Retour sur l’année 2021 : l’action de l’ONU dans les pays en conflit

L’année 2021 a été marquée par de nombreux défis humanitaires et sécuritaires à travers le monde. Malgré les risques et difficultés, les Nations Unies ont réaffirmé leur engagement à protéger les personnes en zones de conflit. 

Alors que de nombreux conflits de longue date se sont poursuivis, notamment en Syrie et au Yémen, et que de nouveaux évènements ont bouleversé la stabilité du Myanmar, de l’Afghanistan, de l’Éthiopie et du Soudan, l’ONU a poursuivi en 2021 ses activités de maintien de la paix et d’assistance humanitaire dans de nombreux pays.

Syrie : la méfiance prévaut sur la paix

Le conflit syrien, en cours depuis plus de dix ans, a fait plus de 350 000 morts.

En 2021, l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a travaillé sans relâche pour faire avancer le processus de paix, au milieu de ce qu’il a appelé un « lent tsunami » de crises, dont l’effondrement économique aggravé par la COVID-19, la corruption et la mauvaise gestion.

Dans ses évaluations de terrain, M. Perdersen a constaté un « fossé de méfiance » entre les parties belligérantes qui met à mal les efforts mis en œuvre pour trouver un accord sur une nouvelle constitution. Il a également dénoncé les fréquentes attaques contre les civils.

Yémen : la pire crise humanitaire au monde

Suite à la détérioration du conflit ayant débuté en 2015, plus de la moitié de la population yéménite est confrontée à l’extrême pauvreté et à de graves pénuries alimentaires avec un des plus hauts niveaux de malnutrition aiguë et un risque accru de famine.

Les Nations Unies estiment qu’il s’agit de la pire crise humanitaire au monde. Un rapport de l’UNICEF a montré que quelque 10 000 enfants avaient été tués ou mutilés depuis le début des combats.

Hans Grundberg, le nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Yémen, a été chargé de la lourde tâche d’apporter la paix et la stabilité au pays car il existe un espoir de mettre fin aux combats, selon le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Afghanistan : la population face à la violence des talibans

En août 2021, les talibans ont envahi la capitale, Kaboul, après le retrait des troupes internationales en juin. Peu avant, dix démineurs de l’ONG HALO Trust avaient été tués dans le nord du pays, lors d’une attaque qualifiée « d’atroce et lâche » par le Conseil de sécurité.

En effet, la prise de pouvoir des talibans a été précédée d’une augmentation sensible de la violence. Un rapport publié en juillet a révélé que le nombre de femmes et d’enfants tués et blessés en Afghanistan au cours du premier semestre de 2021 était plus élevé qu’au cours des six premiers mois de chaque année depuis le début des statistiques en 2009.

Malgré la situation, l’ONU a fait en sorte que l’aide humanitaire reste aussi importante que possible car des millions de personnes risquaient de mourir de faim en hiver. Des vols d’aide ont été envoyés vers Kaboul et le Programme alimentaire mondial (PAM) a exhorté les pays à intensifier leur soutien.

Éthiopie : entre insécurité et violation des droits de l’homme

En 2021, de nombreux combats ont eu lieu dans la région du nord du Tigré entre les troupes gouvernementales et les forces régionales du Front de libération du peuple du Tigré.

De nombreuses personnes ont dû fuir le conflit, les violations des droits humains des civils et du personnel humanitaire ont augmenté et, en juin, environ 350 000 personnes étaient menacées de famine, selon le PAM.

Malgré l’appel de l’ONU en faveur d’un accès humanitaire immédiat et sans restriction au Tigré et de la fin des attaques meurtrières contre les travailleurs humanitaires, les violences se sont intensifiées et le pays a été placé en état d’urgence.

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques des Nations Unies, Rosemary Di Carlo, a déclaré au Conseil de sécurité que l’avenir du pays était désormais entouré d’une « grave incertitude » et que le conflit affectait la stabilité de toute la région.

Myanmar : un défi pour la stabilité régionale

Après leur coup d’État en février, les militaires ont placé en détentions les principaux dirigeants politiques du pays, dont la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et le président Win Myint. Cette décision a été fermement condamnée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

Les détentions ont été suivies de l’instauration de l’état d’urgence et d’une répression violente et généralisée de la dissidence. Néanmoins, les manifestations contre la prise de pouvoir se sont multipliées, bien que violemment réprimées.

La pandémie de COVID-19, conjuguée au coup d’État, pourrait entrainer 25 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, dans la pauvreté d’ici début 2022, selon un rapport de l’ONU publié en avril.

Le bureau des droits de l’homme des Nations Unies a dénoncé la détérioration du respect des droits humains à un rythme sans précédent, tandis que l’Envoyée spéciale de l’ONU pour le Myanmar, Christine Schraner Burgener, a averti que la situation dans le pays constituait un défi pour la stabilité de la région.

Mali : une zone de danger pour le maintien de la paix

Les tentatives de médiation de l’ONU pour rétablir la paix au Mali, après le coup d’État militaire de 2020, n’ont pas pu empêcher la détérioration de la crise sécuritaire en 2021.

Il s’agit de l’affectation la plus dangereuse au monde pour les casques bleus de l’ONU qui ont connus de nombreuses pertes humaines. Les bases opérationnelles de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et les villes sont régulièrement attaquées par des groupes armés.

À ce jour, plus de 200 casques bleus ont été tués au Mali.

Leur présence dans le pays reste cependant essentielle : quelque 400 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer en raison du conflit, et environ 4,7 millions dépendent d’une forme d’aide humanitaire.

Des femmes soldats de la paix d'Afrique du Sud en patrouille en République démocratique du Congo.
MONUSCO/Michael Ali

L’Organisation des Nations Unies a également été présente en 2021 dans d’autres zones de conflits comme le Soudan, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine, Haïti, l’Irak, le Niger, le Nigeria, la Somalie, ou encore dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Cet article est une adaptation de l’article en anglais « 2021 Year in Review: UN support for countries in conflict » – UN News 

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