Sigrid Kaag

Sigrid Kaag

 

Le 17 novembre, Sigrid Kaag, la Coordinatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, a reçu le prix Wateler pour la paix de la Fondation Carnegie lors d’une cérémonie au Peace Palace à La Haye pour sa grande contribution au processus de paix. Ses 24 années d’expériences aux Nations Unies font de Sigrid Kaag un grand nom de la diplomatie internationale.

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« Je ne me suis pas focalisée sur un plan de carrière »

Sigrid Kaag UNSigrid Kaag a commencé ses études en Égypte où elle a obtenu un bachelier en études du Moyen-Orient à l’Université américaine du Caire. Ensuite, elle s’est rendue au Royaume-Uni pour étudier les relations internationales à St. Anthony’s College à Oxford. Enfin, elle a terminé ses études à l’Université d’Exeter en complétant un master en études du Moyen-Orient. « Quand j’étais jeune, j’étais intéressée par la politique et les relations internationales en général. Les zones de conflit et les opportunités de paix faisaient également partie de mes centres d’intérêt. Le choix était assez naturel. Il était logique de continuer dans le domaine assez vaste que j’avais choisi. »

Après ses études, Sigrid Kaag a été engagée chez Shell International. « Certaines personnes ont déjà une idée très précise de ce qu’elles souhaitent faire lorsqu’elles commencent leurs études. Je m’intéressais à divers sujets : politique, sciences politiques et affaires internationales. Avec ce genre de centres d’intérêts, il était logique de penser à une carrière dans la diplomatie, donc peut-être les Nations Unies ou les Affaires Étrangères. Toutefois, je n’avais pas un plan de carrière tout tracé. » Après son emploi aux Affaires étrangères où elle travaillait dans le département spécialisé dans les affaires politiques de l’ONU, Sigrid Kaag est entrée aux Nations Unies. Elle a commencé sa carrière onusienne à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Travailler à l’ONU n’était pas une fin en soi, mais cela a satisfait ses ambitions. « J’ai vu cette opportunité comme un développement personnel dans ma vie, une étape. Je n’avais pas de véritable plan. J’ai eu la possibilité de travailler pour UNRWA, et j’ai simplement sauté sur l’occasion. » Sigrid Kaag souhaitait explorer de nouveaux horizons, développer ses connaissances et se forger de nouvelles expériences.

« Je suis inspirée par les vrais problèmes de l’humanité »

Sigrid Kaag fait partie du personnel de l’ONU depuis maintenant plus de deux décennies. Après sa première affectation à UNRWA, elle souhaitait continuer à travailler à l’ONU. Elle a ainsi obtenu d’autres postes dans diverses entités onusiennes comme UNICEF et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« Je suis inspirée par les vrais problèmes de l’humanité », a déclaré Kaag à propos de son travail à l’ONU. Son travail dans un environnement lié à la diplomatie lui a appris à rester positive. En ce qui concerne la suite de sa carrière, elle reste très ouverte à de nouvelles aventures. En effet, elle se réjouit d’occuper d’autres positions, que ce soit au sein de l’ONU ou non.

Sigrid Kaag visits Palestine Refugee Camp of Burj Barajneh

Qu’en est-il du travail de l’ONU en lui-même ? Sigrid Kaag pense que les gens surestiment peut-être la marge de manoeuvre politique des employés de l’ONU. Ils suivent le mandat de l’ONU à la lettre. « Il est fréquent que nous ne parvenions pas à atteindre les objectifs désirés … C’est ce qu’on appelle l’écart de perception. »

Ce qui est souvent oublié lorsqu’on se lance dans une carrière internationale, c’est la difficulté de ce genre de postes sur le plan personnel. L’aspect mobile d’une carrière à l’ONU est très complexe, particulièrement pour les familles. Lorsque les employés de l’ONU sont basés dans un lieu d’affectation classé difficile, les membres du personnel de l’ONU peuvent se retrouver éloignés de leur famille, amis et proches. « Il est très facile de voir le côté glamour et excitant, mais le monde oublie parfois qu’il y a également de nombreux moments de solitude qui vont de pair avec ce métier. »

Toutefois, au Liban, Kaag travaille dans un lieu d’affectation où les familles sont acceptées. En outre, elle trouve son travail au Liban extrêmement gratifiant, principalement grâce à sa confiance dans le travail du système international. « [Je n’ai pas uniquement confiance dans le] travail des Nations Unies, mais également dans le travail de tous les acteurs sur tous les plans : accords bilatéraux entre gouvernements, les différentes structures de la société civile, les ONG ou encore le secteur privé. » Elle se trouve également chanceuse et heureuse de pouvoir exercer ses fonctions au Liban. « Vous avez l’occasion d’admirer la beauté du pays tout en constatant la situation précaire de nombreux Libanais. »

« Nous travaillons tous pour atteindre le même objectif »

La semaine dernière, Sigrid Kaag était de retour aux Pays-Bas afin de recevoir le prix Wateler pour la paix de la Fondation Carnegie. Elle ne considère pas ses résultats comme étant un effort personnel, mais bien le travail de toute une équipe. « Je vois ce prix comme une récompense pour le rôle et les efforts des Nations Unies en termes de consolidation de la paix et prévention des conflits. La mission de désarmement pour la destruction des armes chimiques en Syrie était une partie d’une plus grande entité visant un objectif final de mettre un terme à toutes les cruautés. Ceci est en relation directe avec la Convention sur les armes chimiques. »

Lors de son mandat comme Directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord pour l’UNICEF, elle était à la tête d’une équipe composée de plus de 1 000 personnes. « Tous ces gens travaillent dans leur propre domaine d’expertise. Cependant, ils sont tous dévoués à atteindre le même objectif. Ce sont souvent les chefs qui reçoivent les honneurs, mais nous sommes une équipe. La reconnaissance revient à toutes les personnes qui oeuvrent dans l’ombre pour obtenir des résultats probants ».

Lorsqu’il s’agit de donner des conseils aux jeunes qui désirent se lancer dans une carrière internationale, la Coordinatrice spéciale des Nations Unies est persuadée que la recette du succès est de suivre ses intérêts et de ne pas se focaliser sur un seul chemin, à savoir une carrière aux Nations Unies. Selon Sigrid Kaag, « il existe de nombreuses manières de réussir et de trouver le bonheur et la satisfaction sur le plan professionnel ».