Pierre Roca : un nomade à l’OMS

Longtemps, Pierre Roca a rechigné à l’idée de voyager ou vivre à l’étranger, au grand dam de son père, passionné de voyages. Originaire de Bordeaux, en France, il a fini par attraper le virus du voyage. Aujourd’hui il a posé ses valises à Copenhague où il travaille en tant que conseiller régional au Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Europe, au sein de l’unité Mobilisation des ressources et alliances. Avec ce nouvel article des « Visages de l’ONU », nous allons vous présenter son parcours ainsi que son rôle et celui de l’OMS au Danemark. 

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler à l’OMS ? 

Je travaille à l’OMS depuis deux ans seulement mais j’ai toujours voulu travailler pour cette agence des Nations Unies car elle combine mon intérêt pour la santé, à la coopération internationale et au développement, ainsi qu’aux relations internationales. 

Je suis tombé sur un avis de vacance publié par l’OMS. La description du poste était prometteuse, et le lieu d’affectation proposé, Copenhague, était une aubaine car le contrat de ma femme, qui travaillait à Bruxelles et qui est danoise, arrivait à son terme, ce qui signifiait que nous allions bientôt rentrer au Danemark.  

Dites-nous en plus sur votre parcours. 

Nous ne sommes pas attachés aux rôles traditionnels au sein du couple : c’est moi qui suis ma femme un peu partout ! J’ai rencontré Anne au cours de mes études à Bruges, en Belgique. A la fin de mon cursus, j’ai trouvé un emploi dans une grande entreprise danoise dans l’industrie pharmaceutique, tout d’abord à Copenhague, puis en Algérie, pendant deux ans, en tant que responsable des affaires publiques et gouvernementales pour la région du Maghreb. Pendant ce temps, ma femme avait emménagé à Paris pour terminer son deuxième master et a fait la première année des allers-retours à Alger. La seconde année, notre fils aîné, Leo, s’est joint à elle ! Ce furent deux années de folie. Ensuite, nous sommes retournés à Copenhague, avant de rapidement repartir en Belgique quand Anne a été embauchée par le ministère des Affaires étrangères : elle a obtenu un poste à Bruxelles et j’ai travaillé pour l’European Cancer Organisation et pour la Commission européenne.  

Vous sentez-vous chez vous à Copenhague ? 

Copenhague ou København en danois mérite son appellation de « havn », qui signifie « port ». L’OMS et la capitale danoise sont un peu comme ma maison. Cela étant dit, Anne est diplomate et nous déménagerons à nouveau inévitablement. Après avoir passé les 20 premières années de ma vie à Bordeaux, cela ne m’embête pas ! Mes parents, qui ont travaillé à Haïti de nombreuses années, étaient inquiets que je ne veuille jamais voyager ni aller en colonie de vacances quand j’étais enfant. A l’âge de 20 ans, j’ai emménagé à Grenoble pour les études. Ce n’était sans doute pas la plus exotique des destinations, mais je n’ai jamais cessé de déménager depuis. 

Pierre Roca chez lui avec ses vinyles
© Pierre Roca

En quoi consiste votre poste à l’OMS ? 

Nous sommes toute une équipe et pour faire simple, nous assurons en quelque sorte une fonction d’appui. Nous aidons l’Organisation à identifier et à négocier des ressources pour qu’elle puisse remplir ses missions. Cela concerne les bureaux de pays, les divisions régionales et les programmes. Nous devons mobiliser des partenaires et des ressources pour que l’Organisation existe et fonctionne, et c’est gratifiant de faire quelque chose qui a du sens et avoir un objectif précis. 

En quoi votre travail a-t-il un impact sur autrui ? 

