Maarten Roest

Maarten Roest

 

Au cours de sa vie, Maarten Roest a changé de profession a plusieurs reprises, mais il a toujours maintenu le même objectif: Informer le monde extérieur d’une manière objective sur ce qui se passe dans notre société actuelle. Maarten a déjà 10 années d’expérience professionnelle au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture à Rome, où il tente de souligner l’aspect humain de l’ONU.

read on issuu PDF Icon Blue

Maarten Roest profile pictureSa passion pour voyager et sa fascination pour les livres ont été des facteurs décisifs pour le choix d’étude de Maarten: « L’envie de voyager était déjà présente quand je n’étais même pas encore à l’école primaire. Après quelques détours académiques, je suis venu à Amsterdam, où j’ai étudié les sciences de la communication et l’espagnol. » Ce choix d’étude a influencé profondément son parcours par la suite. Après l’acquisition de son diplôme, Maarten a commencé sa carrière professionnelle comme hispaniste. En tant que spécialiste de la langue et de la littérature espagnole, il a été professeur d’espagnol et traducteur, traduisant son premier livre de l’espagnol vers le néerlandais. Il a également été associé à un magazine sur l’Amérique latine et l’Espagne, et a écrit des critiques de littérature espagnole pour divers magazines, y compris pour le journal néerlandais «  Trouw  ».

« À un moment donné, l’envie de voyager a joué un rôle si important dans ma vie que j’ai tout quitté et je suis parti en Amérique latine pour écrire des articles journalistiques pour les médias néerlandais », explique Maarten. Pendant plusieurs années, il a suivi et rapporté divers développements culturels, économiques, politiques et sociaux dans la région.

Tous ses récits de voyages, ses expériences et ses observations au Nicaragua ont été traité dans son premier livre, «  Tegen de Vulkaan  ». Le processus d’écriture était si fascinant pour l’auteur qu’il a quitté le monde journalistique afin de consacrer son temps à écrire un second roman, rédigé à Paris. En même temps, il a commencé à travailler pour une organisation internationale pour gagner son pain. L’organisation avait besoin de quelqu’un pour gérer un magazine et administrer le site web. Malheureusement, la réalité de sa vie quotidienne a fini par prendre le dessus. « J’étais dans un endroit plutôt ennuyeux à Paris ou le train-train quotidien, métro, boulot dodo, se faisait lourdement ressentir. » Jusqu’au jour où on lui offre la possibilité de travailler en Afghanistan pour les Nations Unies.

«  Souvent, les histoires de l’ONU sont pleines de références aux donateurs et aux différentes parties prenantes. Celle-ci sont certes importants, mais elles peuvent faire obstacle à la vraie histoire, à savoir comment la vie des gens – d’un village ou d’une famille – est améliorée par certaines activités de l’ONU»

Maarten ne voulait en aucun cas laisser passer cette opportunité professionnelle tant attendue. Après un long processus de sélection, il a été recruté en 2002 en tant que porte-parole pour le Programme alimentaire mondial (PAM) en Afghanistan. Mais à ce moment-là, le monde est confronté à la crise irakienne. « Au départ, cette crise a entrainé la préparation d’une vaste opération humanitaire des Nations Unies dans laquelle le Programme alimentaire mondial a joué un rôle important. Ensuite, le PAM a décidé de ne pas m’envoyer en Afghanistan mais en Irak. »

Sa première expérience au sein de l’ONU pendant la guerre en Irak a fortement marqué Maarten. Ses fonctions de porte-parole étaient complètement nouvelles. Soudain, il devait dire en direct à la télévision ce que le PAM avait distribué en nourriture ce jour-là: « une expérience très intense et impressionnante ».

Ces expériences sur le terrain et dans les coulisses des reportages des médias sur la guerre d’Irak ont inspiré Maarten pour la rédaction de son deuxième livre, Woordvoerder (Porte-parole). Dans le livre, il compare ses propres expériences et témoignages avec ceux des médias. « Les médias n’ont pas pu résister à la pression politique écrasante pour faire ressortir une certaine histoire, à savoir qu’il y avait un fou au pouvoir qui pouvait  à tout moment pousser un bouton rouge et détruire le monde avec des armes de destruction massive. Avec un peu du recul, nous savons que ces armes de destruction massive n’existaient pas. Néanmoins, le pays souffre encore des conséquences de cette guerre. ». Après sa mission en Irak, Maarten a finalement fini en Afghanistan. « Il ne s’agissait pas d’une crise comme en Irak, mais d’une situation de crise humanitaire et politique post-conflictuelle. J’accompagnais les médias internationaux pour montrer l’aide alimentaire que l’on y fournissait. ».

