En visite à Bruxelles, António Guterres appelle au cessez-le-feu à Gaza

Le chef de l’ONU s’est rendu du 20 au 22 mars à Bruxelles pour une série de rencontres avec des chefs de gouvernements, les responsables de l’Union européenne (UE) et des ministres belges, à l’occasion du sommet du Conseil européen, les 21 et 22 mars.

A l’ordre du jour des discussions, défini par le Conseil européen : « le soutien continu à l’Ukraine face à la guerre d’agression menée par la Russie, la sécurité et la défense, la situation actuelle au Proche-Orient, l’élargissement, les relations extérieures, les migrations, l’agriculture et le Semestre européen ».

Lors d’une déclaration conjointe à la presse avec António Guterres, le 20 mars, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a souligné le fait que les crises actuelles, « qu’il s’agisse de l’Ukraine ou de Gaza, du Soudan ou de Haïti, rendent la coopération entre l’UE et les Nations Unies encore plus importante que jamais». Sur le conflit israélo-palestinien, elle a déclaré : « Gaza fait face à la famine. C’est inacceptable. Il est critique d’arriver à un accord autour d’un cessez-le-feu rapidement, maintenant ».

Antonio Guterres et Ursula von der Leyen à Bruxelles le 20 mars 2024
António Guterres et Ursula von der Leyen le 20 mars 2024 à Bruxelles. © UN/Marian Blondeel

« Nous devons agir maintenant » à Gaza, déclare António Guterres

« Nous nous rencontrons à un moment particulièrement sombre où le rôle de l’Europe sur la scène mondiale est plus important que jamais, a ensuite affirmé le Secrétaire général de l’ONUEn Ukraine, deux ans plus tard, l’invasion à grande échelle de la Russie provoque de terribles souffrances, attise les tensions mondiales et porte atteinte au droit international et à la Charte des Nations Unies ». 

Le chef de l’ONU a de nouveau appelé à une « paix juste – respectant la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. »

Sur la guerre à Gaza, António Guterres a répété que « rien ne justifie les actes odieux du Hamas le 7 octobre, et rien ne justifie la punition collective du peuple palestinien. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population, soit plus d’un million de personnes, est confrontée à une famine catastrophique. Nous devons agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard. »

Réformer le système de gouvernance mondiale 

Dans ces deux crises, a-t-il rappelé, « l’Union européenne est notre alliée fidèle pour réclamer des solutions conformes à la Charte des Nations Unies et au droit international. 

Au-delà de ces guerres, la méfiance et la division règnent en maître. Les inégalités augmentent. Le changement climatique fait des ravages. Et les cadres mondiaux ne sont tout simplement pas à la hauteur. 

Du Conseil de sécurité à l’architecture financière mondiale, nous devons transformer les institutions internationales afin qu’elles puissent répondre aux défis de notre temps et agir pour tous, y compris les plus vulnérables. 

Le multilatéralisme et la solidarité sont dans l’ADN de l’Union européenne. Et nombreux sont ceux qui considèrent l’UE comme une force leader à l’échelle mondiale. Nous devons être unis pour faire taire les armes.»

Le 20 mars, le Secrétaire général a rencontré Jutta Urpilainen, la Commissaire européenne aux partenariats internationaux, ainsi que les ministres belges Hadja Lahbib (Affaires étrangères) et Caroline Gennez (Coopération au développement).

Un « monde chaotique où règne l’impunité »

A l’ouverture du sommet le 21 mars, Charles Michel, le président du Conseil européen, a souligné dans un point presse conjoint avec le Secrétaire général le fait que « l’Union européenne et les Nations Unies partagent le même rêve et les mêmes ambitions, pour un monde fondé sur la coopération, le respect mutuel et des valeurs fondamentales ». Il a remercié le chef de l’ONU pour son « leadership », notamment dans la perspective du Sommet de l’avenir.

António Guterres est revenu sur notre « monde chaotique » dans lequel règne une « situation d’impunité, dans laquelle n’importe quel pays ou groupe peut faire tout ce qu’il veut, car il n’y a pas de comptes à rendre ».

Réaffirmer des principes fondamentaux sans « double standards »

S’appuyant sur les principes énoncés par la Charte des Nations Unies, le droit international, les Conventions de Genève et le droit international humanitaire, ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Secrétaire général a réitéré son appel à la « paix » en Ukraine et à un « cessez-le-feu » à Gaza.

D’où la nécessité de « respecter le principe de base du droit international, la protection des civils, en Ukraine et à Gaza, sans double standards».

Poursuivant sur la gouvernance globale, le Secrétaire général a déclaré que « nous devons pousser le monde à aller progressivement vers une forme ordonnée de multipolarité avec de solides institutions multilatérales ». Il a affirmé qu’il n’y a « qu’un seul moyen fondamental d’avoir un monde multipolaire, c’est avec le leadership d’une Union européenne forte et unie. »

Il a conclu par un appel à l’UE pour « jouer un rôle très actif sur les questions centrales, existentielles du monde d’aujourd’hui : le changement climatique, les développements non contrôlés de l’intelligence artificielle et de profondes inégalités ».

Antonio Guterres avec Charles Michel, président du Conseil de l'Europe, le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis (à gauche) et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez (à gauche). © UN/Marian Blondeel
António Guterres avec Charles Michel, président du Conseil de l’Europe, le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis (à gauche) et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez (à gauche). © UN/Marian Blondeel

L’UE appelle pour la première fois d’une seule voix à un cessez-le-feu à Gaza

Le 21 mars, au terme de leur premier jour de réunion en Conseil européen, les dirigeants européens ont appelé pour la première fois d’une seule voix à une « pause humanitaire immédiate menant à un cessez-le-feu durable » à Gaza. Leur appel, auquel la Hongrie a cessé de s’opposer, porte aussi sur la libération inconditionnelle de tous les otages et à l’accès à l’aide humanitaire.

Les dirigeants de l’Union se sont déclarés « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique à Gaza et ses effets disproportionnés sur les civils, en particulier les enfants, ainsi que par le risque imminent de famine causé par l’entrée insuffisante d’aide à Gaza ».

Ils ont aussi exhorté Israël à ne pas lancer d’offensive terrestre de grande ampleur sur Rafah, une ville située au sud de la bande de Gaza.

Le même jour, le 21 mars, les Etats-Unis ont présenté une résolution au Conseil de sécurité demandant également un cessez-le-feu, pour la première fois, et un accord entre Israël et le Hamas sur la prise d’otages.

Le chef de l'ONU allume une bougie pour la paix dans les locaux d'UNRIC.
Le chef de l’ONU allume une bougie pour la paix dans les locaux d’UNRIC. © UN/Marian Blondeel

Après avoir rencontré Roberta Metsola, la Présidente du Parlement européen, le 21 mars, au dernier jour de son séjour à Bruxelles, le 22 mars, le Secrétaire général a rendu visite au Centre régional d’information des Nations Unies pour l’Europe de l’Ouest (UNRIC), qui fête ses 20 ans. Il a observé une minute de silence en hommage aux victimes des conflits et allumé une bougie pour la paix.

 

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