notre impact sur la Terre », nous raconte Antoine Ysaye, chef du restaurant.

Pour y arriver, la cuisine trie ses déchets, prépare des plats en fonction de la saison (pas de fraises en hiver, par exemple), utilise au maximum ses produits (les carcasses servent à préparer les sauces) et achète des produits locaux.

Tout est possible

La pandémie de Covid-19 a été un coup dur pour le restaurant, comme pour tout l’Horeca, et pour ses employés. Le restaurant a été forcé de fermer ses portes pendant les longues périodes de confinement.

« On leur a enlevé leur travail, et leur travail pour eux, c’est une chance, une opportunité, quelque chose d’unique », dit M. Pellegrino. Le port du masque rend également leur travail plus difficile, car il altère le langage non-verbal, un moyen important pour ces jeunes de communiquer.

Creusant les inégalités préexistantes, la crise du Covid-19 a montré combien l’inclusion des personnes en situation de handicap est indispensable.

Réouvert depuis juin, les jeunes du 65 degrés sont ravis d’être de retour au travail. Le restaurant estime qu’il accueille encore plus de clients qu’avant, et est classé parmi les plus populaires à Bruxelles.

Tourné vers l’avenir, le restaurant espère devenir une source d’inspiration pour d’autres établissements.

« Je pense réellement qu’on peut faire changer les choses. Tout est possible, il n’y pas de limites », conclut M. Pellegrino.

Pour plus d’informations :

L’inclusion d’une organisation dans la série Benelux « SDGActors » du Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) ne reflète en aucun cas les points de vue de UNRIC et n’implique pas son approbation. 

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