Maarten Roest interviewing a man in Niger during one of his field trips for the FAO

Après avoir travaillé pendant plusieurs années en tant que porte-parole du PAM, Maarten a décidé de retourner aux Pays-Bas. Cependant, sa passion pour le voyage l’a transporté vers Rome, où il a reçu une offre pour travailler au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA).

Cela fait maintenant 10 ans qu’il travaille à l’ONUAA à Rome, où il a longtemps été chargé de diffuser de l’information sur les activités de l’ONUAA avec le soutien financier de l’Union européenne. « L’UE est l’un des principaux donateurs de l’ONUAA et attache une grande importance à la communication. Je me suis principalement occupé de raconter les histoires des activités que l’ONUAA réalisait avec le soutien de l’UE. ». Étant donné que ces activités prenaient principalement  place en Afrique, Maarten doit souvent s’y rendre pour aller chercher des histoires et des reportages. Il clarifie l’importance des histoires pour son travail: « J’écris des histoires. Souvent, les histoires de l’ONU sont pleines de références aux donateurs et aux différentes parties prenantes. Celles-ci  sont certes importantes, mais elles peuvent faire obstacle à la vraie histoire, à savoir comment la vie des gens – d’un village ou d’une famille – est améliorée par certaines activités soutenues par l’ONU. Ce qui me donne le plus de satisfaction, c’est de pouvoir raconter ces histoires. ».

Maarten considère que sa tâche principale est de mettre en avant l’aspect humain et la raison d’être de l’ONU: « La communication joue un rôle très important pour expliquer et répondre à la question de l’existence et du besoin de l’ONU. Fondamentalement, il s’agit d’une histoire humaine. ».

En ce moment, Maarten s’occupe des histoires derrière l’initiative Great Green Wall, le projet principal dans lequel il est impliqué. Le projet est une initiative panafricaine de lutte contre la désertification dans la région du Sahel. Les premières réalisations sont déjà visibles: « Il y a des morceaux de terre que nous avons récupéré du désert. Vous pouvez toujours en faire une histoire technique en montrant comment on fait pour récupérer la terre du désert. Mais il faut aussi montrer comment la vie des gens est renforcée par ces actions contre la désertification. L’initiative peut stimuler le développement économique des régions sous-jacentes en Afrique et fait donc partie d’un développement plus large. ».

« La communication joue un rôle très important pour expliquer et répondre à la question de l’existence et du besoin de l’ONU. Fondamentalement, il s’agit d’une histoire humaine. »

Le travail de Maarten montre l’influence que les histoires peuvent avoir pour la mise en œuvre de solutions concrètes. Par exemple, il a aidé une communauté d’agriculteurs du Swaziland à mieux vendre leurs produits dans le cadre de l’initiative de commercialisation du Programme de développement agricole de l’ONUAA au Swaziland, en leur permettant de même d’atteindre des réseaux des magasins à Londres.

En dépit de ces réussites, Maarten admet que son travail a demandé de nombreux sacrifices personnels: « En étant constamment sur la route, je me retrouve souvent sans mon environnement immédiat – famille, amis, et autres. Ce réseau social n’est plus présent. Si vous habitez en Belgique ou aux Pays-Bas, c’est une autre histoire. Les structures familiales du personnel des Nations Unies sont souvent très aventureuses et parfois incapables de résister à de telles circonstances. ».

Pour les jeunes qui veulent commencer une carrière à l’ONU, Maarten recommande d’abord de développer leurs talents, de maîtriser des langues étrangères et d’acquérir de l’expérience sur le terrain. « Il est également important d’évoluer dans des différents pays et différents groupes socio-économiques. Il faut avoir de l’expérience avec la diversité qui existe au sein de l’ONU », conclue-t-il.

 

UNRIC BENELUX ([email protected]) – Novembre 2017 – Auteur : Zara Parian