Le réchauffement climatique menace le messager du printemps

L’arrivée de la sterne arctique marque habituellement l’arrivée du printemps en Europe du Nord. Désormais, le réchauffement des océans dans l’Atlantique Nord, là où ces oiseaux migrateurs établissent leurs nids, menace leur survie.

La sterne arctique est une grande voyageuse. Ses zones de reproductions se situent autour des pôles et couvrent les régions arctiques et subarctiques d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord. En Europe, elle passe l’été de la Bretagne au sud, à l’Islande, au Groenland et au Svalbard au nord. À l’automne dans l’hémisphère nord, elle se dirige vers l’Antarctique où elle reste pendant l’hiver boréal.

La durée de vie moyenne de la sterne arctique est d’environ 20 ans, mais certaines vivent jusqu’au milieu de la trentaine. Elle figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) des espèces menacées où elle est classée dans la catégorie « préoccupation mineure ».

Actuellement, environ 250 000 couples de sternes arctiques établissent leurs nids en Islande.

« Le nombre de sternes arctiques dans ce pays a incontestablement diminué au cours des dernières décennies », déclare Guðmundur A. Guðmundsson, écologiste animalier à l’Institut islandais d’histoire naturelle.

L’existence de la sterne arctique, ainsi que d’autres oiseaux marins migrateurs comme le macareux, est menacée par l’effondrement des réserves de lançons dans les mers entourant l’Islande.

« Le réchauffement de l’océan en est très probablement la cause », déclare Guðmundsson. Les jeunes lançons sont menacés par la floraison précoce des algues, trop prématurée pour eux. »

Une raison d’espérer est de constater que le macareux semble se rétablir et que la sterne arctique devrait, espérons-le, suivre le même chemin.

Une véritable globe-trotteuse

La sterne arctique détient le record mondial des plus longues migrations. Chaque année, elle migre du cercle arctique au cercle antarctique. Mais comme elle ne vole pas directement du nord au sud, on sait qu’elle parcourt près de 100 000 kilomètres, soit deux fois la circonférence de la planète.

« Elle est en mouvement pratiquement toute l’année », explique Guðmundsson. « Elle vit pendant de longues périodes sur l’océan et se laisse porter par les vents et les courants. »

En Islande, elle annonce le printemps à la fin du mois d’avril dans le Nord, lorsqu’elle arrive pour faire son nid. Quand les poussins sont prêts à partir, en août, elle s’envole vers le sud, pas en suivant une ligne droite, mais plutôt selon une trajectoire en S. L’une de son escale la plus connue est le Cap, en Afrique du Sud, en novembre.

« Lorsqu’elle atteint l’Antarctique, elle reste près du bord de la glace et se déplace progressivement vers l’est. Les oiseaux suédois et néerlandais vont jusqu’en Australie, mais les oiseaux islandais et groenlandais retournent plutôt à la mer de Wedell, dans le sud de la mer Arctique. De là, ils décollent vers le nord en mars et, après un mois et demi, ils atteignent leur destination dans notre pays. »

En route vers leurs lieux de nidification en Islande et au Groenland, ils sont connus pour faire des escales au Brésil et traverser la cordillère des Andes.

« C’est une grande aventure », dit Guðmundsson.

Mais méfiez-vous !

Étonnamment, après ce long voyage, la sterne arctique pond ses œufs dans des zones relativement peu protégées, pratiquement à même le sol. En revanche, l’oiseau est protecteur envers ses petits et n’hésite pas à s’attaquer aux humains en les picorant avec son bec pointu.

D’autres oiseaux migrateurs qui ont besoin de protection, nichent parfois à proximité de la sterne arctique pour bénéficier de son comportement défensif.

La Journée mondiale des oiseaux migrateurs est célébrée deux fois par an, au printemps et à l’automne. « Chante, vole, élève-toi comme un oiseau ! » est le thème de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs de cette année, le 8 mai.

La Journée des oiseaux migrateurs est une campagne mondiale visant à sensibiliser le public aux oiseaux migrateurs et à la nécessité d’une coopération internationale pour les conserver.

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