Affaire Khashoggi : la communauté internationale échoue à obtenir justice

La communauté internationale échoue dans sa responsabilité de punir les commanditaires du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, a estimé Mme Agnès Callamard, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 3 décembre 2019.

« Je voudrais dénoncer la réticence et la passivité que je perçois de la part de la communauté internationale, à tenir l’Arabie Saoudite responsable de son assassinat. C’était une exécution commise par un État, et pas une opération de voyous », a poursuivi Mme Callamard.

Khashoggi, tué en octobre 2018 au Consulat de l’Arabie Saoudite à Istanbul, a été victime d’une exécution extrajudiciaire préméditée, dont l’Etat d’Arabie saoudite est responsable, selon un rapport publié en juin par Mme Callamard. Le rapport a constaté que quinze agents de l’Etat saoudien ont agi sous couvert de leur statut officiel et ont utilisé les moyens de l’Etat pour exécuter M. Khashoggi.

Hatice Cengiz, la fiancée de M. Khashoggi, également présente à la conférence de presse, a demandé l’ouverture d’une enquête criminelle. « J’ai perdu mon amour. J’ai vu la réponse de la communauté internationale et que rien n’était fait, alors j’ai considéré que j’avais une responsabilité personnelle à agir et de prendre la parole », a déclaré Hatice Cengiz.

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Birgit Van Hout, Représentante régionale pour l’Europe, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). La Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Agnès Callamard ; La fiancée de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, à la conférence de presse à Bruxelles.

« Il y a une lacune dans le système international qui a été révélée par l’affaire de Jamal Khashoggi. Nous devons maintenant la combler pour pouvoir rendre justice à M. Khashoggi », a estimé Mme Callamard. Elle a plaidé pour de meilleurs outils et instruments de la communauté internationale afin de mieux lutter à l’avenir contre de telles exécutions arbitraires.

Dans son rapport de juin sur l’assassinat de M. Khashoggi, la Rapporteuse spéciale a demandé à l’Arabie saoudite de libérer les personnes emprisonnées pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions et leurs convictions. Pour Mme Cengiz, donner la parole à ces gens rendrait une forme de justice à son fiancé.

« Il n’y aura pas de justice pour Jamal ; il ne reviendra jamais. Il avait l’habitude de lutter pour ceux qui n’ont pas de voix dans son pays, donc nous pouvons leur donner une sorte de voix. Si son cas est résolu nous pouvons accomplir, d’une certaine manière, quelque chose en son nom, » a-t-elle déclaré.

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