Augmentation du nombre d’ados victimes de mal-être avant même le COVID-19

L’Organisation mondiale de la Santé a publié un nouveau rapport qui présente les résultats de l’enquête internationale sur le comportement des enfants en âge scolaire en matière de santé (HBSC), réalisée tous les 4 ans dans les pays de la région européenne et au Canada.

Cette enquête présente les résultats de 2017-2018, la prochaine qui présentera les résultats des années 2021-2022 reflétera l’impact de la pandémie du COVID-19 sur la santé mentale des jeunes.

Ce rapport révèle que les jeunes européens âgés de 11 à 15 ans ont de plus en plus de problèmes de santé mentale. Le bien-être mental des enfants diminue avec l’âge et les filles sont, par rapport aux garçons, particulièrement exposées au risque d’avoir un mauvais bilan dans ce domaine.

Un adolescent sur 4 déclare se sentir nerveux, irritable ou avoir des difficultés à s’endormir au moins 1 fois par semaine.

« Le fait qu’un nombre croissant de garçons et de filles de la région européenne signalent qu’ils sont en mauvaise santé mentale (déprimés, nerveux ou irritables) est une préoccupation pour nous tous », a déclaré le docteur Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

Cyber intimidation

Infographie santé mentale adoL’utilisation de la technologie numérique comme moyen de communication est désormais omniprésente. Un tiers des adolescents communiquent en ligne avec leurs amis tout au long de la journée et dans l’ensemble, un adolescent sur sept préfère ce moyen d’échanger pour discuter de questions personnelles avec leurs amis.

La technologie a amplifié les vulnérabilités de beaucoup de jeunes et a introduit de nouvelles menaces, telles que la cyber intimidation, qui touche les filles de manière disproportionnée tandis que les garçons sont plus susceptibles d’en être les auteurs. Un ado sur dix déclare avoir été victime d’intimidation en ligne dans les deux mois précédant l’enquête.

De moins en moins de jeunes déclarent aimer l’école.

Les adolescents se sentent de plus en plus sous pression par le travail scolaire. Plus les adolescents prennent de l’âge et le travail scolaire devient pesant, plus la satisfaction par rapport à l’école et la perception qu’ont les adolescents du soutien des enseignants et de leurs camarades de classe diminuent.

La plupart des adolescents ne respectent pas les recommandations nutritionnelles actuelles.

Infographie santé mentale ado De plus en plus d’adolescents sautent le repas du petit déjeuner, ils ne mangent pas suffisamment d’aliments riches en nutriments tels que les fruits et les légumes, mais consomment plus de sucreries et de boissons sucrées au quotidien. De plus, moins d’un adolescent sur cinq respecte la recommandation de l’OMS en matière d’activité physique (60 minutes d’activité physique modérée chaque jour).

La consommation d’alcool et de tabac a diminué chez les adolescents, mais le nombre de consommateurs d’alcool et de tabac reste élevé chez les jeunes de 15 ans, l’alcool étant la substance la plus couramment consommée. Environ 20 % des adolescents ont été en état d’ébriété 2 fois ou plus dans leur vie.

Les niveaux de surpoids et d’obésité ont augmenté depuis 2014 et concernent désormais un jeune sur cinq, avec des niveaux plus élevés chez les garçons et les jeunes adolescents. Un adolescent sur quatre se perçoit comme trop gros, tendance plus importante encore chez les filles.

Les comportements sexuels à risque sont également préoccupants. Un quart des jeunes de 15 ans ayant des relations sexuelles ne se protège pas.

Ces comportements compromettent la capacité des jeunes à se développer sainement. C’est pourquoi Hans Kluge a appelé les gouvernements à investir dans des services de santé mentale adaptés aux jeunes, ce qui « produira un triple dividende : des retombées positives dans les domaines sanitaire, social et économique pour les adolescents d’aujourd’hui, les adultes de demain et les générations futures ».

« Le large éventail d’aspects couverts par l’enquête HBSC donne des indications importantes sur la vie des adolescents aujourd’hui et devrait également nous fournir une base de référence utile pour mesurer l’impact du COVID-19 sur les adolescents lorsque les conclusions de la prochaine enquête seront dégagées, en 2022 », déclare Martin Weber, responsable du programme Santé de l’enfant et de l’adolescent au Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.

« La comparaison des données nous permettra d’analyser dans quelle mesure et de quelle manière les fermetures prolongées des écoles et le confinement des communautés ont affecté les interactions sociales des jeunes, ainsi que leur bien-être physique et mental ».

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