Gaspillage alimentaire : « Rien ne se perd, tout se transforme ! »

Série #SDGActors – Chaque année, on estime que 17 % de la production alimentaire mondiale totale est gaspillée : 11 % dans les ménages, 5 % dans les services de restauration et 2 % au stade de la vente au détail.

À l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, différentes associations de la région du Benelux et de la France nous expliquent comment elles contribuent à limiter ce gaspillage.

La valorisation des déchets

Fondée en 2018, l’association bruxelloise STALEM a comme objectif de donner une seconde vie aux déchets. L’association récupère les surplus des commerçants du quartier Stalingrad-Lemonnier à Bruxelles et les regroupe dans un centre logistique urbain mis à sa disposition.

Une fois au centre, la nourriture est triée et redistribuée. La nourriture qui peut encore être consommée est redistribuée aux plus vulnérables : dans des hébergements pour des personnes sans-abris, et des centres pour réfugiés et demandeurs d’asile.

Cela favorise un « circuit de solidarité » qui « permet d’insuffler une nouvelle dynamique de consommation à l’échelle du quartier, une consommation solidaire (…) dans lequel rien ne se jette, rien ne se perd mais tout se transforme ! », nous explique Nour-Eddine Layachi, président de STALEM.

Grâce à ce regroupement des invendus, on estime que l’équivalent de 36 137 sacs poubelles ont déjà été évités.

Au-delà de la distribution des déchets, STALEM met un point d’honneur à valoriser les déchets organiques, comme le marc de café qui peut aider à produire de l’engrais pour les jardins ou les pelures d’oranges pour faire du nettoyant naturel.

« Les personnes qui achètent les produits revalorisés sont les mêmes clients du quartier qui ont bu le jus d’orange ou le café initial. Ceci nous permet de boucler la boucle », ajoute Nour-Eddine Layachi .

Chaque aliment encore comestible doit être consommé

La vision de l’association Foodsharing Luxembourg est que chaque aliment encore comestible doit être consommé. Pour arriver à cela, Foodsharing travaille en collaboration avec des supermarchés et des commerçants au Grand-Duché de Luxembourg.

« À la fin de la journée, les bénévoles de l’association s’y rendent pour récupérer les invendus et en faire le tri. Ensuite, les bénévoles distribuent les aliments dans leur entourage », nous explique Daniel Waxweiler, co-fondateur de Foodsharing.

Tout le monde ressort gagnant de ce système : les bénévoles et les personnes à qui ils distribuent reçoivent la nourriture gratuitement, et les supermarchés gagnent du temps, puisque cela leur évite de faire le tri.

Cela permet aussi aux supermarchés d’économiser de l’argent, étant donné qu’ils paieront moins cher leurs poubelles. Pour ces raisons, Foodsharing Luxembourg est régulièrement approché par des commerces pour créer de nouvelles collaborations, indique Daniel Waxweiler.

Des marchés « zéro déchet » à Bruxelles

Avec le projet du « Zero Waste Market », la Ville de Bruxelles souhaite offrir à ses citoyens la possibilité de consommer de manière « plus écologique et responsable », explique Fabian Maingain, Échevin des Affaires économiques à la Ville de Bruxelles.

Ce marché propose donc des produits bio et en vrac. De plus, les marchands se doivent d’utiliser des sacs réutilisables et certains proposent même des contenants consignés comme des pots en verre.

Avec le projet du « Zero Waste Market », la Ville de Bruxelles souhaite offrir à ses citoyens la possibilité de consommer de manière « plus écologique et responsable », explique Fabian Maingain, Échevin des Affaires économiques à la Ville de Bruxelles.
© Ville de Bruxelles

Des animations et activités sont organisées sur les différents marchés zéro déchet de Bruxelles : « Par exemple, grâce à l’animation « fais-le toi-même », les participants peuvent apprendre comment fabriquer leurs propres emballages, et recycler les restes de nourriture, faire leur propre potager. Les consommateurs au cœur du changement deviennent ainsi des consommacteurs », souligne Fabian Maingain.

En France, un label national pour lutter contre le gaspillage  

En France toutes les étapes de la chaîne alimentaire, production, transformation, distribution et consommation, participent aux pertes et gaspillages alimentaires.

  • 32 % en phase de production ;
  • 21 % en phase de transformation ;
  • 14 % en phase de distribution ;
  • 33 % en phase de consommation.

Pour répondre à ce problème la France a mis en place une « Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire ». Cette loi fixe comme objectif de réduire le gaspillage alimentaire de 50 % par rapport à son niveau de 2015. Cela concerne les domaines de la distribution alimentaire et de la restauration collective d’ici 2025, et d’ici 2030 dans les domaines de la consommation, de la production, de la transformation et de la restauration commerciale.

Le label national « anti-gaspillage alimentaire » sera attribué aux acteurs participant à la réduction du gaspillage. Il a été créé pour améliorer les pratiques et les valoriser, mais aussi pour garantir un niveau réduit de gaspillage alimentaire aux consommateurs, aux partenaires professionnels, et au public en général.

En outre, la loi renforce les mesures de lutte contre le gaspillage alimentaire grâce à des obligations de non-destruction des invendus et de don alimentaire pour les grossistes dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions.

Oser transformer ses habitudes

Selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, « la réduction des pertes et gaspillages de nourriture permet d’obtenir des bienfaits immédiats au niveau du climat tout en améliorant la durabilité globale de nos systèmes alimentaires. »

Pour accélérer ce changement, il est indispensable « d’oser lancer des projets », explique Nour-Eddine Layachi de STALEM. Il faut privilégier le partage d’expertise entre les différentes parties prenantes qui sensibilisent le public concerné « car les résultats ne sont atteints que si tout le monde met la main à la pâte ».

Tous les consommateurs peuvent changer leurs habitudes à la maison : mieux gérer le gaspillage, apprendre à cuisiner différemment, revaloriser certains déchets.

« Il faut juste oser ! Alors, osons, … », conclut Nour-Eddine Layachi.

L’inclusion d’une organisation dans un article du Centre d’information régional des Nations Unies (UNRIC) ne reflète en aucun cas les vues de l’UNRIC et n’implique pas son approbation.

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