L’ONU engagée auprès des populations afghanes

(Mise à jour 25 août) – Après la prise de la capitale afghane par les Taliban, l’ONU a rappelé son engagement à rester sur place et à fournir l’aide nécessaire aux personnes touchées par le conflit. L’Organisation s’inquiète en particulier des violations des droits de l’homme et du sort des filles et femmes afghanes.  

Alors que la situation en Afghanistan demeure extrêmement instable, l’ONU demande à toutes les parties « de respecter et de protéger les civils et de s’abstenir de lancer des attaques sans discernement ». 

Quelque 18 millions de personnes dans le pays ont besoin d’aide et un enfant sur trois devrait souffrir de malnutrition sévère cette année, a estimé l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. 

Présents sur le terrain 

L’ONU insiste sur la priorité donnée à la sécurité de l’ensemble de son personnel en Afghanistan. L’Organisation rappelle également aux Taliban leur obligation de respecter les lois protégeant le personnel et les locaux des Nations Unies, de même que l’intégrité et l’inviolabilité des représentants diplomatiques. 

 « La majorité du personnel humanitaire reste sur place pour soutenir la réponse humanitaire conformément aux principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance », a indiqué le 17 août dans un communiqué le Dr. Ramiz Alakbarov, coordinateur résident de l’ONU pour le maintien de la paix en Afghanistan. 

L’intervention de l’ONU se poursuit dans le nord, le sud, l’ouest et d’autres régions du pays, notamment par la fourniture de médicaments et de services de santé dans des installations fixes et des cliniques mobiles. 

Le suivi en matière de protection et l’évaluation des besoins sont en cours pour environ un demi-million d’Afghans déplacés, dont 80% sont des femmes et des enfants.

La semaine du 16 au 22 août, 80 000 personnes ont reçu une aide alimentaire et 600 tonnes de produits alimentaires du Programme alimentaire mondial ont franchi les frontières terrestres internationales. De la nourriture a également été fournie à 21 000 personnes touchées par la sécheresse dans le nord du pays, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).  

Comme le montre l’appel de fonds supplémentaire pour la situation en Afghanistan, les besoins urgents en matière de financements s’élèvent à 62,8 millions de dollars. Celui-ci s’inscrit dans le cadre d’un précédent appel qui demeure sous-financé (43%).  

Réfugiés et déplacés 

Les Nations Unies sont de plus en plus préoccupées par les restrictions imposées aux déplacements des personnes munies de documents de voyage légitimes, ainsi que par la violence aveugle, autour de l’aéroport de Kaboul. 

Suite à la détérioration rapide de la situation, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle les États à cesser les expulsions vers l’Afghanistan et les pays voisins à garder leurs frontières ouvertes. 

Le HCR se félicite des efforts menés par plusieurs États pour protéger les ressortissants afghans en danger par le biais de programmes d’évacuation bilatéraux. Ces programmes ne doivent cependant pas éclipser ni remplacer une réponse humanitaire internationale urgente et plus large.  

Les déplacements à l’intérieur du pays sont les plus massifs. « Sur les centaines de milliers de personnes qui ont été déplacées, nous avons maintenant 550 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, donc elles sont toujours en Afghanistan », a déclaré Mme Mantoo, porte-parole du HCR.  

Appel à la retenue 

Lors du Conseil de sécurité d’urgence lundi 16 août, le Secrétaire général de l’ONU a appelé à « l’unité internationale sur l’Afghanistan, à veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés, que l’aide humanitaire se poursuive et que le pays ne redevienne pas une plate-forme pour le terrorisme ».

António Guterres demande à toutes les parties, en particulier aux talibans, de « faire preuve de la plus grande retenue afin de protéger les vies et de veiller à ce que les besoins humanitaires puissent être satisfaits ». 

Le Conseil de sécurité demande « la cessation des hostilités et à la mise en place d’un nouveau gouvernement en Afghanistan qui serait uni, inclusif et représentatif ». Tous les dirigeants doivent intensifier leurs efforts pour surmonter les différences et trouver un terrain d’entente en plaçant le bien-être du peuple afghan au centre de ces efforts.  

Une paix durable exige l’inclusion de toute la société. 

Respecter les droits humains, en particulier ceux des femmes 

Le Secrétaire général de l’ONU s’est dit particulièrement préoccupé par les violations croissantes à l’encontre des femmes et des filles. « Il est essentiel que les droits durement acquis par les femmes et les filles afghanes soient protégés », insiste-t-il.

« Elle se tournent vers la communauté internationale pour obtenir un soutien – cette même communauté internationale qui leur a assuré que les opportunités seraient élargies, que l’éducation serait garantie, que les libertés se répandraient et que les droits seraient garantis. ». 

L’ONU souligne également que les femmes sont indispensables pour fournir des services essentiels et humanitaires, notamment en matière de santé et d’éducation. Elles doivent donc être protégées et pouvoir travailler. 

De leur côté, les 15 ambassadeurs du Conseil de sécurité s’inquiètent du nombre de violations graves du droit international et d’atteintes aux droits de l’homme qui ont été signalées, et ont souligné la « nécessité urgente et impérative » de traduire les responsables en justice. 

 

Derniers articles

France et Monaco

4,258FansJ'aime
5,379SuiveursSuivre

Belgique et Luxembourg

2,869FansJ'aime