Il y a, d’une part, les grands accords, comme ceux négociés l’an passé avec l’Union européenne concernant la réponse à la COVID-19 et le déploiement de vaccins anti-COVID dans les pays du Partenariat oriental. Dans le cadre de ces accords, l’OMS a fourni des stocks, notamment d’équipements de protection individuelle, de ventilateurs, d’oxygène et autres équipements vitaux, à plusieurs pays de la Région européenne de l’OMS. Ce type d’accord, comprenant l’envoi d’avions de fret et de fournitures, ainsi que l’apport d’une assistance technique et le développement des capacités, constitue des actions très concrètes Toutefois, notre travail se résume aussi et surtout à de petites victoires, comme l’octroi de petites subventions dans des domaines qui jouissent momentanément d’une moindre attention, comme les maladies non transmissibles, le cancer, la salubrité environnementale, les systèmes de santé ou encore l’aide apportée aux bureaux des plus petits pays. C’est tout aussi important et gratifiant. C’est bon de savoir que les fonds que nous avons levés contribuent à améliorer la vie et la santé des populations. 

Comment rechargez-vous vos batteries ? 

Nous avons la chance d’avoir une maison de vacances au Danemark. A ma grande surprise, j’ai réalisé avec les restrictions imposées par la COVID-19 que j’appréciais plus que je ne l’aurais cru être en pleine nature, dans ma maison de vacances, je me suis même initié au paddle ! Cela dit, je reste un citadin dans l’âme. J’aime la vie sociale et la pandémie a durement frappé les extravertis comme moi en affectant tout ce que j’aimais. Je n’ai pas de passe-temps particulier, mais j’apprécie la musique, les films et les documentaires. J’ai une sacrée collection de vinyles et deux tourne-disques. Les concerts et la bonne musique comme le hip-hop, le reggae et la soul ont toujours été ma passion. Mes parents écoutaient beaucoup de musique des Caraïbes et d’Afrique. J’ai sans doute développé ce lien avec le hip-hop dans ma jeunesse, en particulier avec les paroles et le message quelque peu révolutionnaire contenu dans les chansons. En parlant de recharger ses batteries, j’ai hâte de retourner à un concert ! 

Pierre Roca à un concert
© Pierre Roca

Et à quel concert iriez-vous ? 

J’écoute de nombreux styles de musique différents et il y a beaucoup d’artistes que j’aimerais voir sur scène, mais je trouve Nick Cave excellent et il serait dans mon top cinq, même si je ne suis pas un grand fan de rock. Il devait donner un concert l’an passé. L’événement a été repoussé au mois de mai, avant d’être finalement annulé, donc j’aimerais bien le voir sur scène.  

Quel livre et quel album emmèneriez-vous sur une île déserte ? 

« Half of a Yellow Sun » de Chimamanda Ngozi Adichie. Et parce que j’ai surtout parlé de musique au cours de cet entretien, je choisirais deux albums : « War Ina Babylon » de Max Romeo et « The Universe Smiles Upon You » de Khruangbin. 

Qui inviteriez-vous à dîner si vous en aviez la possibilité (vous n’avez pas à cuisiner) ? 

Sûrement mon épouse. Je ne suis pas du genre à dîner avec des présidents. J’irais dîner avec ma femme. 


Bureau régional de l’OMS pour l’Europe : l’unité Mobilisation des ressources et alliances 

  • Effectif : 8 personnes 
  • L’unité Mobilisation des ressources et alliances exerce son activité au sein du Bureau du directeur régional. Elle conseille le Bureau régional sur sa stratégie externe en matière de relations et de coopération avec les principaux partenaires de santé et d’approvisionnement en ressources, et forge et entretient des alliances stratégiques pour la réalisation du Programme de travail européen pour 2020-2025, « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe », du treizième Programme général de travail 2019-2023 et des objectifs de développement durable. L’unité Mobilisation des ressources et alliances a aussi pour mission de coordonner les centres collaborateurs de l’OMS. 
  • Elle propose des initiatives de santé et des axes d’activité et réunit les agences des Nations Unies afin d’en discuter. Elle instaure, entretient et consolide les relations de travail avec les partenaires (notamment les acteurs non-étatiques et les organismes du secteur privé) au moyen de réunions régulières, de discussions et d’accords. 
  • L’unité travaille en étroite collaboration avec la représentation de l’OMS auprès de l’Union européenne et avec l’ensemble des unités techniques, des bureaux de pays de l’OMS et du personnel du siège et des autres régions de l’OMS.

Retrouvez la version originale de cet article sur le site de l’OMS en français et en anglais.

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